Equipementier emblématique de la filière automobile, l’entreprise NPL a remonté la pente depuis sa reprise par ILA groupe. Elle vient d’investir 6 millions d’euros pour conquérir de nouveaux marchés.
Au bord du dépôt de bilan en 2017 après avoir vu son chiffre d’affaires chuter de 35 à 14 millions d’euros en l’espace de sept ans, l’entreprise de Gespunsart a remonté la pente depuis son rachat par Claude Pimpie, co-fondateur d’Intexia Louis-Armand Group (400 salariés, 50 millions d’euros de C.A.).
Le nouveau patron de Ninin Plismy Lejay (NPL), un Jurassien de 65 ans, (qui avait repris l’intégralité des 130 salariés et la trentaine d’intérimaires), a donné un nouveau souffle à la PME de la vallée de la Goutelle. Sous sa houlette, NPL a redoré son blason et retrouvé toute la fiabilité dont elle jouissait dans le domaine du découpage et de l’emboutissage à froid de pièces automobiles.
À nouveau bénéficiaire, garnie d’un carnet de commandes bien rempli malgré le Covid-19 et grâce à la vertigineuse hausse des matières premières, la société ardennaise implantée sur 28 000 m2 de bâtiments couverts sur le site de la Lutinière a su, par son savoir-faire et sa réactivité, restaurer la confiance de sa clientèle historique.
« ÊTRE UN BON SOUS-TRAITANT »
« On assure la suite de ce qu’avaient réussi à faire les frères Jacques et François de Saint-Gilles avant l’intégration de leur entreprise à Defta qui, après dix années d’exploitation a décidé de changer de stratégie en se dégageant de NPL. Dès la reprise de cette société, j’ai affirmé ma volonté de rester sous-traitant et équipementier de rang 2 en redonnant l’envie à l’ensemble des salariés de sauver l’outil de production. La vocation de NPL est d’être un bon sous-traitant. Et, aujourd’hui, on en est là. La relance a été assurée. NPL n’avait pas perdu en terme d’image et a retrouvé son élan en travaillant à près de 90 % pour l’automobile où elle œuvre pour de grands donneurs d’ordres comme Faurecia, Bosch et SKF. Si la crise sanitaire arrive à son terme, nous espérons reprendre notre envol et retrouver un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros », explique Claude Pimpie.
LA PLUS GROSSE PIÈCE DE SON PARC MACHINES
Adossé à ILA Groupe, association de deux holdings françaises, qui compte par ailleurs trois usines en Tunisie (pièces en injection plastique), au Maroc (emboutissage et injection plastique) et à Verdun (emboutissage, 15 salariés), l’équipementier va encore se transformer et se moderniser. Il vient en effet de renforcer son potentiel de production en opérant un investissement d’envergure pour s’équiper d’une presse grande capacité de 1 000 tonnes, opérationnelle depuis quelques semaines.
Entre juillet 2020 et mai 2021, NPL dirigée localement par Ludovic Duterque, un ancien cadre d’Invicta recruté en octobre 2020, aura ainsi investi six millions d’euros en acquérant et en intégrant dans ses ateliers sa plus grosse machine. Cette presse de dernière génération achetée en Italie est accompagnée d’une ligne d’assemblage avec contrôle automatisée. Elle permettra à NPL d’élargir ses compétences, de gagner de nouveaux marchés et d’asseoir son positionnement industriel.
« La construction d’une fosse pour installer ces différents équipements a représenté à elle seule, un investissement de l’ordre de 600 000 euros, précise Claude Pimpie. Par ailleurs, étant implantée sur des terrains marécageux, il a fallu tirer des piliers à plus de dix mètres de profondeur et donc mettre en place une grosse infrastructure avant l’arrivée de cette presse de 1000 tonnes ».
Pour cet investissement conséquent qui s’ajoute à 28 presses de divers tonnages et différents types et aussi à neuf cellules de soudure robotisée, l’entreprise qui fêtera ses 170 ans en 2022, a été soutenue financièrement par l’Etat et la Région Grand Est.