Œnotourisme : la Champagne joue collectif

Autour de Jean Rottner et Hervé Novelli (respectivement à gauche et à droite du logo de la marque œnotouristique partagée « La Champagne, refined art de vivre »), les élus des collectivités territoriales de l’appellation et les représentants institutionnels du Champagne.

C’est vers une stratégie collective et partagée de développement de l’œnotourisme en Champagne que se sont engagées toutes les parties prenantes du secteur, à l’occasion des premières Assises de l’œnotourisme en Champagne.

400 personnes étaient rassemblées jeudi 21 mars, au Centre Vinicole – Champagne Nicolas Feuillatte, à Chouilly, à l’occasion des premières Assises de l’œnotourisme en Champagne. C’est à juste titre que les intervenants relevaient l’ampleur de l’assistance, preuve d’une réelle prise de conscience quant à la nécessité d’une démarche collective et partagée à l’heure de s’engager pleinement dans le développement œnotouristique de l’appellation. Jean Rottner, le président de la région Grand Est, y voyait clairement « l’élément fédérateur d’une vraie dynamique, porteuse d’une ambition ».
Car, si l’œnotourisme doit être aujourd’hui considéré comme une activité économique à part entière, il importe que la Champagne, forte de son histoire, de son patrimoine, de son vin à la notoriété exceptionnelle, et dans le prolongement de l’inscription des Coteaux, Maisons et Caves de Champagne sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco, en fasse un véritable levier de développement. Avec l’ambition, justement, de devenir une destination œnotouristique de référence au plan mondial.

C’est bien dans cette perspective qu’un Groupe Œno-Touristique (GOT), composé des représentants de 13 institutions et des professionnels du Champagne, rassemblés sous l’égide de la Mission Coteaux, Maisons et Caves de Champagne, a élaboré un Livre blanc visant à définir les enjeux auxquels est confrontée la Champagne, et à proposer les pistes prioritaires pour un œnotourisme d’excellence.

C’est ce Livre blanc et ces pistes qui étaient présentés ce 21 mars. Avec l’humanisme qui le caractérise, Pierre-Emmanuel Taittinger, président de la Mission Unesco, y ajoutait « la générosité sans laquelle il n’y a pas d’œnotourisme, et qui doit être le maître-mot de notre engagement commun et de notre ambition collective ».

UNE STRATÉGIE QUI FÉDÈRE

Pour « accroître la compétitivité de la destination », « être à la hauteur de la notoriété du champagne », « mobiliser et relier les acteurs », la Champagne peut d’ores et déjà s’appuyer sur la bannière collective et marque œnotouristique partagée « La Champagne, refined art de vivre ». Et compter sur le soutien de la Région, puisque, comme l’affirmait Jackie Helfgott, président de la commission tourisme du conseil régional Grand Est, « le Grand Est veut devenir la première région œnotouristique de France ». Une manière, certainement, de répondre à la remarque de RodolpheWartel, directeur général du magazine Terre de Vins, glissant que pour définir clairement les promesses de la destination Champagne, « il fallait faire preuve de cohésion ».

Or, et Rodolphe Wartel a pu le constater, c’est bien à cette cohésion qu’invitent les résolutions proposées par le Livre blanc de l’œnotourisme en Champagne. À l’instant de les présenter, Vincent Perrin, directeur général du Comité Champagne rappelait qu’en la matière « on parle entreprises, métiers, compétences, chiffre d’affaires, investissements ; on parle d’une stratégie qui fédère pour faire rayonner les territoires champenois et construire une destination différenciée d’envergure internationale ». Il précisait encore que le pacte de destination La Champagne historique et viticole pourrait permettre, avec le soutien de la Région, d’investir dans la promotion de la destination à raison de 500 000 € par an pendant trois ans.

DANS L’AUBE EN 2021

Pour parvenir au résultat espéré, sept grands axes ont été énoncés (version complète à lire ici). Citons-en cependant un, qui consistera à organiser un pilotage pour renforcer la cohérence et l’efficacité des actions – car il n’y a pas de grande idée sans management -, en créant un ou deux espaces de coworking dans lesquels les collaborateurs des différentes structures se retrouveront afin de travailler ensemble sur la destination La Champagne.

Voilà donc l’objectif auquel les élus des collectivités territoriales de l’appellation et les représentants institutionnels du champagne ont apporté leur caution en signant le Livre blanc.

Également signataire, Hervé Novelli, invité en sa qualité de président du Conseil supérieur de l’œnotourisme, pouvait se réjouir, en clôturant ces premières Assises régionales, de « cette cohésion et cette mobilisation exemplaires pour relever le défi de l’œnotourisme ». Dans deux ans, en 2021, l’Aube accueillera les deuxièmes Assises de l’œnotourisme en Champagne. Il sera temps, alors, de faire un point d’avancement et une évaluation d’impact de ces résolutions.