Ludovic Mathieu a trouvé la bonne formule pour s’imposer sur le marché de la cosmétique. Son entreprise installée à Escalquens (31) sort chaque mois 200000 produits de ses entrepôts. Un vrai succès pour cette petite PME de 70 salariés dont l’activité s’est renforcée pendant la crise sanitaire.
Tout a commencé par un petit savon d’Alep… Ludovic Mathieu a toujours eu une longueur d’avance. À 16 ans, encore lycéen, il accompagne son père sur les marchés. Michel Mathieu vend des semelles à eau, un changement de cap après une longue carrière dans une entreprise de peintures. Nous sommes en l’an 2000. Interpellé par un commerçant voisin, vendeur de savon d’Alep, il s’intéresse de très près à ce petit pain de savon, encore peu connu en France. Il décide de devenir revendeur. « Au premier marché, nous en avons vendu six, puis 20, puis 60 », se souvient Ludovic Mathieu.
Tout s’enchaîne très vite, il laisse un carton en dépôt dans une pharmacie toulousaine, avec 100 pièces. L’officine le rappelle trois jours plus tard et en demande 100 puis 200.
« Nous avons commencé à mailler tout le Sud-Ouest, jusqu’à Narbonne. Nous faisions les colis dans le garage et livrions nous-mêmes pour éviter les frais », explique Ludovic Mathieu.
EN 2007, SEUL AUX COMMANDES…
Ludovic Mathieu termine ses études en techniques de commercialisation et MKL s’installe déjà dans une démarche RSE. Ludovic Mathieu achète l’équivalent d’un an de stock de savon d’ lep à un artisan syrien, s’assure de la traçabilité des produits et permet à une entreprise locale de créer de l’emploi. « En 2008, le marché change, les ventes chutent. Il a fallu trouver d’autres produits. Nous rentrons sur le savon de Marseille. »
N’étant ni savonnier, ni chimiste, Ludovic Mathieu fait le choix judicieux de confier la fabrication à des laboratoires partenaires tout en restant propriétaire des formules. Il lance ses premiers savons liquides sur le marché, les ventes s’envolent.
Michel Mathieu, commercial aguerri, va continuer à élargir la clientèle. En 2014, l’épouse de Ludovic Mathieu, Anaïs, rejoint l’équipe.
VOLER DE SES PROPRES AILES
Aujourd’hui, dans l’entrepôt d’Escalquens, Ludovic Mathieu conçoit toute sa gamme de produits, de A à Z dans des cuves de trois tonnes pour les gels douche et une cuve d’une tonne pour les crèmes. Il s’approvisionne essentiellement en Occitanie, dans le Gers pour ses contenants ou en Ariège pour le lait d’ânesse qui entre dans la composition des crèmes. À l’écoute du marché et face à la demande croissante des consommateurs, il s’est installé sur le marché du bio, sous certification Cosmébio, Ecocert, AB agriculture.
IL VA FALLOIR POUSSER LES MURS
Basée sur une vision à long terme, la stratégie de Ludovic Mathieu s’est révélée payante : le chiffre d’affaires double chaque année. Un nouveau bâti- ment devrait sortir de terre en 2022. Il sera éco-conçu et complètement autonome en énergie. L’entreprise collabore avec plus de 22 000 pharmacies ou parapharmacies dans toute la France : « Je suis resté fidèle aux officines, elles ont été les premières à croire en nos produits. Pas question d’aller vendre en grande surface. » L’équipe R & D est en bouillonnement perpétuel. Ludovic Mathieu ne se refuse rien : développer une gamme de thés, de la lessive, des cosmétiques solides… Pas besoin de faire de communication, MKL tient à rester une petite entreprise familiale qui fait son chemin. Prochaine étape : installer des ateliers « grand public » dans les nouveaux locaux, pour apprendre à faire ses cosmétiques.