L’établissement public de l’emploi en Bourgogne Franche-Comté a atteint les 14 objectifs fixésparlaconvention2015-2018 signée avec l’État et les partenaires sociaux. Il pousse l’approche par les compétences pour pallier aux difficultés de recrutement de certaines branches. Ses agents ont organisé en trois mois 674 opérations dans le cadre de son action #Versunmétier.
Ce sont 71,7 % des entreprises qui se disent satisfaites du traitement de leur dernière opération de recrutement par Pôle Emploi, un chiffre en progression de 4,1 points sur un an. Reste que dans l’industrie, le transport, l’hôtellerie-restauration, le commerce et le bâtiment, les employeurs peinent à recruter. La situation est récurrente mais ne s’arrange pas lorsque la reprise se fait sentir, « les personnes ayant les meilleurs profils retrouvant rapidement un emploi », explique Frédéric Danel, directeur régional de Pôle Emploi. Pour ces métiers en tension, l’établissement public propose depuis plusieurs années déjà des méthodes alternatives. Depuis septembre, il déploie le dispositif #Versunmétier et a réalisé en trois mois 674 opérations de terrain ciblées : « Une action par agence et par semaine, sur un ou plusieurs métiers en tension », précise Annicet Loembé, directeur régional adjoint en charge des opérations. Il s’agit d’opérations de recrutement (66 %), de découverte des métiers en entreprise (22 %) et de promotion de l’offre de formation (12%). Cent quatre-vingt-six personnes sont dédiées en région aux entreprises et en particulier à ce dispositif qui s’adresse autant aux employeurs qu’aux demandeurs d’emploi. « Plus de 11.000 demandeurs d’emploi ont été préparés par leur conseiller pour identifier et valoriser leurs compétences, tandis que 554 entreprises se sont déplacées en agence », se félicite Patricia Parnot, directrice régionale adjointe Stratégie et Relations Extérieures.
COMPÉTENCES RÉUTILISABLES
Les résultats de ces opérations, réalisées en lien avec les branches professionnelles et les OPCA, sont jugés « très encourageants ». Un tiers des demandeurs d’emploi accompagnés en septembre a retrouvé un emploi dans le mois qui suit et 14 % d’entre eux ont accédé à une formation. En Côte-d’Or, 108 opérations ont été conduites, à Beaune pour les secteurs agri-viticole et hôtellerie-restauration, à Dijon avec Cermex. « Nous avons travaillé sur des postes d’opérateurs, encore mal connus des demandeurs d’emploi. L’opération, menée avec l’UIMM, leur a permis de visualiser les postes de travail en entreprise. Puis nous avons identifié les compétences nécessaires, organisé un recrutement sans CV, et une action de formation a suivi, mise en place par la branche. Cela a permis à Cermex et à une autre entre- prise locale de recruter ses opérateurs », détaille Christophe Gay, directeur territorial délégué pour la Côte-d’Or. Et les entreprises en redemandent. Le même type d’opération a été organisé en novembre avec la FNTR pour le secteur du transport, d’autres sont prévues en mars pendant la semaine de l’industrie. Cette approche est d’autant plus importante que, selon Frédéric Danel, dans l’enquête annuelle sur les besoins en main d’œuvre publiée prochainement, six entreprises sur dix déclarent privilégier les compétences comportementales sur les compétences techniques. Pour sécuriser ces mutations professionnelles, il faut redéployer du temps pour l’accompagnement, « plus 50 % en quatre ans » et développer la formation : « En 2019, le budget consacré par la Région et Pôle Emploi à la formation sera de 153 millions d’euros, contre 100 millions d’euros en 2017. »
Pôle Emploi BFC : les chiffres 201
160.582 retours à l’emploi dont 30.600 en Côte-d’Or. 44 % des demandeurs d’emploi accèdent à l’emploi dans les six mois qui suivent leur inscription.
75,1 % de satisfaction des usagers demandeurs d’emploi dans le suivi de leur situation (+2,1 %), 71,7 % pour les entreprises sur le traitement de leur dernière opération de recrutement (+4,1 %).
94,7 % de taux de paiement dans les délais des indemnités (+0,2 %).
25.184 demandeurs d’emploi sont entrés en formation, surtout issus des publics les moins qualifiés.
12 enjeux sont ciblés pour 2019. Outre l’approche compétences et la nécessaire inclusion numérique, la mobilité reste un sujet de préoccupation.