Après avoir dirigé pendant dix ans sa propre entreprise de peintre, Nadine Girard transmet aujourd’hui son savoir par le biais de la formation professionnelle, dans un environnement encore très masculin.
Elle est, pourrait-on dire, de ceux qui font l’audacieux pari de passer de « l’autre côté du miroir ». Après un BTS aménagement finition de second-œuvre et une belle expérience de dix ans à la tête de son entreprise artisanale de peinture dans le Châtillonnais, Nadine Girard a donné une autre voie à sa carrière professionnelle. Pas un virage vous dira celle qui a été contrainte d’arrêter son métier à cause d’une maladie, mais plutôt une continuité. « Après avoir cessé mon activité, j’ai travaillé pendant cinq ans dans l’éducation nationale, au lycée professionnel et en Segpa pour enseigner dans les métiers liés au bâtiment », confie la formatrice. Cette première expérience pédagogique nourrit son envie de transmettre ses compétences et son savoir. « Ce que j’aime dans la formation, explique Nadine Girard, c’est de mettre en pratique tout ce que j’ai déjà fait ».
ENDURANCE
Si elle a d’abord enseigné à des élèves – Nadine Girard a notamment travaillé au collège Fontaine des Ducs à Châtillon-sur-Seine entre 2014 et 2017 – la formatrice s’est peu à peu tournée vers la formation pour adultes.
« J’ai eu l’occasion d’être plusieurs fois jury d’examen pour l’AFPA et on m’a proposé de dispenser des formations dans les métiers d’agents d’entretien du bâtiment et de peintre aménagement et finition de second-œuvre». Au cours de ces formations qui mènent à un titre professionnel de niveau CAP/BEP, Nadine Girard a l’occasion de transmettre techniquement et de manière très concrète ses connaissances à une assemblée exclusivement masculine. Sans pour autant craindre un quelconque jugement. « Ici, je ne suis pas une femme, mais plutôt une personne disposant d’une expérience professionnelle chargée de former. Il n’y a pas de préjugés, juste une barrière naturelle entre un formateur et un stagiaire. »
Si Nadine Girard reconnaît volontiers le côté salissant de son métier, elle en vante pourtant les atouts à la gente féminine, de plus en plus nombreuse à se tourner vers ce type de postes, très pourvoyeurs d’emplois. « Contrairement à ce que l’on croit, ces métiers ne sont pas exclusivement physiques. Il faut plutôt avoir de l’endurance. Pour être agent d’entretien, il faut aussi avoir à la fois des compétences de plaquiste, plombier, électricien mais également en finition et en espaces verts. C’est très complet. »
Pour mettre en lumière justement cette mixité dans le secteur du bâtiment, Nadine Girard a animé une réunion le mois dernier à l’occasion de la journée internationale des Droits de la femme. Elle participe également aux évaluations de compétences et acquis professionnels, de l’AFPA, ouvertes aux femmes pour les sensibiliser. Et se forme elle-même pour obtenir son diplôme de formatrice.
