Partenariat entre Carbody et In&ma

Stéphane Charre et Céline Thibaux devant le siège social à Witry-lès-Reims.

L’entreprise spécialisée dans l’équipement automobile pour les pièces d’étanchéité et de sécurité, emploie plusieurs apprentis dans tous ses corps de métiers. Elle vient de signer une convention de partenariat avec l’école de la performance châlonnaise In&ma.

L’entreprise Carbody, spécialisée dans les pièces d’étanchéité et de sécurité à base de plastique, de caoutchouc et de mousse, vient de signer une convention avec In&ma, l’école de la performance châlonnaise, pour intervenir dans leur formation mais aussi pour employer plusieurs apprentis. En effet, forte de 500 salariés (400 en France et 100 en République tchèque), Carbody possède plusieurs sites dans la région : Witry-lès-Reims, Rethel et Poix-Terron et compte de nombreux corps de métiers différents, aussi bien au sein de ses usines que de son centre de recherches. 80% de son activité se traite en lien direct avec les constructeurs, dont le plus grand client est PSA et 20% avec les équipementiers de rang 1. Pendant la crise du Covid, l’entreprise a bénéficié des mesures destinées aux entreprises, du PGE et des reports de charges.

AUTOMATISATION ET EFFECTIF CONSTANT

Toutefois, elle n’a pas pour l’instant touché les aides du plan France relance pour le secteur automobile. Confrontée comme toutes les entreprises du secteur à la transformation des métiers et des véhicules, Carbody a entrepris un programme ambitieux d’automatisation. « Nous avons rentré nos premiers robots polyarticulés début 2012. Fin 2020, nous en avons une trentaine, en ayant fait le pari de la croissance », indique Stéphane Charre, directeur général.

« En 2016, un de nos programmes a par exemple consisté à automatiser une ligne d’assemblage d’un de nos produits : le pédalier. Grâce à un investissement de l’ordre d’1,3 million d’euros, nous avons multiplié par 2,5 notre capacité de production à effectif constant. »

En effet, la plupart des concurrents de Carbody viennent d’Europe de l’Est. « Pour y faire face, nous devons impérativement travailler notre compétitivité pour que nos sites de production restent sur le territoire et donc faire en sorte que le poids de la main-d’œuvre dans le coût du produit final, pèse le moins possible.» L’industrie de l’automobile se veut être « une industrie de l’amélioration continue ». C’est pourquoi l’entreprise a commencé à automatiser les pièces plastiques. « Nous avons débuté par le plastique, puis par le caoutchouc dont la complexité est d’être flexible et donc moins automatisable. Plus récemment, nous nous sommes attaqués aux pièces en mousse, ce qui est plus compliqué pour une pince automatique. »

Cette automatisation, bien que nécessaire, doit se coupler avec un savoir-faire que seule l’entreprise est en mesure d’apporter à ses salariés, par le biais de la formation notamment.

« Le savoir-faire acquis tout au long de ces années, justifie à lui seul que nos entreprises restent sur le territoire. Carbody a été créé en 1954 et les savoirs se transmettent depuis tout ce temps », insiste Stéphane Charre. Car l’industrie dans son ensemble rencontre des problèmes de deux ordres : des métiers en tension et un manque de personnel qualifié.

La signature de convention avec In&ma (voir ci-dessous) prend donc ici tout son sens. « Aujourd’hui nous accordons une place aussi importante au savoir-faire qu’au savoir-être », note Céline Thibaux, directrice des Ressources humaines et intervenante auprès d’In&ma. « L’écoute, l’ouverture d’esprit, la recherche d’information auprès des experts sont des qualités tout aussi importantes que la maitrise des gestes », insiste-t-elle. « Pour une entreprise à taille humaine comme la nôtre, le travail en équipe, le relationnel, la motivation, la transparence sont autant de valeurs qui nous tiennent à cœur », rebondit Stéphane Charre. Actuellement, Carbody emploie des apprentis dans plusieurs de ses services. « Nous avons des apprentis dans nos services administratifs, aux ressources humaines, au commerce, en informatique, aux finances ou encore en production, en maintenance ou au service qualité », liste de manière non-exhaustive Céline Thibaux. « Un de nos cœurs de métier est la compétence caoutchouc à haute qualité de savoir-faire », souligne le Pdg. « Dans le cadre de transferts de compétences, nous avons recruté un apprenti, formé par une personne qui doit partir en retraite. Après deux années de formation, l’objectif est d’embaucher la personne. Nous avons eu le cas à plusieurs reprises. »

Au total, sur la douzaine d’apprentis que compte l’entreprise, cinq viennent d’In&ma. Et si c’est la première année qu’une convention est signée, ce n’est en revanche pas la première qu’une collaboration s’effectue entre les deux entités, avec des embauches à la clé. « Pour qu’une entreprise soit dynamique, il faut un turn-over mais pas trop. »

En chiffres

1954 : Année de création de Carbody
2012 : Acquisition par le groupe allemand Bavaria
500 salariés en France et en République tchèque mais également des filiales dans le monde (Angleterre, Turquie et Chine) 
59 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019
Entre 4 et 5% du CA est consacré à la R&D

In&Ma partenaire de nombreuses entreprises

« Nous formons nos étudiants à des métiers de team leader, de responsable UAP (unité autonome de production) des métiers de responsabilité opérationnelle de production pour toucher tout ce qui va être autour du manufacturing », indique Ferry Quenet, directeur général d’In&ma. Dans le but de développer ses formations mais aussi de coller au plus près au marché du travail, l’école châlonnaise signe chaque année des conventions de partenariat avec différentes entreprises.

RELATION DE CONFIANCE

« La relation avec l’entreprise permet d’avoir un échange privilégié. Cela fait plusieurs années que nous collaborons avec Carbody, une quinzaine de nos apprenants sont passés chez eux et trois d’entre eux ont été embauchés en CDI. Nous sommes donc dans une relation de confiance », souligne Cloé Lescarret, directrice Marketing et communication d’In&ma.

L’entreprise Carbody, si elle intègre des apprentis en son sein, vient elle aussi de dispenser son savoir dans l’école. « Nous menons des entretiens conjoints avec des étudiants non seulement pour savoir ce qu’ils ont à nous apporter mais également pour leur montrer ce que l’on attend d’eux, car ce n’est pas toujours évident pour un jeune ou une personne en reconversion d’identifier les attentes d’une entreprise », note Céline Thibaux, directrice des ressources humaines chez Carbody. Les conseils RH apportés par les experts sont très attendus des étudiants, qui peuvent ensuite, mieux préparer leurs entretiens professionnels. Carbody, dans le cadre de la convention, ouvre aussi ses portes pour des visites d’entreprises, « qui surprennent toujours. Les usines aujourd’hui sont plus propres et moins bruyantes que l’image que l’on en a, car les métiers de l’industrie se sont énormément transformés », relève la directrice des ressources humaines.

D’autres types de partenariats sont amenés à être effectués avec l’entreprise comme des échanges Erasmus, pour permettre aux apprentis d’acquérir une expérience à l’étranger dans un site de production d’une usine française.

Cette année, In&ma compte 186 étudiants inscrits pour une rentrée s’étalant jusqu’au 2 novembre, à cause de la crise sanitaire. Si cinq apprenants sont dores et déjà intégrés chez Carbody dans des services différents, la convention permettra d’accélérer la collaboration entre entreprises et école.

Un des robots de Carbody.