Moyse : la maison de A à Z

Gérard Moyse, pdg du groupe éponyme. (Photo : Frédéric Chevalier)

En plus de 70 ans d’existence, entre croissance horizontale et innovation interne, le groupe bisontin Moyse a progressivement investi tous les champs de l’univers du bâti : construction de maisons individuelles, promotion immobilière, agrandissement, rénovation, isolation, aménagements extérieurs, foncier. Ce groupe familial qui emploie 140 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros est également pionnier des questions environnementales. Toujours à l’avant-garde, il se positionne aujourd’hui sur le marché prometteur de la « maison santé ».

Ce qui caractérise l’histoire du groupe bisontin Moyse, c’est sa capacité à saisir les opportunités à sentir les évolutions de son marché. Créée en 1947 à Étalans dans le Doubs, la société Moyse est d’abord une entreprise de maçonnerie spécialisée dans le gros œuvre, qui s’installe à Besançon en 1956. Les années 1970 voient l’arrivée des premiers constructeurs de maisons individuelles qui fédèrent toutes les compétences, hier exercées par des artisans indépendants. Moyse devient un temps sous-traitant de ces derniers, avant que Gérard Moyse, fils du créateur, prenne, en 1981, la direction de la société familiale. Celui-ci réoriente les activités de l’entreprise vers la rénovation lourde qui demande une technicité élevée. Moyse participe ainsi à la restauration du patrimoine historique de Besançon et de ses quais Vauban.

DU TERRAIN À LA MAISON ET DE LA MAISON AU JARDIN

Cette nouvelle ère est aussi celle des premières diversifications avec la création d’une activité façade et isolation thermique par l’extérieur. « Il s’agissait de disciplines nouvelles, riches en techniques innovantes. À l’époque, isoler par l’extérieur n’avait rien du réflexe. Il a fallu se bagarrer, combattre les idées reçues, pour finalement nous imposer comme les spécialistes en région de ses solutions qui permettent de réaliser de sérieuses économies d’énergie », témoigne Gérard Moyse, président du groupe éponyme.

Des façades à l’agrandissement du bâti, il n’y a qu’un pas, que Moyse franchit en rachetant un fabricant de vérandas à Orchamps, dans le Doubs. « Avec cette corde supplémentaire à notre arc, nous avons dû mettre en place une force de vente en engageant des VRP, une première pour une entreprise du bâtiment », lance le pdg. L’arrivée de ces commerciaux offre à l’entreprise l’opportunité de donner naissance, en 1988, à la filiale « Maisons Moyse » et ainsi d’investir le marché de la construction de maisons individuelles sur mesure. « Au regard de notre évolution, des compétences acquises, de la présence de notre bureau d’études interne, du réseau de partenaires fidélisés qui allaient devenir sous-traitants de Maisons Moyse, nous étions alors pleinement adaptés pour gérer la construction d’une maison de A à Z ». Avec aujourd’hui, entre 150 à 200 logements réalisés par an et plus de 5 000 maisons Moyse au compteur, l’avenir n’a pas démenti cette affirmation. En 1990, c’est l’inscription dans la loi du contrat de construction de maison individuelle, qui garantit la livraison du bien à prix et délais convenus et pour Moyse, l’installation pérenne dans le paysage des constructeurs régionaux de confiance, confirmée en 2006 par l’obtention de l’agrément maison de qualité. Sur ce volet constructeur, Moyse va étoffer sa gamme par croissance externe.

En 2009, les Maisons Rocbrune rejoignent ainsi le groupe. Elles proposent sur catalogue un éventail de constructions sur plan type, optimisées pour aboutir à des maisons de qualité à prix compétitif. Le rachat en 2016 de la société Tradidemeurs, basée sur le bassin chalonnais permet à Moyse de confirmer sa volonté d’extension géographique, commencée en 1990 par l’ouverture d’une filiale de rénovation de façades à Dijon et la reprise deux ans plus tard d’une entreprise jurassienne de menuiserie aluminium. Aujourd’hui, le groupe compte des antennes et plusieurs maisons témoins sur l’ensemble de la Franche-Comté, en Côte-d’Or et en Saône-et-Loire, ainsi qu’en Alsace.

