La première promotion de médecine a accueilli en septembre 30 étudiants nivernais.
Arlésienne, Calendes grecques ou Saint-Glinglin, le dictionnaire ne suffisait plus à trouver un moyen de parler de la « première année de médecine à Nevers ». Souhaitée depuis près de 20 ans, la Permanence d’accès aux soins de santé (PASS), nouveau cursus issu de la réforme de l’ex-PACES a accueilli ses trente premiers étudiants à la rentrée de septembre, avec un an d’avance, sur le site Le Cobalt ( ex-Caserne militaire Pittié) à Nevers, deuxième ville étudiante de Bourgogne. Avec cette année commune aux étudiants en médecine, maïeutique (sage-femmes), odontologie ou pharmacie, la Nièvre entend répondre à plusieurs enjeux : « L’équité entre les étudiants qui souvent renoncent à tenter médecine parce qu’il fallait partir, se loger », explique Denis Thuriot, maire de Nevers et président de Nevers Agglomération, dans une filiale qui voit près de 77 % de ses étudiants échouer au passage en deuxième année. Autre enjeu, la démographie médicale. Selon Thierry Lemoine, président de l’Ordre des médecins de la Nièvre : « En cinq ans, la Nièvre a perdu 32 % de médecins et en perdra encore 30 % dans les cinq prochaines années ». Si pour Alain Lassus, président du conseil départemental et médecin : « Cette année ne réglera pas le problème de la démographie médicale, mais elle facilitera le travail qui est mené », Denis Thuriot croit, lui, en une dynamique d’attractivité : « On sait que les médecins reviennent souvent là où ils ont commencé leurs études », ambition partagée par le conseil de l’ordre qui voit une occasion de conserver sur le territoire les élèves en stages.
Pour attirer les étudiants, Nevers met en avant ses infrastructures et projets : la réhabilitation du restaurant universitaire, la facilité du logement privé qui sera amendée par la construction de deux résidences étudiantes sur le site du Cobalt mais aussi de l’ISAT ( le seul Institut supérieur de l’automobile et des transports en France), la pose de la première pierre de l’internat de médecine le 16 septembre dernier ou encore la présence permanente d’un représentant du Crous.
Avec ce programme de développement de l’enseignement supérieur, Nevers a vu passer son nombre d’étudiants de 2.200 à 3.000 en l’espace de cinq ans. Une victoire pour Denis Thuriot qui voit là un projet vieux de vingt ans aboutir : « Daniel Rostein (conseiller départemental durant 26 ans et médecin, NDLR) avait proposé ce projet de première année de médecine à la fin des années 90. Jusqu’à aujourd’hui, l’université de Bourgogne et mes prédécesseurs l’avaient refusé ». « Nous consacrons 525.000 euros par an pour l’enseignement supérieur et nous avons multiplié le budget par trois en six ans, ajoute l’élu. Mais ce ne sont pas des dépenses. C’est un investissement pour l’avenir de nos jeunes et de notre territoire ». Prochaine étape : l’ouverture en septembre 2021 d’un IUT et l’inauguration de la Pass en présence de la ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal et de Daniel Rostein, histoire, conclut Denis Thuriot « de rendre à César ce qui est à César ».