Mobilisation générale pour les vendanges

Une campagne de communication pour répondre aux besoins des viticulteurs champenois pour la période des vendanges. (Photo : Laurent Locurcio)

Le dispositif permettant le cumul des revenus avec le RSA est reconduit et élargi aux départements de l’aire d’appellation.

Si le champagne est un vin de qualité apprécié dans le monde entier, c’est aussi parce qu’il répond à des critères qualitatifs dont la vendange manuelle fait partie. Revers de la médaille, « cela nous oblige à trouver 120 000 saisonniers sur une courte période », reconnaît Maxime Toubart, président du Syndicat général des vignerons de la Champagne. L’heure est à la mobilisation générale pour recruter ceux qui, dans quelques semaines, seront à pied d’œuvre dans les vignes de l’appellation champagne. C’est le cas du département de la Marne qui, depuis dix ans, a lancé un dispositif neutralisant les revenus issus des vendanges pour les bénéficiaires du RSA qui continueront de toucher le revenu de solidarité active. « C’est une augmentation de revenus qui se double par une occasion de remettre le pied à l’étrier pour ceux qui cherchent un emploi », observe le préfet de la Marne, Denis Conus. Au-delà d’apporter une réponse aux besoins de main d’œuvre des viticulteurs, c’est également un objectif d’insertion professionnelle que vise le Département de la Marne au travers de cette incitation financière. « Nous allons intensifier la communication en direction des bénéficiaires du RSA et des viticulteurs pour faire connaître davantage cette mesure », annonce Christian Bruyen.

Pour le président du Conseil départemental de la Marne, le nombre de 338 bénéficiaires du RSA ayant fait les vendanges l’an passé est peut-être encourageant, mais clairement insuffisant. « Nous avons recensé 8000 bénéficiaires du RSA dans la Marne potentiellement concernés par cette proposition », fait remarquer Mario Rossi, vice-président chargé de l’insertion. La Marne a également déployé un autre dispositif davantage encadré, les « vendanges partagées », ayant bénéficié à 40 vendangeurs l’an passé à Épernay. Un dispositif reconduit cette année sur ce bassin et élargi à Vitry- le-François.

UN DISPOSITIF ÉLARGI

Mais les besoins sont tels que l’exemple marnais a fait tâche d’huile dans les autres départements de l’appellation. Ainsi, l’Aube, l’Aisne et la Haute-Marne se sont associées à la Marne et au SGV pour sensibiliser davantage de bénéficiaires du RSA. Par exemple, dans l’Aube, où le dispositif permettant le cumul des revenus des vendanges avec le RSA est reconduit pour la deuxième fois, 312 vendangeurs avaient été recrutés l’an passé, et 120 dans l’Aisne.

Parallèlement, la plate-forme de géolocalisation actif51 a été mobilisée pour simplifier le dépôt d’offres d’emploi et de CV ainsi que la prise de contact entre viticulteurs et bénéficiaires du RSA. « Il n’est pas normal qu’il faille aller chercher 40 000 personnes en dehors des frontières de la France pour faire les vendanges », regrette Maxime Toubart. Dans la Marne, plus de 6 000 courriers et 1800 SMS ont été envoyés à des bénéficiaires du RSA pour les sensibiliser aux vendanges. Actuellement, 73 d’entre-eux ont confirmé leur intérêt. « Pourtant, faire les vendanges est une opportunité pour ceux qui veulent aller plus loin, d’autant que la filière champagne a plus d’un millier d’emplois en CDI à pourvoir actuellement », conclut le président du SGV de la Champagne.