Nouveau transtockeur pour les pommes calibrées

Stanor est la deuxième coopérative fruitière à se doter d’un transtockeur en France.

La coopérative fruitière, Stanor, investit 10 M€ pour moderniser ses capacités de stockage réfrigéré à Moissac.

Le secteur de la pomme fait la fine bouche. Première coopérative française sur le marché de la pomme, Stanor n’en finit pas de voir les choses en grand après 60 ans d’existence. Depuis septembre, Stanor a démarré un nouveau chantier titanesque sur sa station fruitière nichée à Moissac, avec l’installation d’un transtockeur de 25 m de hauteur, 70 m de longueur et 30 m de largeur. Une sorte de frigo de taille vertigineuse entièrement automatisé, deux fois plus haut que les autres installations de la coopérative. Grâce à ce nouvel investissement dont l’enveloppe atteint 10 M€, provenant des fonds de la coopérative, la structure tarn-et-garonnaise entend révolutionner la gestion de ses stocks, après s’être déjà dotée de cinq sites de stockage réfrigérés.

Son savoir-faire relève essentiellement de la conservation des 60 000 tonnes de production annuelle issues de 1 100 hectares de vergers, représentant un maillage de 28 producteurs. « Le marché de la pomme est plutôt stable et équilibré en France, avec une multiplication des références produit. Il y a plusieurs années, la coopérative ne proposait que neuf variétés de pommes. Aujourd’hui, nous en avons 29, avec pour chacune plusieurs offres de calibrage », explique Franck Lagasse, président de Stanor.

Ainsi, après 10 ans de pour-parlers, le spécialiste devient le deuxième au rang national et départemental à se doter d’un tel bâtiment, le premier étant un grossiste en fruit basé quelques kilomètres plus loin, à Asques. « Les transtockeurs sont répandus dans les autres industries mais pas dans la pomme. La particularité du transtockeur est de gérer les stocks avec efficacité, à savoir près de 5 000 tonnes de pommes soit 800 références. Le transtockeur peut contenir 15 000 palox », détaille-t-il.

Trois étapes ponctuent ainsi le processus de conservation. Après le stockage de la matière brute sous atmosphère contrôlée entre un et huit mois, les pommes sont calibrées et rangées par catégories dans des palox d’environ 350 kg chacun dans un système frigorifique (bientôt le transtockeur), avant d’être conditionnées dans des palettes et réfrigérées en attendant de trouver une place à la vente. 

45000M3

Le nouveau transtockeur doté d’une capacité de stockage dynamique de 45 000 m3 sera installé dans un bâtiment de 2500 m2. « Le coût du bâtiment atteint 6 M€ et celui dédié au matériel, 4 M€, souligne le dirigeant. » Le chantier en cours laissera place dès le printemps prochain à la phase d’équipement, la mise en route étant prévue pour septembre 2021. Une deuxième phase devrait être effective d’ici l’été 2022, dont l’enveloppe se porterait à 4 M€, en vue « d’automatiser les transferts de palox entre les différents ateliers de calibrage et de stockage réfrigéré, à savoir remplacer des chariots élévateurs par des robots ».

En attendant que l’ensemble des investissements porte ses fruits, Stanor planche déjà sur d’autres projets afin de diversifier son activité avec la création d’un nouveau verger depuis début décembre ; les poires ayant disparu du paysage de la coopérative depuis 20 ans. « 70 hectares seront plantés par nos producteurs d’ici trois ans. Cette activité nécessitera d’équiper la station fruitière du matériel de conditionnement adéquat à l’horizon 2024. Pour l’heure, nous nous concentrons sur la production d’une nouvelle variété qui vient de Suisse, et qui résiste aux maladies », avance le directeur.

La coopérative table sur un chiffre d’affaires de 45 M€ en 2020 avec une croissance de 3 % par an. « Notre CA augmente plus vite que notre surface car nous produisons des variétés à valeur ajoutée et notamment du bio qui représente 25 % de nos surfaces cultivées. » Ainsi, au-dessus de Stanor – qui emploie 193 collaborateurs dont 75 permanents et qui vient de recruter neuf équivalents temps plein – ne plane pas l’ombre d’une inquiétude, malgré la crise sanitaire. Les consommateurs continuent de raffoler de ce fuit qui est le plus consommer dans l’Hexagone, et « il existe également une forte demande dans le nord de l’Europe du fait d’une faible récolte 2020, notamment en Pologne, le premier producteur européen », conclut le directeur.

La coopérative commercialise 70 % de sa production à l’export dont 40 % en Europe. Les montagnes de pommes partent vers 65 pays et sont distribuées sur l’ensemble du territoire national.