Métal Blanc transforme les batteries usagées en lingots de plomb

Le site de Bourg-Fidèle emploie 46 salariés dont une majorité de fondeurs. (Photo: Pascal Rémy)

Métal Blanc dispose de 12 000 mètres carrés de bâtiments couverts et produit 25 000 tonnes de plomb affiné par an.

«En 1968, M. Noudel, fondateur de Métal Blanc en région parisienne en 1948, était venu à Bourg-Fidèle acheter des déchets d’étain à Pierre Alvès, le ferrailleur local, qu’il avait trouvé en train de démonter la fonderie « Le Réveil ». Le lundi suivant, il achetait cette friche et le terrain alentour pour délocaliser son usine dans les Ardennes ». L’anecdote est de Christophe Crespin, l’actuel Pdg de la PME, dont il est le quatrième patron après son créateur, Jean-Louis et Renaud Bourson père et fils.

Spécialiste du recyclage de batteries usagées au plomb, rachetées à de gros industriels du déchet comme Derichebourg et Véolia, Métal Blanc produit grâce à cette matière première du plomb, des lingots de plomb et des alliages de plomb et d’étain répondant aux spécifications de ses clients. Employant 46 salariés dont une majorité de fondeurs, ce centre indépendant de traitement et de valorisation de déchets non ferreux affiche un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros, dont 80% réalisés à l’export et principalement en Allemagne.

Métal Blanc travaille principalement pour l’industrie des batteries (80%) comme pour le médical, le nucléaire civil et militaire, le bâtiment (toiture) et des secteurs d’activité comme la chasse, la pêche, les câbliers, la cristallerie et la radio-protection. « Nous sommes en plein essor et nous continuons de grandir mais notre métier est très sportif. Car on est souvent confronté aux fluctuations d’un marché qu’on ne maîtrise pas, aux variations quotidiennes du cours des métaux et à une concurrence qui ne subit pas les mêmes contraintes environnementales, fiscales et sociales », souligne Christophe Crespin.

10 MINVESTIS DEPUIS 2011

Installation classée pour la protection de l’environnement, à statut Seveso, Métal Blanc dispose de 12 000 mètres carrés de bâtiments couverts et de deux stations de traitement des eaux et produit 25 000 tonnes de plomb affiné par an, soit un tiers du volume français. « On est logiquement très surveillé, et contrôlé par les administrations dont la DREAL. Annuellement, nous budgétons 250 000 euros pour des contrôles obligatoires ( eau, air, sol, sous-sol, etc…) plus 100 000 euros à consacrer aux équipements de protection individuelle ».

Agréée par le London Metal Exchange, la bourse mondiale des métaux, la PME est aussi certifiée ISO 9001 (qualité), ISO 14001 (environnement), OHSAS 18001 (sécurité) et ISO 50001 (management de l’énergie). Elle a été en 2011 la première usine de deuxième fusion au monde à obtenir un agrément LME pour la qualité (99,985 % de pureté) de son plomb affiné.

Depuis mi-2016 jusqu’à aujourd’hui, Métal Blanc a bénéficié d’un plan triennal d’investissements de 5, 2 millions d’euros, dans son outil de production, ce qui lui a permis d’améliorer sa productivité et ses capacités de production (+14% en 2017, +15% en 2018 et +10% en 2019) grâce à l’installation d’un nouveau four de haute technologie, d’un cinquième réchauffeur automatique, d’un filtre presse plus performant et d’un nouveau câblage réseaux.

10 M€ au total auront été investis sur les 8 dernières années. Selon le principe ECOCITOYEN, plus de 80% des investissements ont bénéficié à des entreprises du tissu local.