Le Grand Reims lance un plan d’action pour réduire davantage les déchets ménagers. Objectif : -35 kg par habitant entre 2015 et 2025.
Pour réduire de 35 kilos par habitant le poids des déchets ménagers, le Grand Reims met en place un plan d’action pour aller plus loin que ce qui a déjà été fait sur le territoire (-3,4 % entre 2010 et 2017). « Nous visons une baisse de -7 % entre 2015 et 2025 », annonce Pascal Lorin, vice-président du Grand Reims. Sur l’ex-territoire de Reims Métropole, une estimation chiffre les ordures ménagères par habitant à 260 kg, dont 49 kg de biodéchets, 42 kg de déchets triables (papier, métaux…), 10 kg de verre et 9 kg de textile.
Si des ateliers ont déjà été menés avec la population, une grande consultation est organisée jusqu’au 4 août pour recueillir les bonnes idées des citoyens. « Nous avons déjà identifié plusieurs axes, indique l’élu qui cite la promotion de l’éco-exemplarité, la gestion des déchets verts, la collecte de porte à porte, la lutte contre le gaspillage, le recours à la banque alimentaire, le prolongement de la durée de vie des produits (notamment la réparation des équipements électriques et électroniques), la consommation responsable, la limitation des prospectus publicitaires, etc ».
Parmi ces pistes, le réemploi (mobilier, textile, appareils) représenterait 36 kg de déchets évités, la réduction des documents imprimés 37 kg et le recours au compostage diminuerait les rejets de plus de 55 kg. Pour sensibiliser la population, des ambassadeurs zéro-déchet vont mailler le territoire et diffuser les bonnes pratiques. Quinze composteurs partagés sont ainsi présents sur le territoire et la collectivité souhaite monter ce chiffre à cinquante sites collectifs. Un lieu, le Recycl’lab, peut également former et informer les citoyens, y compris les plus jeunes avec la participation de l’association des Petits débrouillards qui mélange expérimentation scientifique, bricolage ludique et développement durable.
Adjointe au maire de Reims, Laure Miller souligne le besoin de « faire prendre conscience aux habitants que ne pas trier les déchets a un coût pour l’environnement et la collectivité ». Les investissements au sein du centre de valorisation énergétique Remival (10 M€, lire article) illustrent aussi la stratégie publique pour gagner en performance énergétique. La collectivité compte aussi valoriser les entreprises vertueuses comme les commerces en vrac et les restaurateurs qui proposent un gourmet bag pour que leurs clients emportent les restes de leur repas s’ils ne terminent pas leur assiette.
Yoyo, collecte collaborative du plastique
Trop de bouteilles se retrouvent encore dans le bac d’ordures ménagères au lieu d’être recyclées, l’État, Citéo et l’Ademe soutiennent donc un nouveau dispositif pour aider quelques collectivités pilotes à proposer des systèmes inédits de collecte collaborative. D’un coût de 160 000 € cette innovation grandeur nature sera testée pour 18 mois sur quatre quartiers denses de Reims regroupant 65 000 habitants : les Châtillons, Croix-Rouge – Hauts-de-Murigny, Maison Blanche – Sainte-Anne – Wilson et enfin le centre-ville. Le dispositif en place de tri sélectif sur le Grand Reims est performant : chaque résident produit annuellement 55 kg de matériaux recyclables, soit un taux de recyclage de 18% en moyenne (contre 14,3% de moyenne nationale, toutes matières confondues). Reste que ce taux atteint seulement 17% dans le centre-ville de Reims, 11% à Croix Rouge – Hauts de Murigny, 15% à Châtillons tout comme à Maison Blanche – St Anne – Wilson. La mise en place de ce système complémentaire de collecte est orchestrée par la start-up Yoyo (déjà présente à Lyon, Bordeaux, Mulhouse, Marseille et Paris) depuis juin 2019.
Une application pour maîtriser la consommation énergétique des bâtiments publics
En disposant d’une application pour mieux mesurer la consommation énergétique des bâtiments publics, la Ville de Reims a pu identifier des économies immédiates, notamment quand les contrats surestiment la puissance électrique par rapport aux usages réels. D’autres anomalies donneront lieu à plus d’investigations pour expliquer par exemple pourquoi une école consomme autant en dehors des heures ouvrables. « Grâce à un partenariat avec l’école d’ingénieurs du CESI Reims et avec l’implication des services (technique et information) de la collectivité, nous avons pu concevoir cette application qui met en forme les données », présente Bernard Dapogny, directeur Marne d’Enedis. Il précise que cette interprétation des données est rendue possible grâce aux compteurs intelligents (Linky) qui permettent « de faire des économies d’énergie ». Ce projet fait suite à un hackathon organisé en juin 2017 qui avait réuni des salariés de l’entreprise mais aussi des étudiants, des élus et des agents territoriaux dans le but d’innover en faveur de la transition énergétique.