OperaMetrix participe au déploiement d’un réseau IoT collaboratif sur la métropole toulousaine

Nicolas Gonzalez, fondateur et PDG d’OperaMetrix.

La start-up toulousaine déploie des infrastructures de réseaux dédiées à la collecte de données métiers.

Comment repenser certains business models de l’industrie via le numérique ?

C’est à cette question qu’entend répondre OperaMetrix, expert des réseaux LoRa privés. La start-up, fondée en août 2019 par Nicolas Gonzalez, ex-ingénieur en systèmes embarqués, titulaire d’un doctorat en informatique, conçoit, construit et exploite des infrastructures privées pour le monitoring et la supervision d’équipements industriels. Un savoir-faire développé à l’origine dans le champ de la smart city. « Les collectivités sont actuellement en pleine réflexion sur l’opportunité de construire ce type de réseau privé », explique-t-il. Le déploiement de ces infrastructures permet en effet de collecter des données via des capteurs connectés installés dans une multitude d’équipements publics. « L’idée est de faire faire aux collectivités des économies d’échelles, par exemple en détectant les fuites d’eau, en surveillant la température des pièces, etc. », l’objectif étant de « réduire leurs coûts », ajoute Nicolas Gonzalez. Auteur d’une thèse sur les réseaux LoRa (réseau de communication bas débit longue portée, dédié à l’internet des objets) au sein de l’Institut de recherche en informatique de Toulouse (Irit), le PDG d’OperaMetrix a contribué au déploiement dans l’agglomération toulousaine d’un réseau collaboratif qui doit servir de terrain d’expérimentation pour les laboratoires de recherche, les établissements d’enseignement supérieur et des start-up de la région engagés dans le champ de l’internet des objets (IoT). Le déploiement des antennes de ce réseau radio expérimental a notamment été rendu possible grâce à l’association Tetraneutral.net, fournisseur d’accès à internet et hébergeur associatif à Toulouse. L’ambition à terme est de relier ce réseau, qui couvre aujourd’hui près de 40 % de la surface de Toulouse, aux villes d’Albi, Castres et Montauban.

« Née dans la continuité de ce projet », la start-up OperaMetrix offre désormais son expertise dans d’autres domaines, notamment l’industrie. « Nous sommes capables de connecter l’ensemble des machines présentes sur un site industriel puis de collecter les données de chacun des équipements. Le gestionnaire du site peut ainsi détecter les défauts et faire de la maintenance prédictive », détaille Nicolas Gonzalez. L’autre domaine d’activité sur lequel OperaMetrix entend surfer, c’est le cycle de l’eau. « Nous permettons aux syndicats des eaux, qui doivent gérer une multitude d’infrastructures (châteaux d’eau, usines de production, stations d’épuration, etc.), d’avoir accès à distance à ces équipements et de collecter des données en temps réel. » Et pour sécuriser ces données, la start-up a noué un partenariat avec FullSave, hébergeur et opérateur télécoms toulousain, qui vient d’entrer à son capital. « Le métier d’OperaMetrix est très proche de celui de FullSave, indique Laurent Bacca, son PDG : fournir aux entreprises les infrastructures informatiques et réseaux sécurisés nécessaires afin de collecter, transférer et valoriser leurs données numériques. Nous voulons à travers cette collaboration, étendre notre modèle aux nouveaux enjeux de l’industrie 4.0 et de l’internet des objets. »

En parallèle, OperaMetrix participe, avec d’autres entreprises de la région, à une expérimentation autour de la smart city lancée en juillet par la métropole. Basé à l’origine sur le quartier Montaudran, le projet pourrait couvrir aussi le Meett et Francazal. L’objectif pour la collectivité, détaille Nicolas Gonzalez, est « d’ici deux ou trois ans, de mesurer de manière précise ses besoins, les compétences des entreprises locales, etc. pour à terme lancer des appels d’offres en vue du déploiement d’un réseau LoRa privé », sachant que d’autres grandes villes comme Rennes, Nice ou Bordeaux, ont déjà fait le choix de déployer leur propre réseau IoT. La start-up suit également « des pistes à Castres, Albi et Montauban ».

INTEROPÉRABILITÉ,

Du côté des industriels, OperaMetrix a signé ses premiers contrats, avec FullSave notamment dont elle équipe le data center toulousain, mais aussi dans le domaine de l’énergie pour effectuer de la télérelève. La start-up a ainsi déployé sa solution OperaBox au profit d’Engie pour son activité de stockage de gaz. OperaMetrix développe également une solution dédiée à l’interopérabilité, OperaLink, qui permet à différents objets connectés, fonctionnant via la 4G, les réseaux Sigfox ou LoRa, de communiquer. « Cette notion d’interopérabilité est essentielle dans le domaine de l’IoT, confirme Nicolas Gonzalez. Or, bien souvent, lorsque vous choisissez la solution de telle entreprise, celle-ci fournit ses objets connectés, son réseau, ses serveurs… » Des solutions, très verticalisées qui compliquent passablement le déploiement d’un réseau à l’échelle d’une ville. Pour éviter cet écueil, OperaMetrix accompagne la métropole dans l’élaboration du cahier des charges de son futur appel d’offres. « Si une entreprise veut intégrer le marché de la smart city, explique Nicolas Gonzalez, elle devra répondre à certaines exigences et l’interopérabilité en fait partie ».

La start-up, qui s’appuie sur l’expertise de ses trois collaborateurs, compte bien dans les prochains mois explorer d’autres domaines d’activité stratégiques, dont le développement pourrait donner lieu à des recrutements.