Parlons Pierre, une entreprise solide comme le roc

Parlons Pierre, à Dourgne dans le Tarn, une histoire de famille.

La famille Rivals façonne la pierre depuis 55 ans, à Dourgne dans le Tarn. L’entreprise a réussi à se tailler une réputation dans la restauration de monuments historiques. Les clients en recherche d’authenticité apprécient l’atmosphère de l‘atelier, ils viennent y rencontrer des passionnés. C’est un métier qui ne connaît pas la crise.

Cyril Rivals, Régis et Jean-Christophe, ses frères ont toujours baigné dans l’univers de la pierre. Jean-Claude Rivals, le père, leur a mis le pied à l’étrier. Il était carrier et exploitait une carrière de marbre au-dessus d’Arfons, à quelques kilomètres de Dourgne, dans les années 60. « On jouait avec la pierre, se souvient Cyril Rivals. On la taillait pour en faire des écuelles pour nos hamsters. »

À Dourgne, village réputé pour sa pierre, il y a une cinquantaine d’années, huit professionnels occupaient le terrain. Les années 80 ont marqué la fin des pierres apparentes en marbre. Elles ont été remplacées par la pierre du Gard qui habillait de nombreuses cheminées. La demande était forte, l’entreprise a tenu à conserver son statut artisanal en ne proposant que du sur-mesure. Cyril Rivals est devenu gérant de l’entreprise en 1998.

DES CHANTIERS POUR FAIRE REVIVRE L’HISTOIRE

La force de Parlons Pierre est d’avoir gardé la même ligne de conduite. « On restaure des monuments historiques, mais on ne va jamais sur les chantiers, explique Cyril, ça modifierait la structure de l’entreprise, il faudrait des équipes de poseurs. On a choisi de se concentrer uniquement sur la taille de pierre. »

L’équipe vient de terminer la réfection de deux kilomètres de digue historique à Toulouse, du quai de Tounis au Bazacle. À Saint-Amans-Soult, dans le Tarn, elle a redonné vie aux gargouilles de l’église. À Vitré, en Ille-et-Vilaine, Parlons Pierre a refait les tours du château…

Pas besoin de publicité, les clients connaissent l’adresse : « ce sont des amoureux du travail artisanal qui viennent à l’atelier. On construit le projet avec le client. Nous ne sommes pas des commerçants comme les autres. Nous sommes est des pierreux, d’ailleurs nous n’avons pas de concurrents, seulement des confrères. »

UN TRAVAIL PHYSIQUE… UN MÉTIER D’AVENIR

Les blocs de pierre arrivent par camion, ils peuvent peser jusqu’à 30 tonnes. Le tailleur doit ensuite les découper. « Le mental joue un grand rôle, reconnaît Cyril Rivals. Il faut imaginer l’objet fini avant de commencer à sculpter. »

L’outil de travail a beaucoup évolué. L’entreprise a ainsi investi 250 K€ dans une débiteuse numérique. « On peut y monter des disques d’un mètre de diamètre ou de la taille d’un stylo pour réaliser des gravures. Le métier reste manuel avec des méthodes ancestrales, détaille le dirigeant, les gestes n’ont pas changé : une ciselure se fait toujours à la main. »

Cyril Rivals a suivi les cours au CFA de Lacrouzette. Du CAP au DMA (diplôme des métiers d’art), on y apprend le métier de tailleur de pierre. L’entreprise met d’ailleurs un point d’honneur à transmettre son savoir-faire. L’an dernier, l’un de ses apprentis, Allan Bontemps, a gagné une médaille d’argent aux Olympiades des métiers en Russie. Il représentait la France, une vraie fierté pour l’entreprise. « Les tailleurs sont très recherchés, tous ceux que nous formons trouvent un emploi. »

Les Rivals veulent rester des artisans : « on ne cherche pas à être riche, on veut continuer à créer et travailler la matière. » Le CA progresse en moyenne de 10% par an, il a atteint 420 K€ en 2020.

Prochaine étape : aménager le parc extérieur de 8 000 m2 pour présenter les réalisations et concevoir un circuit de visite. Le showroom extérieur attire l’œil, les touristes s’y arrêtent, fascinés par l’âge de pierre.