Naïo Technologies récolte 14 M€

Naio

Gaëtan Séverac et Aymeric Barthes ont fondé Naïo en 2011.

Après une première levée de fonds de 3 M€en 2015, ce nouveau tour de table va permettre à l’entreprise de poursuivre sa commercialisation et d’élargir ses horizons outre-Atlantique.

La route semble toute tracée pour Naïo Technologies, implantée à Escalquens, puisque la firme spécialisée dans la robotique agricole vient de boucler une levée de fonds de 14 M€, menée par Bpifrance. Pymwymic s’est joint aux actionnaires historiques, Demeter et Capagro, pour soutenir la stratégie de développement de la jeune pousse au profit d’une agriculture durable. Depuis sa création en 2011, la firme a tapé dans l’œil des investisseurs, levant 3 M€ en 2005 et récoltant 2 M€, il y a tout juste deux ans. De sérieux coups de pousse qui lui ont permis d’accélérer sa croissance et d’asseoir sa notoriété sur le marché de la robotique agricole autonome.

AMÉLIORER LES PROCESS

Créée en 2011 par Gaëtan Séverac, ingénieur en robotique et docteur en système embarqué, et Aymeric Barthes, ingénieur et issu de l’agriculture, la firme compte aujourd’hui plus de 70 salariés dont une vingtaine qui planche sur la conception de trois robots destinés à améliorer le système agricole. « Oz est dédié au maraîchage diversifié et vise surtout un marché européen. Dino, lui, est destiné aux légumes industriels, en plein champ et vise les coopératives ou gros producteurs principalement en Europe et aux USA. Enfin, Ted vise la viticulture et s’adresse au marché international, détaille, Gaëtan Séverac, l’un des fondateurs. Oz, comptabilisant une centaine de ventes, est notre produit phare car c’est notre premier produit, commercialisé en 2014. Ont suivi, Dino, en 2016 avec une trentaine d’exemplaires et Ted, en 2017, avec une vingtaine ». Grâce à cette nouvelle enveloppe généreuse, la start-up prévoit d’améliorer l’autonomie et le guidage des machines, avec principalement « un GPS rtk récemment implanté sur Oz qui permet d’affiner le positionnement et d’augmenter la productivité puis un logiciel commun aux trois robots pour améliorer la sécurité ».

Aussi, pour augmenter l’efficacité du désherbage, l’entreprise poursuit le développement d’un système de captation des cultures, basé sur des technologies de deep learning. Appuyé par un système de localisation GPS, le robot sera ensuite en mesure de mieux « cartographier » les plants.

AMÉRIQUE ET EUROPE DE L’EST

L’autre partie du financement sera consacrée à la conquête de nouveaux marchés. Si l’Hexagone constitue 80 % de son chiffre d’affaires, la jeune pousse compte bien s’implanter durablement outre-Atlantique et principalement en Californie. Pour permettre ce nouvel essor, elle y ouvrira son premier atelier de stockage et d’assemblage d’ici cet été. « Depuis un an, nous avons des retours positifs de la part des Américains concernant notre robot Dino. Nous souhaitons donc aller plus loin avec une présence locale, grâce à un atelier de stockage qui contiendra dans un premier temps quatre à cinq machines. Nous sommes toujours à la recherche du lieu idéal ». La start-up envisage aussi d’accélérer son internationalisation avec la création de bureaux commerciaux. Collaborant déjà avec l’Allemagne et l’Europe du Nord, et une vingtaine de distributeurs au total, elle compte s’étendre en Europe de l’Est. Si la robotisation dans le milieu agricole en France est un marché qui arrive à maturité, il reste encore du chemin à faire pour convaincre de sa rentabilité dans d’autres contrées. Et répondre aux besoins des agriculteurs. « Nous sommes convaincus que d’ici 10 ans, il y aura des robots dans tous les champs d’Europe et d’Amérique du Nord. Notre objectif d’assurer la transition écologique et sociale vers une agriculture durable est palpable », soutient le jeune fondateur. Pour assurer le développement de son activité, l’entreprise prévoit ainsi la création de 10 à 20 postes – développeur et de technico-commercial – par an jusqu’à 2023.