Plus de dix années se sont écoulées entre le déploiement de la 4G et de la 5G. Aujourd’hui, Orange déploie à Reims la dernière technologie permettant de bénéficier d’une qualité optimum de réseau. La marque de téléphonie a en effet obtenu le 1er octobre dernier, lors des enchères, la plus grande part des blocs de fréquence en jeu, avec 90 Mhz de spectre. Ce déploiement se concentre majoritairement sur ces nouvelles fréquences 3,5 Ghz. « Cette nouvelle norme permet un débit plus de cinq fois supérieur à la 4G le faisant passer de 150 Mb à 1 000 Mb », indique Ludovic Guilcher, directeur Orange Grand Est. Concrètement, un téléchargement de film qui pouvait prendre 6 à 10 minutes ne prendra désormais qu’une seule minute. « Il n’y aura plus de bug en streaming ni de temps de latence entre l’émission et la réception », annonce Ludovic Guilcher. Indispensable pour des services comme la télé-médecine par exemple, le pilotage autonome de machines industrielles ou même les paris en ligne pour le côté loisirs. Dans une dimension économique, pour les entreprises, elle aura pour atout de « garantir le débit » et d’être ainsi « un véritable facteur d’attractivité économique ».
Techniquement, les antennes 5G sont apposées sur les pylônes préexistants de 4G. Dans le jargon, on parle métaphoriquement « d’allumer une ville. » Car c’est bien dans les zones les plus densément peuplées, là où les besoins sont les plus conséquents que l’activation se fait en priorité. « Notre consommation globale de données double tous les deux ans », explique ainsi Ludovic Guilcher. La saturation guette donc les réseaux, « la 5G va apporter une respiration pour absorber le trafic de données supplémentaires », surtout en cette période où le télétravail a fait exploser la consommation. Les ambitions de « ville connectée » ou de « voiture connectée » notamment passent par ce genre de technologie. En ce qui concerne les polémiques sur les dangers de la 5G avec des émissions d’ondes beaucoup plus intenses, le directeur Orange Grand Est assure : « Il y a eu des milliers d’articles scientifiques démontrant qu’il n’y avait pas de danger. 14 autorités sanitaires différentes ont conclu qu’il n’y avait pas de risques. Il se trouve que le déploiement de la 5G est arrivé dans un contexte médiatique saturé par le Covid et qu’il n’y a pas eu la place pour un débat serein sur la 5G. Par ailleurs, concernant la dimension écologique, la 5G consomme nettement moins d’électricité que la 4G car elle n’est active que lorsqu’elle est sollicitée. » Plusieurs associations de consommateurs ont cependant décidé de saisir la justice dont l’association Agir pour l’environnement. Si aujourd’hui la 4G couvre 95% de la population, des zones blanches demeurent. « On continue encore aujourd’hui de poser des antennes dans des zones blanches, mais elles ne sont pas toutes atteignables par la propagation des ondes, si on est à la montagne ou dans un vallon par exemple », explique Ludovic Guilcher. En 2021, l’opérateur va poursuivre l’implantation de la 5G dans la région : prochaines bénéficiaires dans l’année, les villes de Troyes et Charleville-Mézières.
