Avec l’opération « 1.000 arbres » le Conseil départemental mène une campagne originale pour sensibiliser les Nivernais au réchauffement climatique.
Planter des arbres dans un département couvert pour un tiers (soit 225.000 hectares) par la forêt ? L’opération « 1.000 arbres » pilotée depuis 2019 par le Conseil départemental de la Nièvre pourrait prêter à sourire. Pourtant, derrière cette goutte d’eau dans l’océan, les élus ont un objectif bien plus grand que de verdir la campagne : interpeller sur les causes environnementales et notamment le réchauffement climatique. « C’est avant tout une façon de rappeler que l’arbre est un puits à carbone, qu’il purifie l’air, qu’il offre de l’ombre mais a aussi une portée environnementale », explique Blandine Delaporte, vice-présidente en charge du développement durable, de l’environnement et du dialogue citoyen. C’est pour cette raison que cinquante communes bénéficieront encore cette année de cette campagne de plantation : « Nous avons ciblé des villes comme La Charité-sur-Loire pour remettre l’arbre au cœur de la cité, Prémery pour faire parler de la biodiversité, expliquer les cycles de l’eau, de l’air, du carbone ».
AU SECOURS DE LA CAUSE ENVIRONNEMENTALE
Derrière cette campagne de communication sans aucun doute plus pédagogique qu’une campagne d’affichage, une réalité : aujourd’hui, les grandes villes réfléchissent à réintroduire l’arbre au secours de la cause environnementale. Réintroduire car l’urbanisation intensive de ces quarante dernières années a amené les communes, par souci d’économie, facilité d’entretien, ou plus souvent pour donner vie à des projets urbains à vider les trottoirs d’arbres souvent décadaires et qui apportaient au cœur des cités fraîcheur (jusqu’à 12 degrés de différence entre un centre-ville et sa périphérie selon l’Ademe, Agence de transition de l’énergie) et beauté. Cette année, l’opération « 1.000 arbres » verra donc un millier d’arbres fruitiers plantés par groupes de vingt sur les espaces publics de différentes communes : « Nous allons intervenir sur moins de communes mais en y plantant plus d’arbres. Il y a derrière un intérêt pour la diversité mais aussi un intérêt pédagogique puisque nous plantons des variétés de fruits anciens, accessibles à tous et qui vont pouvoir permettre de sensibiliser les plus jeunes ». Une sorte de verger conservatoire à ciel ouvert qui rejoint les campagnes menées par de nombreuses associations françaises désireuses de rendre la ville « comestible » en multipliant les arbres fruitiers dans les espaces publics. Depuis le 25 novembre, jour de la Sainte-Catherine qui comme chacun le sait est celui où « tout bois prend racine », les services techniques et les élus du Conseil départemental bêchent donc dans plusieurs communes de la Nièvre pour y planter des arbres qui, ceux-là, ne cacheront pas la forêt, mais en seront les étendards.