Pour fêter le bicentenaire de la naissance du peintre Gustave Courbet, la municipalité d’Ornans a organisé tout au long de l’année 2019, 38 évènements qui ont rassemblé plus de 3.600 personnes. La ville a vu son nombre de visiteurs croître de 47 %. Une belle réussite qui vient confirmer que l’enfant du pays est indéniablement l’ambasseur idéal de l’attractivité de cette commune du Doubs.
« En 2019, nous avons enregistré 70.000 visiteurs sur l’année ! Du jamais vu pour notre petite ville de seulement 4.500 habitants », lance Sylvain Ducret, maire d’Ornans. À L’origine de cet engouement hors normes pour la commune du Doubs : la célébration du bicentenaire de la naissance à Ornans du peintre Gustave Courbet. Fêté en musique, sur les planches, en salle ou en plein air, à pied, à vélo ou palette à la main, dans les ruelles ornanaises et jusque sur les rives du lac Léman, c’est tout un territoire qui s’est mobilisé pour immortaliser « l’enfant du Pays » au cours de 38 événements. La qualité et la diversité des animations ont permis à Ornans de voir croître le nombre de ses visiteurs de 47 %, l’église St Laurent d’Ornans de 74 % et le Musée Courbet de 109 %. Un dynamisme touristique qui s’est ressenti au-delà des frontières communales puisqu’en 2019, la Saline royale d’Arc-et-Senans a enregistré une évolution de sa fréquentation de +7,5 % et la source du Lison de +174 %.
C’est en 2017, que se dessinent les premières esquisses de cette grande année Courbet. « C’est parti d’une rencontre, confie Patrick Lehmann, adjoint à la culture, chargé de la prise en charge de l’évènement. Dans la commune voisine de Lods, demeure un des philosophes les plus brillants de sa génération : Jean-Luc Marion. Ancien de la Sorbonne, membre de l’académie française, professeur à l’université de Chicago, ce personnage de renom est également un passionné de Courbet. C’est grâce à lui que nous avons pu monter, chose inattendue pour notre petite cité, un grand colloque international est scientifique sur Courbet. Il y en a déjà eu à Ornans, grâce au Musée Courbet, mais c’est la première fois que la ville a eu l’occasion de s’associer au Musée et à son tuteur, le conseil département, ainsi qu’à l’université de Franche-Comté et à ses philosophes de la faculté des Lettres de Besançon, pour faire venir ou revenir au Pays d’Ornans une trentaine d’auteurs d’ouvrages célèbres, de spécialistes de rayonnement international et de jeunes chercheurs ouvrant des pistes nouvelles ». À cet évènement central des célébrations, s’est très vite greffé l’idée d’associer pleinement les habitants de la commune, au travers du très riche tissu associatif local. « Ville au passé industriel fort, toujours vivant avec la présence de totems comme Alstom ou le groupe Guillin, Ornans s’est construit autour d’un modèle d’organisation des entreprises axé sur le bien-être des salariés. Ce qui fait qu’aujourd’hui notre ville compte pas moins de 134 associations ! », explique l’édile. Des associations qui ont toutes été invitées par la collectivité à participer à la construction de l’année Courbet. « L’appel a été entendu et le nombre de propositions de contributions a dépassé nos espérances ».
PETITE VILLE, GRANDES AMBITIONS
En actant que Courbet pouvait être le fer de lance de l’attractivité de la ville et en réaffirmant tout ce que les Ornanais doivent au maître-peintre, la ville a réussi son pari de rendre indissociable la commune et l’artiste, affirmant ainsi au monde qu’ « Ornans c’est Courbet, mais surtout que Courbet c’est Ornans ». Et maintenant ? « Il nous reste à entretenir cette flamme allumée en 2019. De nombreux liens ont été tissés à l’étranger comme en Belgique avec laquelle une charte d’amitié a été signée et bientôt un jumelage ». C’est aussi à La Tour-de-Peilz en Suisse, où le peintre a vécu en exil, que suite à une rencontre des Helvètes avec Pascal Reilé, concepteur des sentiers Courbet sur la commune, qu’un projet de parcours dédié à sa vie et son œuvre a été imaginé.
Déambulation encore avec la réalisation à Ornans du « Cheminement Courbet » qui permet aux visiteurs de se rendre au cimetière sur la tombe du peintre depuis le Musée qui porte son nom. Sur la partie haute de cet escalier monumental on trouve une reconstitution sculptée par l’artiste Gustave Lafond de L’enterrement à Ornans. Un escalier gravit, en juin, par Emmanuel Macron, venu inaugurer l’exposition « Yan Pei-Ming face à Courbet ». Cette dernière a fait partie des 15 en France ayant reçu en 2019 le label « Exposition d’intérêt national » du ministère de la Culture. Elle met en regard une quinzaine de toiles de Yan Pei-Ming avec une vingtaine d’œuvres de Gustave Courbet. C’est dans l’atelier du maître à Ornans, récemment restauré par le Conseil départemental du Doubs que Ming a réalisé certaines des toiles qui viennent relever le défi de ce face-à-face inédit dans l’univers artistique entre deux artistes séparés par presque six générations. Plus de 100.000 euros ont été investis dans l’évènementiel, la culture et le patrimoine. Lors de sa venue, le Président a fait un lien entre les Ornanais et l’activité économique de la vallée déclarant que sur les aspects innovation, implication et travailleur : « tout le monde ici pouvait se prétendre Courbet ». Ainsi, pour la première fois, en 2019, les vœux d’Alstom on eut lieu au Musée Courbet. L’industriel affirmant ainsi le lien entre cet ambassadeur local et la promotion de ses savoir-faire. « Nous avons prouvé que nous étions capables d’organiser des manifestations de grande envergure. Il s’agit aujourd’hui de transformer l’essai », précise Sylvain Ducret. Une ambition qui passe par une transformation en profondeur de la ville.
Une enveloppe de plus de quatre millions d’euros a été budgétisée pour différents travaux d’aménagement et de requalification de la ville : création de nouvelles places de parking, aménagement d’un cheminement pavé jusqu’au centre-ville, mise en lumière (via des leds compatibles avec la faune nocturne) des bords de la Loue et des sites majeurs du territoire ornanais, tels que le château, les falaises ou encore Bonnevaux, mais aussi réalisation d’un ascenseur de verre panoramique assurant la liaison entre la partie haute d’Ornans (où sera créée une place paysagère dédiée aux métiers d’art) et le centre-ville. « Afin de mettre en œuvre tous ces projets, Ornans s’appuie sur les entreprises locales et est également épaulé financièrement par l’État et le département. Le niveau de subventions accordées à la commune (plus de 600.000 euros) est historique. Il est le reflet du dynamisme ornanais, reconnu par les institutions partenaires ».