Marc Madiot : « L’équipe cycliste Groupama-FDJ est une vraie PME »

Marc Madiot Groupama-FDJ

De gauche à droite : Cédric Jacopin (chef de caves), Marc Ferté (directeur général d’Union Champagne), Dominique Babé (président d’Union Champagne), Marc Madiot, Bruno Rigobert (président de Groupama Marne).

Le manager général de l’équipe cycliste Groupama-FDJ était récemment de passage dans la Marne. S’il a parlé « vélo », bien sûr, il n’a pas manqué de faire des analogies entre le sport et l’entreprise.

Le rôle d’un manager général d’équipe cycliste professionnelle, tel Marc Madiot, ancien coureur de talent (2 fois vainqueur de Paris-Roubaix en 1985 et en 1991) est aussi de faire un peu de « public relations », notamment auprès de ses sponsors. C’est ainsi que Marc Madiot est venu rendre visite aux équipes du siège de Groupama Nord-Est à Reims, et à celles de l’établissement rémois (qui assure 60 % des viticulteurs, comme le rappelait Bruno Rigobert, président de Groupama Marne dans les locaux d’Union Champagne, à Avize, où Marc Madiot était invité à faire étape à l’occasion de son périple marnais).

Il faut rappeler que Groupama est co-sponsor de l’équipe Groupama-FDJ depuis 2018, et que cette arrivée « autorise de nouvelles ambitions pour l’équipe, et permet la suite naturelle de son développement » expliquait Marc Madiot. Il est vrai que l’équipe cycliste a ainsi vu son budget annuel passer de 14 M€ en 2017 à 20 M€ en 2019.

« Nous n’avions plus tout à fait les moyens de jouer au plus haut niveau. Groupama nous permet à présent de viser plus haut » confiait Marc Madiot. Sans doute une garantie de longévité pour cette équipe qu’il a fondée en 1997 et qui compte aujourd’hui 70 salariés (dont 28 coureurs professionnels) dans sa composition « World Tour » – celle qui participe au Tour de France – et 90 si l’on ajoute le centre de formation (avec ses 12 cyclistes). Ce qui fait dire au manager général que « l’équipe Groupama-FDJ n’est pas une ‘petite entreprise’ mais une vraie PME ».

COURROIE DE TRANSMISSION

À ce titre, le rôle d’un manager général est d’être « une courroie de transmission et de trouver les moyens nécessaires au développement de l’équipe » – pour ne pas dire de l’entreprise, donc… Mission accomplie en 2018, avec l’arrivée de Groupama. Reste à assurer le « retour sur investissement » attendu par les sponsors – pour ne pas dire les financeurs. Cela passe, bien sûr, par des victoires sur la route, mais également par des retombées d’image, des « relations publiques » avec les invités de « l’entreprise », et de la « représentation » comme c’était le cas en la circonstance. Cela passe aussi par la gestion des hommes et, pour Marc Madiot, « dans une équipe, un coureur doit savoir se rendre indispensable pour conserver sa place. Mais est-ce que ce n’est pas la même chose dans une entreprise ? ».

D’ailleurs, Marc Madiot poussait plus loin les comparaisons en évoquant la différence entre le cyclisme actuel et celui qu’il a connu. « Aujourd’hui, le cyclisme est devenu plus professionnel, plus scientifique, moins… romantique, mais c’est la condition nécessaire pour obtenir des résultats. » Une évolution à laquelle on peut souscrire, ou pas, « mais s’il n’y a pas évolution, il y a risque de disparition. C’est pareil dans le monde de l’entreprise ».

Marc Madiot estime enfin que la privatisation de la Française des Jeux n’a pas d’incidence sur l’équipe qu’il dirige, et à laquelle le parcours du Tour de France 2020 convient parfaitement…