Petit Bateau garde le cap

L’atelier de confection troyen a été reconfiguré pour tenir compte des règles de distanciation entre les postes de travail.

La firme troyenne retrouve sa vitesse de croisière après avoir réorganisé ses ateliers de confection.

Petit Bateau a fait partie des premières entreprises textiles à se lancer dans la confection de masques en tissu pendant le confinement. Dans les ateliers troyens de la rue Pierre-Murard 200 000 masques auront été fabriqués pour répondre à l’urgence sanitaire. Une belle page de solidarité qui se tourne, avec la fin de la fabrication de masques pour la reprise des activités traditionnelles. Chaque année, cette usine de 475 salariés produit 350 000 pièces de confection, essentiellement des vêtements pour enfants. Troyes est aussi une usine intégrée, depuis le tricotage jusqu’à la confection, en passant par la teinture. « Ici, on produit le tricot pour toutes nos usines de France et du Maroc », précise Jean-Marc Guillemet, le directeur des opérations de Petit Bateau. Chaque année, plus de 1000 tonnes de tricot sortent des ateliers troyens.

Les ateliers de confection ont été reconfigurés pour permettre la distanciation sociale entre les postes de travail et le personnel présent dans l’usine est équipé de masques. Une partie du personnel est encore en télétravail, notamment celui des bureaux d’études. « Nous avons été forcés de nous réorganiser pendant le confinement, mais nous avons aussi appris des choses, exploré de nouvelles pratiques dont certaines pourront perdurer », estime Jean-Marc Guillemet, pour qui une nouvelle façon de travailler sera l’un des enseignements de cette période si particulière.

ACTIVITÉ RETROUVÉE

Toujours est-il que l’outil industriel de Petit Bateau est de nouveau opérationnel et a retrouvé un niveau de productivité qui était le sien avant la crise sanitaire. Un point stratégique pour alimenter la plateforme logistique mondiale de Petit Bateau qui compte 200 salariés au parc logistique de l’Aube. « La réactivité, les capacités d’adaptation, l’intelligence sont des composantes essentielles de la capacité à rebondir », fait remarquer Jean Rottner. Le président de la région Grand Est est venu visiter Petit Bateau pour remercier les équipes qui se sont investies dans la production de masques pendant le confinement, mais aussi pour voir comment les instances régionales peuvent accompagner ce rebond. « Comment peut-on vous aider ? », interroge Jean Rottner en rencontrant les cadres de l’entreprise troyenne. Sur la formation bien entendu, d’autant que Petit Bateau recrute régulièrement. « Il faut un an et demi pour former une opératrice », fait remarquer la responsable de l’atelier de confection. Une formation dispensée en interne, et qui a permis à la firme troyenne de rajeunir la pyramide des âges. D’autant que Petit Bateau entend bien s’inscrire dans la durée. « Dans l’Aube nous pouvons faire davantage pour attirer les start-up du textile, avoir un pôle d’excellence de la maille pour développer et partager des innovations, accueillir de jeunes stylistes », insiste Jean-Marc Guillemet. Petit Bateau est d’ailleurs très engagé dans le projet de pôle d’excellence de la maille piloté par l’agence de développement économique, Business Sud Champagne.