Mieux que le recyclage, le réemploi

Photo: Simon Casteran.

Olivier Hue dirige Merci René, une association qui trouve une nouvelle vie aux meubles d’entreprise.

Avis aux entreprises ! Si vous comptez vous débarrasser bientôt de vos vieux meubles, pensez à Merci René. Créée en janvier 2018, cette association déménage le mobilier professionnel pour en équiper d’autres entreprises, le réparer ou le donner à des associations – l’équivalent de 14 K€ ayant été distribués dans ce cas l’année dernière. Une idée née de la rencontre, en 2016, d’Olivier Hue, son gérant, et de Jean-Julien Urbain, un architecte d’intérieur spécialisé dans l’aménagement des sièges sociaux à Toulouse, et fondateur de L’atelier EMA. À l’époque, « je travaillais dans une entreprise de recyclage, Greenburo, et il est venu pour développer un projet structuré de rééemploi du mobilier », se souvient Olivier Hue ; projet qui n’a pas pu se développer au sein de Green-buro, aussi les deux hommes ont-ils fini par créer Merci René en janvier 2018.

Avec, en tête, l’idée de s’adresser aux professionnels « pour favoriser le don ou la revente du mobilier quand ils s’en séparent, ou alors la réutilisation dans leur nouveau projet d’aménagement : on le récupère alors, on le retape et on le ramène ! » Même si, aujourd’hui, il existe des solutions s’adressant aux entreprises, les meubles usagés « partent au recyclage ». En France, « 70 000 tonnes de mobilier d’entreprises partent au recyclage, et seulement 3 % de réemploi ». Un pourcentage que Merci René espère bien faire progresser, en en appelant à la RSE des entreprises… Appel auquel, spontanément, a répondu le groupe des Chalets, qui est venu voir Merci René pour équiper les 150 logements de sa résidence étudiante qui ouvrira en septembre – sachant que l’association a pris le soin de se concerter auparavant avec lesdits étudiants à travers des enquêtes et des ateliers ; et qu’elle assurera pendant un an des animations dans la résidence pour « les sensibiliser à ce que nous avons fait, au recyclage et au développement durable, au do- it-yourself, etc ».

Pour autant, « nous ne cherchons pas à nous payer sur la revente de mobilier. Nous, ce qu’on vend, c’est du conseil et de l’accompagnement, avec un forfait-jour de 800 €… Ce qui est moins cher pour une entreprise que si elle faisait appel à un architecte d’intérieur pour lequel on est tout de suite dans le millier d’euros, avec un pourcentage sur le montant des travaux », souligne Olivier Hue. Lequel vise un objectif de 300 K€ de chiffre d’affaires en 2019, qui verra par exemple un magasin Biocoop de 1 000 m2 rééquipé. Tout en préparant son passage en Scop en juin, Merci René « cherche à se renforcer sur notre cœur de métier, l’aménagement : on cherche un architecte d’intérieur ou un designer d’espace ».