Pont-à-Bar, un site stratégique de la navigation de plaisance

En figure de proue du bateau « Les Grands Ducs » : Bénédicte Tombois et Cédric Charles en compagnie de Régis Dumay (à gauche), toujours actionnaire d’Ardennes Nautisme.

Hors Covid et arrêts de navigation, l’endroit accueille 600 bateaux en nuitées et 70 durant la période hivernale, ce qui fait de la structure de Pont-à-Bar un point d’accueil stratégique de la navigation de plaisance.

Créé en 1985 par Régis Dumay et repris en 2016 par deux associés, Bénédicte Tombois et Cédric Charles, la base nautique de Pont-à-Bar, implantée sur le territoire de la commune de Dom-le-Mesnil, regroupe deux activités complémentaires l’une de l’autre : Ardennes Nautisme et Pont-à-Bar Services.

La première effectue de la location de bateaux ou pénichettes habitables sans permis permettant de voguer sur la Meuse, le Canal des Ardennes et jusqu’à Verdun durant une semaine, pendant le week-end et durant quelques jours. Quatre circuits sont proposés aux amoureux de la croisière.

« C’est une activité saisonnière que l’on propose de la fin mars à fin octobre. Notre flotte compte actuellement dix bateaux. On accueille 50 % de clients français venant essentiellement du Nord/Pas-de-Calais et de la région parisienne et 50 % d’étrangers avec principalement des Belges, Allemands et Hollandais mais il nous arrive aussi d’avoir des Néo-Zélandais, des Australiens, des Norvégiens et des Suédois. La durée moyenne de location est d’une semaine », recense Bénédicte Tombois.

600 NUITÉES EN ANNÉE PLEINE

Concernant l’autre département, il est destiné à l’accueil des bateaux privés en stationnement, à flot ou à sec. Mais aussi le gardiennage, le grutage, la maintenance, l’hivernage et les réparations ou dépannages. En période normale, hors Covid et arrêt de navigation, l’endroit accueille 600 bateaux en nuitées et 70 durant la période hivernale.

Ce qui fait de la structure de Pont-à-Bar un point d’accueil stratégique de la navigation de plaisance. « Nous disposons d’ailleurs grâce au bouche à oreille d’une très bonne côte de sympathie dans le milieu ».

D’autant que le chantier naval ardennais dispose d’une station de carburant aux normes, « la seule existante entre Maastricht et les Ardennes » et d’un petit magasin de vente d’acastillages, de moteurs et barques de pêche.

Enfin, cet endroit bucolique dispose d’un bateau-école pour préparer les personnes intéressées au permis bateaux. Soit option côtière, soit eaux intérieures. « Nous formons 100 candidats par an avec un taux de réussite de 95 % », constatent avec fierté les deux associés.

Profitant de la venue de Jean Rottner, le président de la Région Grand Est, accompagné du président du conseil départemental, Noël Bourgeois, et de Patrick Fostier, vice-président d’Ardennes Métropole, Cédric Charles a présenté les besoins du domaine.

REPRENDRE LA BARRE

« Nous voudrions moderniser notre flotte qui devient un peu vieillissante en allant vers des bateaux haut de gamme plus luxueux. Nous souhaiterions aussi avoir la possibilité de détruire des bâtiments vétustes figurant sur le domaine fluvial afin de réaliser un parking sécurisé et un véritable quai avec raccordement en eau et électricité et aussi élargir le canal pour accueillir plus d’équipages car nous refusons du monde à cause du manque d’anneaux. Il serait bon aussi de moderniser notre matériel de levage ».

Le président de la Région Grand Est a incité ses deux hôtes à faire part de leurs projets à la collectivité territoriale qui pourrait aider financièrement ce programme de modernisation des équipements à hauteur de 50 %.

« Vous êtes un nœud majeur de la voie fluviale et contribuez à l’attrait touristique du territoire, il y a donc matière à une réflexion sur ce type de projet structurel et réfléchi. L’effort que nous pourrions engager pourrait par ailleurs être complété par le soutien des collectivités locales. Je vous invite donc à faire un dossier global et cohérent sur vos desideratas que nous étudierons. Car vous êtes un symbole du tourisme fluvial ».

Noël Bourgeois a pour sa part rappelé que le Département allait après l’été démarrer la réalisation des 100 kilomètres de voie menant au sud des Ardennes le long du canal.

Le préfet des Ardennes a mis l’accent sur le contrat de canal, une procédure qui recensera les projets le long de la voie d’eau. Bénédicte Tombois et Cédric Charles croisent maintenant les doigts pour une reprise normale dès le 21 mars du trafic fluvial qui, outre la crise sanitaire, avait été sérieusement freiné en 2020 par l’effondrement de l’écluse de Neuville-Day. La navigation doit y reprendre le 1er mai.

« La saison dernière, on avait redémarré le 15 juin et nous avions perdu 450 nuitées, alors, on souhaite, cette fois, ouvrir les réservations en mars pour être opérationnel pour les ponts du mois de mai ».