Pacifa transférée chez Weezevent

Créée à Troyes, le spécialiste de la billetterie dans les stades s’est ensuite développé à Reims avant de rejoindre la capitale à l’été 2018.

Six Rémois font la navette Reims-Paris pour aller travailler chez Pacifa Decision, leader de la modélisation 3D d’installations sportives dont les solutions servent à la billetterie des plus grands clubs de football comme le PSG, le Real Madrid, Arsenal ou encore le Stade de Reims et l’Estac. Il faut dire que la société est une création champenoise. D’abord hébergée à la technopôle de l’Aube, son fondateur Julien Piwowar a aussi travaillé sur la gestion de la sécurité dans les stades, mais c’est bien son expertise en billetterie qui a orienté le développement de la société et son transfert.

Créateur de Weezevent, spécialiste de la billetterie pour des événements non placés (festival, salon…) Pierre-Henri Deballon a en effet décidé de prendre une participation majoritaire dans Pacifa en 2014 : « Nos chemins se sont croisés car nous avions l’enjeu de nous adresser au marché du placement numéroté. Nous y avons également vu l’opportunité de nous développer à l’international où Weezevent n’était pas présent alors que Pacifa comptait déjà des clients prestigieux ».

En parallèle, le fondateur de Pacifa pouvait s’appuyer sur une entreprise solide à un moment où il avait rejoint le parc d’affaires de Bezannes à la tête d’une dizaine de collaborateurs. Pierre-Henri Deballon assure n’avoir pas programmé le rapatriement des activités sur Paris : « Comme Julien Piwowar a souhaité partir sur de nouveaux projets et que nos activités se croisent de plus en plus, nous avons décidé que les salariés de Pacifa intègrent nos locaux parisiens », explique le chef d’entreprise (70 salariés). Seul Bruno Menzer, le directeur de Pacifa, a déménagé dans la capitale. « Nous avons augmenté les salaires des Rémois et ils apprécient de prendre le TGV pour venir travailler. Ils voyagent d’ailleurs dans de meilleures conditions et ne mettent pas plus de temps que certains salariés parisiens qui prennent le RER », ajoute-t-il.

SPORT, CULTURE… ET ADP

Sur le plan stratégique, Pacifa continue d’exister de manière indépendante et la société travaille même avec des concurrents de Weezevent en fournissant ses solutions à d’autres opérateurs de billetterie. Et elle ne se limite pas aux clubs de football puisqu’elle équipe des clubs de rugby (et la salle U Arena) ou de basket… mais aussi des lieux de culture comme le Théâtre de Paris. « Nous travaillons aussi étroitement avec Aéroports de Paris qui est actionnaire de l’entreprise, ajoute Bruno Menzer qui dresse le parallèle entre un décollage d’avion et le coup d’envoi d’un match. Nous fournissons une solution de mobilité à quelque 200 utilisateurs sur les différents terminaux pour qu’ils puissent obtenir des informations sur la gestion des flux et la sécurité ».

À l’avenir, Pierre-Henri Deballon n’exclut pas de redévelopper à nouveau ses activités à Reims ou dans une autre ville proche de la capitale « en raison de la forte concurrence pour recruter des développeurs informatiques à Paris ». Mais son regard est aujourd’hui tourné vers l’international (10 % de son chiffre d’affaires). « Nous voulons être un leader européen et nous réfléchissons à de la croissance externe », annonce le fondateur de la start-up née à Dijon et qui est devenue un modèle de réussite de la French Tech.