Tout juste un an après le début de la crise sanitaire, Arthur Deballon, président du Cerclecom, évoque la situation des différents secteurs de la communication et imagine un après-Covid et les impacts qu’aura eu cette pandémie sur la manière de communiquer et de vendre un produit.
Le 29 février 2020, le Salon de l’agriculture fermait ses portes avec une journée d’avance, sonnant le glas de tout un pan de la communication et de l’évènementiel et entraînant l’annulation des évènements de plus de 1.000 personnes. Un an après, le secteur de la communication est toujours fortement impacté. « Certains sont plus impactés que d’autres, nuance toutefois Arthur Deballon, président du Cerclecom. Les agences et les prestataires qui travaillent dans le digital, la vidéo et plus largement le 3.0, se maintiennent et seraient même en croissance. En revanche, les professionnels de l’évènementiel et les secteurs connexes (les loueurs de mobilier, de couverts et de matériel, les traiteurs, les lieux d’exposition, les agences organisatrices, les créateurs, scénographes, ceux qui montent et démontent les décors) sont à l’arrêt depuis le 29 février 2020. Enfin, les services communication, qu’ils soient en institution ou en entreprise, voient moins l’impact de la crise et sont même en légère suractivité, même s’ils tendraient à se retreindre ».
UN MANQUE DE VISIBILITÉ ANXIOGÈNE
Comme dans beaucoup de secteurs, les professionnels de la communication regrettent un manque de perspectives et de visibilité. « Les aides de l’État ont été plutôt saluées. Mais on manque tout de même de vision. Sur le chômage partiel, par exemple, s’il y a un an nous avions su que ce dispositif durerait autant de temps, aurions-nous maintenu de l’emploi ? Je fais partie de ceux qui, dans le doute, se sont séparés de collaborateurs parce qu’on ne savait pas. Quelle promesse faisons-nous à un salarié si on n’a pas la certitude que le chômage partiel soit maintenu ? Ça a un côté anxiogène. » Côté santé économique, malgré les aides, certains professionnels ont déjà déposé le bilan. « La mer ne s’est pas encore retirée, mais lorsque ça va se passer, il risque d’y avoir d’importantes défaillances. Sans parler de cette forme de blackout… Un an, c’est très long, y compris pour les dirigeants. Nous avons parmi nos adhérents, des professionnels qui ont préféré péricliter de métier le temps que la crise passe », souligne Arthur Deballon. Sur la question de l’avenir et de l’après-Covid, la profession s’interroge et affiche une pointe de pessimisme : « Plus cette période va durer, plus l’impact sera durable sur la manière de communiquer, les moyens de communication et les moyens de vendre des produits et d’en faire la communication. Les évènements en BtoB risquent notamment de mettre plus de temps à reprendre. La vidéo restera-t-elle privilégiée ? N’allons-nous pas profiter de cette ritournelle de la pandémie et de la baisse des budgets pour revoir sa stratégie de communication globale ? ».
UNE ADHÉSION SOLIDAIRE ET DES ÉVÈNEMENTS DIGITAUX
Face à ce constat, l’association Cerclecom qui représente quelque 180 professionnels de la communication à travers l’ensemble de la Bourgogne Franche-Comté souhaite reccueillir une vision plus précise de l’état de la profession à travers un baromètre qui pourrait sortir dans les prochaines semaines. En attendant, l’association, amatrice de grands rendez-vous tels des bulles sociales en fin de journée pour les professionnels de la communication, se réinvente : « Nous venons de sortir une adhésion solidaire pour tout communicant en activité partielle plus de 50 % du temps ou travaillant dans une entreprise qui a perdu plus de 50 % de son chiffre d’affaires. Nous maintenons nos Trophées du Cerclecom, ces derniers seront remis lors d’une soirée vidéo en direct sur les réseaux sociaux le 1er avril. Enfin, nous proposons à nos adhérents des soirées en visioconférence à la rencontre d’autres professionnels, accompagnés d’un kit apéro à récupérer chez un de nos partenaires. Nous avons notamment reçu le responsable marketing de Konbini. Cela nous permet d’avoir des invités que nous n’aurions peut-être pas eu en présentiel. » L’association reste toutefois prête à reprendre en présentiel avec déjà plusieurs projets dans les cartons.