Kévin Armengaud. Il a créé l’entreprise Biomate qui propose des infusions à base de maté et vise à faire connaître cette boisson aux mille vertus en France.
«J’ai commencé à boire du maté glacé à Lyon, et constaté que j’étais plus productif. En revenant à Toulouse, impossible de trouver un produit similaire ou seulement quelques sachets à infuser. C’est ainsi que l’idée à germer et que j’ai commencé à plancher sur le sujet avec ma sœur, qui a un profil très sportif. Le maté a de nombreuses propriétés. C’est une boisson stimulante qui décuple les performances mentales, et permet une bonne récupération », détaille Kévin Armengaud, le fondateur, qui vient tout juste de célébrer ses 25 ans. L’idée de devenir entrepreneur lui tenait à cœur. C’est le premier de sa famille à avoir sauté le pas, en parallèle de son master en communication à l’université Toulouse 1 Capitole. « Je tenais un concept et je n’ai pas voulu lâcher. Mais je ne pensais pas que de réaliser les deux en même temps serait possible », souffle-t-il. Pourtant, après un an de travail acharné et 30 K€ investis en fonds propres pour la création de la marque et du laboratoire de fabrication, Biomate voit le jour à Castres. Le jeune entrepreneur développe depuis l’été 2019 une gamme de sept produits avec 50 % de maté minimum, travaillés de manière à éviter les résidus. « Comme le thé, je souhaitais proposer différentes saveurs qui correspondent aux palais européens, avec des matières premières de haute qualité, exportées du monde entier. Les baies sauvages proviennent d’Allemagne, la rose de Damas du Maroc, etc. En France, soit cela n’existe pas, soit la qualité n’est pas aussi bonne. Et je tenais à ajouter uniquement des produits naturels avec des vertus qui s’additionnent aux propriétés du maté et apportent une différence en bouche ». Le tampon agriculture biologique est la base du projet d’où le nom « Biomate ». Si les produits ont rapidement reçu le label Ecocert, le fondateur avoue qu’il est difficile « de s’approvisionner et de trouver des producteurs biologiques en Amérique du Sud, zone productrice de maté, surtout en Argentine où ils commencent à peine leur transition. » Pour l’heure, le maté provient du Brésil, et l’entrepreneur compte, dès cet été, visiter d’autres producteurs sud-américains pour élargir son panel. Issu de la culture des Amérindiens Guaranis, le maté, qui pousse en altitude, très consommé en Amérique du Sud, reste encore méconnu dans l’Hexagone. « Pourtant cette boisson, selon une étude, devrait connaître un boom dès 2026. Les choses pourraient même s’accélérer grâce au milieu sportif, qui en est un grand consommateur. Quatre tonnes ont été importées pour la coupe du monde de football 2018. » L’entrepreneur vise donc les sportifs mais aussi les bourreaux de travail et les grands amateurs de thé. L’entreprise a développé un site web depuis décembre pour les particuliers et compte cibler le marché du BtoB tels que les épiceries fines, les hôtels, les salons de thé haut de gamme et les épiceries en vrac car l’entrepreneur s’engage aussi « vers une consommation zéro déchet ».
