Pictarine double ses effectifs et vise désormais le marché européen

Guillaume Martin et Maxime Rafalimanana, les deux fondateurs de Pictarine.

L’an dernier, 50 millions de photos ont été imprimées aux États-Unis grâce aux solutions proposées par la société.

Fortes d’un succès sur le territoire américain, les applications d’impression de photos proposées par la société Pictarine, basée à Labège, vont être bientôt lancées sur le territoire européen. Un nouveau marché pour l’entreprise qui va entraîner le recrutement de 15 nouveaux collaborateurs d’ici un an qui viendront renforcer les 16 employés travaillant déjà au sein de la société. « Nous avons actuellement un gros besoin de recrutement », indique Guillaume Martin, le CEO de Pictarine. « Nous sommes sur une pente ascendante et d’autres recrutements sont prévus », assure- t-il. Depuis 2012, la société qui est maintenant basée depuis six ans dans l’agglomération toulousaine ne cesse de grandir de l’autre côté de l’Atlantique. L’an dernier, plus de 50 millions de photos ont été imprimées aux États-Unis à travers les applications Photo Print et Minute photo, développées par la société qui a généré en 2019, un chiffre d’affaires de 20 M $. Un succès, notamment rendu possible grâce à un accompagnement fourni par l’accélérateur de start-up TechStars à Chicago, après une recherche de financements infructueuse en France, et une stratégie basée sur des partenariats avec les détaillants pharmaceutiques Walgreens et CVS. Ces accords permettent à Pictarine de disposer de près de 19 244 points de vente répartis sur l’ensemble du territoire américain. Résultat, l’utilisateur peut récupérer ses photos commandées à partir de son smartphone dans un délai très court et proche de son domicile, ce qui constitue le point fort de la start-up. Un modèle que le dirigeant de la société aimerait dupliquer sur le vieux continent. « On est actuellement en discussion avec plusieurs grandes enseignes et notre premier objectif est de passer de zéro à un partenaire, détaille Guillaume Martin. Aux USA, tous les grands magasins ont compris qu’il fallait combattre Amazon et ramener la jeune clientèle en magasin. En France, on commence à peine à le comprendre ».

Pour son entrée en Europe, la société réfléchit encore aux premiers territoires sur lesquels elle souhaite s’implanter. « Il est possible que nous nous lancions dans plusieurs pays à la fois en faisant des blocs », explique le chef d’entreprise. La France, bien évidemment, constitue pour la société la première étape de sa feuille de route stratégique. « C’est peut-être un peu égoïste, mais c’est vrai que j’aimerais bien imprimer mes propres photos sans utiliser les services de mes concurrents », plaisante Guillaume Martin. En Europe, l’ensemble des applications proposées par Pictarine seront condensées en une seule et unique, Picta, qui reprendra tous les services proposés aux clients américains. En attendant le déploiement sur le sol européen, les applications développées par la société labégeoise continuent de rencontrer un franc succès sur le marché américain. « Avec le Covid, notre activité a explosé avec une croissance variant entre 50 et 100 % sur cette période. On vise 35 M $ de chiffre d’affaires pour l’année de 2020 », affirme le CEO.

DE NOUVELLES FONCTIONNALITÉS EN PRÉPARATION

En plus d’étendre son territoire d’action, Pictarine espère continuer sa croissance en développant de nouveaux services d’impression photo innovants. Depuis le mois d’août dernier, l’entreprise a déployé en France une première version de son application Feutre, qui permet d’imprimer des photos à colorier. « L’idée, c’était en quelque sorte de faire revivre la photo en proposant de la colorier, et ça a bien marché. On a senti une grosse envie derrière ce projet. Maintenant, la question pour nous, est de savoir comment le monétiser », détaille-t-il. Un test qui s’est avéré concluant puisque depuis son apparition sur les stores d’applications français, Feutre a déjà été téléchargée plus de 100 000 fois. Dans les cartons du pôle innovation de la société, dirigé par Maxime Rafalimanana, l’autre fondateur de Pictarine, on retrouve également Compo, un générateur web de citations imprimables sous forme de poster ou de magnet ainsi qu’Artsy Poster, un outil de création et d’impression de photo en pixel-art sur des posters, à partir d’une photo de l’utilisateur.

À l’avenir, l’entreprise compte également sur les solutions apportées par le machine learning afin « de changer les choses dans le domaine de la photo », selon Guillaume Martin. L’arrivée en France de ces nouveaux services devrait intervenir dans les prochains mois.