Objectif : 3 000 bornes de recharge dans le Grand Est

Philippe Jacquet, vendeur sociétés et flotte du groupe AG Automobiles. (Droits réservés)

Après Metz en 2018, c’est Charleville-Mézières qui accueillait les deuxièmes
« rencontres régionales de la mobilité électrique ». Cette manifestation, uniquement ouverte aux élus, professionnels et institutionnels, a rassemblé une quinzaine d’experts, équipementiers, énergéticiens et concessionnaires automobiles, tous convaincus par l’électromobilité.

Outre un show-room géant, des échanges entre acteurs ont été rendus possibles avec la tenue d’une conférence autour du thème : « Le boom de la mobilité électrique » et quatre retours d’expériences. « À travers cet évènement, on veut fédérer les énergies à l’échelle de la région. Avec trois objectifs à court terme : poursuivre la promotion et l’accompagnement en faveur du développement de la mobilité électrique. Organiser la coopération des acteurs du territoire en leur permettant de dialoguer entre eux. Et constituer un relais de compétences pour ceux qui souhaiteraient mettre en place des projets », confie la chargée de développement Grand Est, Carole Daurelle.

MAILLAGE TERRITORIAL AVEC 3000 BORNES DE RECHARGE

La région Grand Est entend être chef de file de l’intermodalité en encourageant toutes les formes de mobilité bas carbone pour réduire les gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique. Cette thématique est au cœur de sa stratégie puisqu’en juin 2019, elle a lancé trois appels à projets de soutien au déploiement d’infrastructures de recharge pour véhicules hybrides et électriques. Objectif : installer 3000 bornes sur les parkings d’entreprises réservés aux salariés, dans les résidentiels collectifs et sur les voiries. Et substituer ainsi des ressources renouvelables aux ressources fossiles.

C’est le cas d’Ardenne Métropole où une expérience portant sur le déploiement de bornes électriques en milieu urbain et rural (149 au total) et la mise à disposition des usagers de véhicules électriques (32) a été lancée en 2018, pionnier en la matière.

Jérémy Dupuis, vice-président de la collectivité, fait le point. « Nous assistons à une montée relativement positive de ce dispositif depuis sa mise en place, tant par le nombre d’utilisateurs (695 inscrits auto-partage et recharge), que des heures de location de véhicules. C’est une alternative à la seconde voiture, un complément au transport en commun et une innovation sociale. On espère faire rentrer dans cette dynamique plus d’entreprises, d’associations, de collectivités et de particuliers ». Coût total de l’opération : 1 492 000 € hors taxes, subventionné à 50 % par l’Ademe et une autre partie par l’Etat et le programme Leader et en supplément 400 000 € d’achats de véhicules. Ce projet donne aussi du travail à deux groupes de Donchery : Eiffage pour l’installation des bornes et Nexans qui conçoit et fabrique toute une gamme de recharges de véhicules électriques.

5000 BORNES EN 5 ANS

Responsable communication de la branche véhicule électrique à Nexans, Aymeric Foissy travaille sein d’une équipe de 20 personnes, fondée en 2018, dédiée à la mobilité électrique et qui conçoit, développe et intègre des technologies sur différents modèles de bornes pour divers usages. « Ce salon est l’opportunité de montrer aux élus et aux syndicats du Grand Est les bornes et tout un panel d’autres produits qu’on réalise ici. Outre le contrat avec la communauté d’agglomération, on a d’autres implantations similaires dans la Sarthe et à Paris. En cinq ans, on a vendu 5000 bornes sur le territoire français. C’est déjà un signal fort. Le rythme de croisière s’accélère doucement ». Plusieurs concessionnaires automobiles (Nissan, Renault, Citroën) exposaient leur gamme électrique.

À l’instar de Philippe Jacquet, vendeur sociétés et flotte du groupe AG Automobiles, les professionnels sont enthousiastes : « Les modes de déplacement changeant, les solutions de véhicules de remplacement permettant à la clientèle de louer un mois un véhicule thermique pour aller en vacances, le confort de l’électrique et la simplification d’utilisation de cette technologie laissent à penser que l’électrique va émerger. Le succès de la Zoé répond d’ailleurs à toutes ces attentes. C’est la voiture électrique la plus vendue en France et en Europe ».

En 2018, dans le Grand Est, ce marché était en augmentation avec 9257 immatriculations. Tout comme les infrastructures de recharge qui s’élevaient à 1779 points en mars 2019. Le territoire devrait compter entre 150 000 et 540 000 véhicules électriques et hybrides rechargeables en 2035.

Ces données chiffrées ont été autant de motivations pour les membres fondateurs de l’association Grand Est Mobilité Électrique (Alsace Mobilité Électrique, Lorraine Mobilité Électrique et Mobilité Électrique en Champagne-Ardenne), organisatrice de ce salon en partenariat avec la Région Grand et avec l’appui d’Ardenne Métropole et Enedis.