En 2008, Moyse brille sur la sphère des économies d’énergie en signant la réalisation de la première maison individuelle certifiée Bâtiment basse consommation (BBC) – Effinergie de Bourgogne Franche- Comté. « Bien avant l’arrivée de ces réglementations thermiques, nous proposions déjà des logements avec une consommation de 60 kwatts/m2/an, alors que le parc français moyen était à 250 kwatts/m2/an », affirme Gérard Moyse. Une démarche écologique qui atteint son point d’orgue avec la remise des clés, en 2012, d’une première maison à énergie positive à Devecey, près de Besançon et le rachat, trois ans plus tard, des Maisons Plaisancia, basées à Montbéliard (25), spécialistes de la maison passive sur-mesure ne disposant d’aucun dispositif de chauffage conventionnel. « Ce type de construction représente un coût de réalisation de 15 à 20 % plus élevé que pour une habitation classique et nécessite une maîtrise et une veille technologique importantes. Nous nous sommes d’ailleurs associés sur l’aspect R&D avec un constructeur alsacien », raconte Gérard Moyse.

Enfin, dernière entrée dans l’activité « construction » du groupe : la marque Maison Start. Lancée en 2017, il s’agit d’un concept de maison à petit budget (à partir de 75 000 euros pour un logement de 70 mètres carrés) pensé pour offrir la possibilité aux foyers les plus modestes d’accéder à la propriété. L’idée est de proposer des habitations clé en main où chaque élément lié à la construction est étudié afin de minimiser les dépenses (choix d’un terrain plat, de la meilleure exposition, optimisation des espaces intérieurs et des sens de circulation..) et où un certain nombre de finitions intérieures peut rester à la charge du propriétaire. Les années 2000 marquent pour le groupe une volonté de structuration de son offre via la créationde « marques » identitaires. En 2001 naît la société Afon, qui voit Moyse investir le domaine de l’aménagement foncier et de la vente de terrains viabilisés. « Dans ce cadre, nous travaillons en étroite collaboration avec tous les acteurs du développement local, partenaires professionnels et élus pour, notamment, rationaliser les déplacements et l’accessibilité, favoriser la mixité architecturale et sociale…».

En 2008, apparaît Moyse Promotion immobilière, qui intervient dans le cadre d’opérations de renouvellement urbain en programmes locatifs libres et sociaux. Cette filiale propose, entre autres, avec « Liberty » un concept de villas en duplex, composées de quatre logements ouverts sur jardins privatifs, arborés, clôturés avec garages. En 2013, Moyse 3D voit le jour. Cette nouvelle identité regroupe sous une même enseigne tous les métiers de la rénovation de la maison : façades, isolations, agrandissements, vérandas, fenêtres… Puis l’année suivante, c’est Moyse Côté Sud qui vient chapeauter l’univers de l’équipement extérieur développé par le groupe (pergolas, stores, portails, volets, portes de garages).

SANTÉ ET SENIORS

En 2016, la société bisontine Bremas, spécialiste de l’abri technique et des garages en béton monocoque rejoint le groupe qui s’offre alors un showroom de 1 000 mètres carrés à Besançon regroupant toutes les secteurs de la rénovation, de l’agrandissement et de la protection solaire du groupe. Pour l’avenir, Moyse travaille sur deux axes de développement : la maison santé et la question de l’accessibilité des seniors. « Sur le premier élément, on est parti du constat qu’en respectant les règles thermiques qui exigent un niveau très élevé d’étanchéité à l’air, nous risquions de livrer des maisons qui dégradent la santé de nos clients. Ce qui est le cas de deux habitations sur trois, où faute d’un système d’aspiration performant les polluants finissent par ne plus être évacués et les occupants respirent un air vicié. Ainsi, outre la pose de plaques de plâtre qui absorbent les composés organiques volatils, nous avons développé un partenariat avec la société Renson conceptrice d’une solution de ventilation intelligente, composée d’un réseau de gaines semi-rigides offrant dix fois plus d’étanchéité que les modèles standards, une résistance maximale, une excellente acoustique et un effet antibactérien. Nous sommes les seuls dans la région à équiper nos constructions de ce dispositif haut de gamme. Sur le deuxième point, les propriétaires comme les pouvoirs publics sont favorables à un maintien à domicile le plus longtemps possible. Nous travaillons ainsi sur une maison capable de s’adapter aux seniors et d’évoluer suivant leur perte d’autonomie. L’idée serait – pour gagner en rapidité et limiter les coûts – d’anticiper les travaux futurs, dès la conception, en réalisant des plans spécifiques qui intégreraient des espaces modulables et agençables en fonction des besoins (des cloisons prévues sans circuit électrique pourront, par exemple, être déplacées pour permettre à un fauteuil de circuler) ».