MSF et SAI liquidées, 38 salariés licenciés

Le prolongement provisoire d’activité d’un mois accordé par le Tribunal de commerce de Paris n’a pas permis de trouver un candidat repreneur des deux PME de Glaire, Moquettes et Sols de France (24 salariés) et Support Ardennes Industries (14 employés).

Même le numéro trois chinois de la moquette, Kaili Carpet, un moment pressenti pour sauver les deux sociétés et qui fut l’ultime piste d’espoir du personnel, n’a pas été au bout de son intention faute de visibilité et de transparence dans le fonctionnement très opaque des deux entreprises réputées pour leur complexification administrative.

L’activité ne pouvant plus être assurée, le couperet est donc tombé sur 38 personnes qui se retrouvent sur le carreau en attendant leur licenciement économique. Un plan de sauvegarde de l’emploi étant impossible en raison du découpage du site effectué en mai 2014 par Christophe Février, le Pdg de la holding G Groupe X. MFA-Tecsom ayant alors été découpé en quatre unités de moins de cinquante salariés.

MSF, qui produisait des dalles de moquettes sous la marque Tecsom, et SAI, chargée de l’assistance technique et commerciale, avaient accumulé un lourd passif de 1,4 M€.

LES QUATRE ANCIENS GÉRANTS DEVANT LE TRIBUNAL CORRECTIONNEL

Un salarié amer parle du « dépeçage en règle opéré par l’ancien repreneur qui laisse derrière lui un véritable champ de ruines ». « Compte-tenu du lourd passé de la boîte et de l’action qui avait été menée par le comité départemental anti-fraude au sein de MFA-Tecsom pour vérifier les conditions d’emplois des travailleurs étrangers ou détachés, on ne peut que constater l’inertie dont ont fait preuve les autorités judiciaires et nos élus dans cette affaire », regrette un de ses collègues.

L’audience qui a mis un terme aux jours de MSF et SAI a été marquée par un coup de théâtre : l’avocat de Christophe Février dont la holding détient l’Agence de Rénovation des Sols, présente elle aussi sur le site de Glaire et à qui appartient l’outil de production a proposé une transaction inattendue : éponger une partie des dettes cumulées de MSF et SAI en versant 1 M€ en échange de l’abandon de la demande d’extension de la liquidation judiciaire à ARS. Le jugement sera rendu le 25 juin prochain. Mais avant cela, suite à une plainte déposée par Emeric Lacourt, l’avocat des représentants du personnel de MSF et SAI, quatre anciens gérants du site de Glaire comparaitront devant le tribunal correctionnel de Charleville-Mézières, le 17 juin, pour répondre de délit d’entrave.