Pignon sur vue réinvente la publicité urbaine

La vitrine châlonnaise valorise le savoir-faire de la société coopérative Marne Métal Concept et de ses partenaires. (Photo : Eric Vanden)

Une jeune entreprise rémoise propose de transformer des commerces vacants en vitrines publicitaires.

Les marques recherchent sans cesse un moyen de communiquer différemment et sont avides de concepts originaux qui vont interpeller le consommateur. Pour répondre à cette demande et valoriser des espaces commerciaux vacants, Cécile Oudiette et Jérôme Collard ont eu l’idée de créer Pignon sur vue.

Hébergée à Quartier Libre, la start-up rémoise souhaite, au-delà de la décoration d’une boutique, créer une véritable expérience : « Nous pouvons imaginer une interaction avec les passants, leur proposer une mise en scène de la vitrine. Ce n’est pas une boutique éphémère, les clients ne rentrent pas dans le magasin, mais ils peuvent participer grâce à leur smartphone ou même répondre à un sondage. Nous pensons que cela peut ainsi générer de la donnée à valoriser ». Et pour le propriétaire des murs, l’opération est intéressante puisque, outre le loyer perçu, l’opération met en lumière le local disponible et le rend plus attractif.

Pour l’annonceur, cette publicité d’un nouveau genre est facilement accessible puisque la start-up sécurise juridiquement la démarche et peut même proposer des prestataires partenaires pour décliner leur projet de communication.

SÉDUIRE DES MARQUES ET REVITALISER LE CENTRE-VILLE

Si ce concept peut séduire de grandes marques nationales, l’entreprise a commencé par montrer son savoir-faire sur un marché plus local, répondant à une demande de la Ville de Châlons de redonner vie à une boutique inoccupée du centre-ville. « C’est un peu un laboratoire pour nous et cela permet à la municipalité d’être innovante et de dynamiser le cœur de ville », explique Cécile Oudiette. Le choix a ici été fait de valoriser des entreprises locales. Marne Métal Concept est une société reprise par 17 de ses salariés suite à la liquidation de PCH Metals, elle travaille en sous-traitance industrielle mais souhaite également développer des produits pour le grand public.

La vitrine met en avant sa collaboration avec deux autres entreprises châlonnaises. Fame (75 salariés) est un fabricant de portes de garage qui a justement mis au point l’ouverture d’une porte de la vitrine grâce à un interrupteur actionnable en façade par le public. Quant au paysagiste Artopia (70 collaborateurs), il a aussi pu profiter de ce nouvel outil de communication.

Quatre autres locaux appartenant à la Ville de Châlons seront animés dans les prochains mois. Et Pignon sur vue espère bientôt concrétiser des contacts à Reims. « Une grande marque est intéressée et une entreprise locale souhaite communiquer ailleurs », souligne Cécile Oudiette qui envisage d’étendre les activités de sa société dans toute la France d’ici la fin de l’année. Selon elle, les possibilités en matière évènementielle (par exemple pour les fêtes) et la capacité de cibler les emplacements « en caractérisant les flux de chalandise » sont des arguments supplémentaires.