L’entreprise toulousaine spécialisée dans la fabrication et l’élaboration de peintures biosourcées et dépolluantes a multiplié ses ventes par dix pendant la période du confinement.
Développer une peinture à la fois biosourcée et dépolluante, c’est le défi que cherchait à relever Cédric Laurent en 2016 lorsqu’il s’est lancé dans l’aventure Colibri Peinture. L’idée lui est venue il y a quelques années, en repeignant la chambre de son enfant. Après plusieurs recherches dans les magasins bricolage, il se rend compte qu’il n’existe pas, sur le marché, de peintures composées d’aucun élément polluant. Il s’attelle alors avec une agrochimiste à la mise au point d’une recette à base de plantes. Cette dernière est aujourd’hui déclinée par l’entreprise en deux gammes dont une qui, en plus d’être naturelle, est aussi assainissante. « Notre gamme permet d’éliminer 80 % du formaldéhyde présent dans l’air en 24 heures. En trois jours on passe à 100 % », explique le fondateur de la société. Le formaldéhyde est un élément chimique inodore et incolore dégagé par la plupart des objets synthétiques du quotidien et responsable notamment du développement de certains cancers. Cette formule a notamment permis à la société de remporter en novembre le prix Transformons la France, dans la catégorie écologie, remis par le Conseil départemental de Haute-Garonne.
L’activité de Colibri Peinture a « explosé sur les six derniers mois », d’après Cédric Laurent. Pendant le confinement, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 110 K €, là où l’an dernier à la même période elle n’avait généré que 10 K €. Pour l’année 2020, le chef d’entreprise prévoit d’atteindre 600 K € de chiffre d’affaires, cinq fois plus que le résultat de 2019, et espère doubler ce chiffre tous les ans jusqu’en 2022.
D’UN PURE PLAYER À UNE BOUTIQUE PHYSIQUE
Jusqu’à présent, l’entreprise avait fait le choix de ne proposer ses produits qu’à travers son site internet. « Au départ, on a choisi le modèle du pureplayer pour être disruptif, dans notre mode de distribution et dans notre communication », explique Cédric Laurent. Aujourd’hui, avec les bons résultats des derniers mois, Colibri Peinture a pris ses marques dans un entrepôt à L’Union. « C’est une étape importante pour nous d’être sorti du garage », commente le fondateur. Jusqu’alors, tout le stock était entreposé dans la cave de sa maison. Ce nouveau local devrait accueillir, dès septembre, le premier magasin physique de l’entreprise.
Une ouverture qui va entraîner la création des trois premiers emplois de la société dans les prochaines semaines et peut-être un quatrième en janvier. Mais cette ouverture ne va pas empêcher Cédric Laurent de développer son site marchand, qui a cumulé plus d’un million de visiteurs pendant le confinement, et de viser désormais la clientèle internationale. « Nous recevons déjà beaucoup de commandes qui viennent de Belgique ou de Suisse, détaille le fondateur de Colibri Peinture. Actuellement, on planche sur la traduction du site en anglais, en italien et en allemand pour s’implanter dans ces pays et plus profondément en Suisse ».
Tous les voyants sont donc au vert pour l’entreprise, à l’entame du second semestre de l’année 2020. Une période durant laquelle l’entreprise, qui est en passe de réussir une première levée de fond, devrait notamment enrichir son catalogue avec la sortie d’une nouvelle gamme de peintures dans les prochaines semaines.