MGO, l’entreprise qui roule des mécaniques

Patrice Lacourte, chargé d’affaires et directeur technique devant l’une des 20 machines de l’atelier de production de Varanges : ici, la plupart fonctionnent encore en mode mécanique.

Après avoir été reprise il y a un an, MGO, un sous-traitant de l’industrie métallurgique, implanté en plaine de Saône et à Gray (70), capitalise sur un investissement à la fois matériel et humain pour asseoir son développement. L’entreprise vise une croissance à deux chiffres dès cette année.

Il n’est pas peu fier, Michel Réveillon, gérant de l’entreprise MGO (Mécanique Générale d’Outillage) à Varanges, à côté de Genlis, en plaine de Saône. Après avoir repris cette PME de 24 salariés il y a un an – qui comprend également un second site de production à Gray (70) – il affiche en même temps qu’un timide sourire, un résultat à l’équilibre. Et ce, indique-t-il, malgré « un client qui a eu un problème de commande, ce qui a entraîné des répercutions sur notre activité. Au final, MGO a dû trouver des solutions et a réussi à compenser ».

NOUVEAUX MARCHÉS

Savoir rebondir face à un impondérable : voilà sans doute l’un des tout premiers enseignements pour Michel Réveillon, qui endosse pour la première fois le costume de patron. Le Franc-Comtois, qui a occupé des postes de directeur qualité, directeur technique et commercial pendant toute sa carrière, affiche un beau parcours dans l’équipementerie automobile et l’industrie. À l’approche de la cinquantaine, il souhaitait se donner un nouvel élan professionnel. L’homme se forme alors à la reprise d’entreprise, s’entoure de plusieurs organismes, et saute le pas. Après six mois de transfert de compétences et un carnet de commandes à réajuster explique-t-il, le nouveau gérant dresse un bilan globalement satisfaisant de cette première année. Le 14 juin, il célébrait ce premier anniversaire en présence de sa clientèle. Parmi celle-ci, des entreprises et grands groupes de l’industrie comme Schneider Electric, la SNCF, le CEA deValduc, John Deere, Dimeco, Safran ou encoreVernet Berhinger. « Un an après la reprise de MGO, qui était à vendre depuis deux ans, la confiance est là. Nos clients historiques nous soutiennent. D’autres nous ont rejoints et de nouveaux marchés s’ouvrent à nous », souffle le repreneur.

COMPÉTENCES RARES

Un mérite que le gérant attribue d’abord à ses collaborateurs, qu’il a nommément remerciés, à leur fidélité mais aussi à leur niveau de compétences. Chez MGO, il est en effet des qualifications qui se font rares aujourd’hui sur le marché de l’emploi. Tourneur traditionnel, fraiseur sur commande numérique, préparateur de commandes, monteur… Ces experts en mécanique et usinage travaillent sur de nombreuses machines traditionnelles au sein de l’atelier de production de Varanges qui compte 18 salariés, comme à Gray, où œuvrent six personnes. Avec un turnover très faible, certains employés travaillant chez MGO depuis 20 à 30 ans, Michel Réveillon sait qu’il sera bientôt confronté à un autre problème : une vague de départs en retraite, avec comme défi de trouver des profils adéquats pour accompagner le développement de son entreprise. Ce qui n’empêche pas le chef d’entreprise de poursuivre la croissance de sa PME. Grâce à un investissement de 450 000 euros cette année, la société d’usinage et de mécanique va se doter d’une nouvelle fraiseuse de grande longueur sur son site de Gray à l’automne. Un achat qui s’accompagne du recrutement de deux collaborateurs, fraiseurs sur commande numérique. Le site de Varanges verra quant à lui l’arrivée de nouveaux logiciels de Conception et fabrication assistée par ordinateur, vise le déploiement d’une organisation Iso 9.001 et recrutera un fraiseur traditionnel d’ici la fin de l’année. Michel Réveillon souhaite également faire monter ses collaborateurs en compétences, notamment sur le contrôle qualité, et continuer à développer son portefeuille clients. MGO, qui a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 2,3 millions d’euros, affiche une ambition de croissance de 10% par an sur les trois prochaines années.

Une reprise bien pensée
Voilà un exemple à suivre dans le milieu de la transmission-reprise d’entreprise. À l’approche de la cinquantaine, Michel Réveillon décide de prendre un virage dans sa vie professionnelle : « j’avais l’envie d’entreprendre, je voulais m’y consacrer pour la dernière phase de ma carrière », raconte l’intéressé. Après une première série de recherches d’entreprises restée vaine, il se tourne vers la CCI du Doubs pour se former à la reprise d’entreprise. Par le biais du dispositif Visa Reprise, Michel Réveillon se voit alors ouvrir les portes du réseau de la reprise. « Je cherchais une entreprise d’usinage et de mécanique entre 10 et 40 personnes, détaille le nouveau patron. J’en ai visitées 12 en Franche-Comté et une en Bourgogne. C’est MGO qui a retenu son attention. C’était une entreprise saine avec un haut niveau de compétences du personnel, peu de turnover et une clientèle très diversifiée ». Pour cette opération, Michel Réveillon a pu bénéficier de l’accompagnement de plusieurs organismes : Conseil régional, Réseau Entreprendre, Réseau UIMM, Réseau Initiative Côte-d’Or ou encore Bpi France, avec des aides financières notamment, sous forme d’avance remboursable ou de prêt d’honneur.

La PME, sous-traitante d’entreprises de l’industrie métallurgique, compte parmi ses clients Safran, Dimeko, la SNCF, Schneider Electric, Aurea, John Deere...

Michel Réveillon dresse un bilan satisfaisant de cette première année de reprise et vise une belle croissance sur les trois prochaines années.