Mariage de raison pour Vitagora et l’Area

De gauche à droite : Arnaud Sabatier, pdg des Salaisons Sabatier, entreprise adhérente à la nouvelle entité, Jean-Dominique Caseau, premier vice-président, et Pierre Guez, président. (Photo : Journal du Palais)

Le pôle Vitagora et l’Association régionale des entreprises alimentaires (Area) ne font désormais plus qu’un. En jeu, des mutualisations accrues et une dimension renforcée dans un contexte où l’État souhaite réduire le nombre des pôles de compétitivité.

C’est effectif depuis le 9 avril : le pôle de compétitivité goût-nutrition-santé Vitagora et l’Association régionale des entreprises alimentaires (Area) ne forment plus qu’une seule et même entité. Dans la corbeille des mariés, nous avons donc, d’un côté, un pôle de compétitivité créé en 2005 en Bourgogne, rapidement élargi à toute la Bourgogne Franche-Comté, avant même la fusion des régions, puis, en 2013, à l’Île-de-France. De l’autre, l’Area, issue de la fusion de l’Association régionale des industries alimentaires (Aria Bourgogne) et de l’Association régionale des industries alimentaires et du transfert de technologie (Ariatt Franche-Comté). Fusionner l’Area (un acronyme qui, au passage, change de sens puisqu’il signifie à présent Action régionale des entreprises de l’agroalimentaire) dans Vitagora, c’est d’abord traduire une volonté de lisibilité et de simplification pour un ensemble qui fédère aujourd’hui 470 adhérents. «Cela va nous permettre d’être plus forts, de nourrir une identité commune » précise Pierre Guez, président du nouvel ensemble. « Nous allons pouvoir apporter une offre globale, renchérit Jean-Dominique Caseau, pdg de Suprex-Lejay Lagoute et premier vice-président. L’Area représente les Industries de l’agroalimentaire (IAA) face aux pouvoirs publics et à l’administration et elle défend également les intérêt de l’IAA. Elle accompagne les entreprises par l’apport de services ».

RÔLES CLARIFIÉS

Le nouvel ensemble est doté d’une gouvernance revue avec Pierre Guez comme président, Jean-Dominique Caseau, 1er vice-président et président du Comité exécutif Area BFC, Oisin Morrin, directeur général de Tippagral, 2e vice-président et président du Comité d’orientation stratégique. La direction de l’ensemble étant confiée à Christophe Breuillet. Si le mariage génère notamment des mutualisations bienvenues afin de maîtriser les coûts, il permet aussi de clarifier les rôles de chacun : à l’Area la mission d’opérer sur tout ce qui fait les préoccupations quotidiennes des entrepreneurs de l’IAA, en apportant les services adéquates. Ainsi, par exemple, un partenariat a été conclu avec un cabinet d’experts juridiques belge (Keller & Heckman) pour répondre au plus vite aux questions des adhérents liées à ces thèmes. Quant à Vitagora, il va poursuivre son travail de prospective afin de tenter d’éclairer les entreprises adhérentes sur les futurs habitudes de consommation alimentaire, selon une stratégie globale centrée sur le plaisir des consommateurs, et en fonction de trois axes : la prospection, la préservation du capital santé et la diminution de l’empreinte environnementale des productions agricoles et alimentaires. Au-delà de l’intérêt de bénéficier des complémentarités entreVitagora et Area, l’accès à tout ces services par le biais d’un guichet unique est aussi un élément qui sera apprécié des entrepreneurs. Néanmoins, cette absorption est aussi motivée par un autre aspect : la crainte pour Vitagora de se retrouver marié avec d’autres pôles liés à l’agroalimentaire mais opérant sur des zones géographiques ou avec des finalités très éloignées des préoccupations régionales. Des mariages fortement encouragés par l’État désireux de réduire le nombre des pôles. En absorbant l’Area (un cas unique en France) Vitagora s’est, a priori, mis à l’abri de ce genre d’union bancale.