L’ancienne responsable de boutique auboise a repris à Troyes l’enseigne Confiez-nous, dédiée aux services à la personne.
Il y a quelques années déjà, lorsqu’un bilan de compétences avait mis en avant des traits de sa personnalité, propices au travail dans le social, Diana Lemarié n’en revenait pas. Elle se voyait plutôt dans le commercial, un domaine dans lequel l’autodidacte s’est d’ailleurs investie pendant près de vingt ans. C’était sans compter des rencontres qui allaient lui faire découvrir les métiers des services à la personne. Au point de la décider à se lancer dans la création de son entreprise, dans ce domaine précisément.
Ses premiers pas dans la vie active, c’était chez Vorwerk, pour vendre des extracteurs de poussière. L’expérience a tourné court et n’a duré de quatre mois. Puis elle enchaîne par des extras pour Interdiscount, rayon photos. « Je me cherchais… Je suivais des cours de théâtre au conservatoire de Troyes. Une école idéale pour cultiver la confiance en soi. Je me sentais d’ailleurs à l’aise en société. Alors, pourquoi pas une carrière commerciale ? », analyse-t-elle.
En 1997, c’’est dans cet état d’esprit que l’Auboise entre chez K-way, au magasin d’usine McArthurGlen. Embauchée comme vendeuse, elle devient responsable de la boutique en six mois. Avant d’être licenciée économique au bout de trois ans. De 2000 à 2002, elle travaillera comme responsable de la boutique Napapijri, spécialiste des vêtements de randonnée. Après un nouveau licenciement économique, Diana Lemarié travaillera en intérim comme responsable de boutique pendant un an chez Marques Avenue Maison.
De 2006 à 2012 – après s’être occupée de son fils, Mathis, né en juin 2005 – elle est responsable chez Façonnable, toujours au centre de marques MacArthurGlen. Avant de tenter sa chance et d’être recrutée par la boutique Tommy Hilfiger. Elle y restera pendant quatre ans, jusqu’en 2016. « Suite à des changements internes, la situation n’était plus en adéquation avec les valeurs du début. Alors je suis partie, en signant une rupture conventionnelle, sans savoir ce que j’allais faire après. Ma décision était prise », fait-elle valoir, avant d’ajouter : « Je suis d’un tempérament fonceur. Je ne lâche rien, même dans les moments difficiles ».
CHANGEMENT DE VOIE
« J’ai arrêté fin janvier 2016 et en mars, j’ai été embauchée comme chargée qualité dans une société de maintien à domicile, se souvient la dynamique Troyenne. J’ai découvert le domaine des services à la personne auprès des personnes âgées. Et un grand intérêt à travailler dans le domaine social. Avant, je m’intéressais au business. Non pas que les échanges n’étaient pas sincères, car j’ai toujours eu à cœur d’instaurer un climat de confiance avec mes clients. Mais là, c’était autre chose. Je veillais à ce qu’il y ait toujours de l’écoute et de la bienveillance », confie-t-elle.
Après cette expérience de deux ans dans le social, Diana Lemarié décide de se lancer un nouveau défi. En mai 2018, elle commence à monter son projet de création. « J’ai eu l’opportunité de racheter une entreprise de maintien à domicile sur laquelle je me suis focalisée. J’ai bataillé pendant un an pour trouver des fonds… », relate-t-elle. Parallèlement, avec en poche la certification VAE (Validation des acquis de l’expérience), elle passera en janvier 2019 un BTS Management des Unités Commerciales. Son diplôme sera validé en avril.
« Malheureusement, j’ai appris en mai que la cédante ne vendait plus son entreprise. Tout s’écroulait. J’étais anéantie. J’ai cependant vite rebondi, grâce à une autre offre, que j’avais déclinée dans un premier temps. Je me suis lancée dans ce nouveau projet de reprise, avec au passage une nouvelle recherche de fonds pour un investissement quatre fois supérieur à celui prévu au départ », explique l’entrepreneure auboise qui obtiendra 45 000 euros du réseau Entreprendre et 15 000 euros d’Initiative Aube. Et ce n’est finalement qu’en avril 2020, en plein confinement et en pleine crise sanitaire, que Diana Lemarié rachète Confiez-nous. « J’ai voulu signer et prendre mes fonctions de présidente le jour de mon anniversaire », glisse la dynamique chef d’entreprise.
Pendant les trois premiers mois, elle est accompagnée par l’ancienne gérante. Et pendant sept à huit mois, ce sont des « journées de dingue », telles un baptême du feu, qui attendent cette combattante, d’autant que la crise sanitaire n’est pas le moment le plus propice pour démarrer une activité : « J’étais débutante dans l’entrepreneuriat, je découvrais toutes les fonctions à assurer, dont le management d’une équipe de 50 salariés. C’était intense, mais j’ai toujours vécu des situations où il fallait relever des challenges ».
En adhérant au réseau de la franchise Confiez-nous Diana Lemarié a été accompagnée dans toutes ses démarches. Parmi les difficultés qu’elle rencontre aujourd’hui, figure celle du recrutement : « C’est très compliqué de recruter depuis le début de la crise sanitaire ». Il faut dire que l’activité de maintien à domicile des personnes âgées ou handicapées – qui représente 80 % de celle de Confiez-nous – est très exigeante en termes de profils recherchés. Car en plus des compétences requises, le savoir-être des candidats compte énormément. « On demande de la disponibilité. Et même si on essaie d’avoir des plannings constants pour les salariés, il faudra toujours les modifier pour pallier les remplacements », étaie la présidente, qui met tout en œuvre pour créer un climat de bienveillance. « On est tous au même niveau. Le management tel que je l’envisage est basé sur l’écoute, le bien-être de chacun. L’important est d’avancer, de faire, de toujours trouver des solutions aux problèmes. Ce qui compte, c’est la ténacité au quotidien ». À ceux qui hésitent encore à se lancer dans l’entrepreneuriat, Diana Lemarié répond qu’il faut y aller. Relever le défi d’un parcours semé d’embûches ne fait que démultiplier la satisfaction d’avoir osé. Son indéfectible sourire en témoigne.
