Aujourd’hui président de la Fédération nationale de l’immobilier en Côte-d’Or, il a repris le cabinet de son père après une première carrière dans la banque. Avide de connaissances, ce dijonnais profite de la crise pour se former et former ses collaborateurs.
Son avenir était quasiment tout tracé et pourtant, celui que l’on pourrait dire né dans une agence immobilière a attendu l’aube de ses quarante printemps pour rejoindre et reprendre le cabinet de son père. Dijonnais d’origine et après un passage obligé par le Lycée Carnot, Philippe Maitre a préféré la banque à l’immobilier. « Je n’ai pas voulu faire de l’immobilier tout de suite. Quand j’étais jeune, je n’avais pas spécialement envie de travailler avec mon père, je souhaitais au contraire apprendre un métier chez quelqu’un d’autre et le secteur qui m’intéressait à l’époque était la banque », se souvient-il. Très rapidement, il intègre la BNP à Dijon et mise beaucoup sur l’apprentissage sur le terrain. « J’ai fait toutes mes études dans la banque et je suis sorti avec beaucoup de diplômes dans ce secteur. La banque m’a permis cela… Je pense même avoir passé tous les diplômes possibles dans ce secteur, confie-t-il amusé. Tout cela m’a permis, en plus des diplômes et de l’expérience, d’avoir une autre vision de l’immobilier et de la vente. » Pendant quinze années, Philippe Maitre a gravi les échelons au sein de la BNP, du guichet à la direction d’agence, en passant par la direction de services et la formation. Ce qui l’a entraîné à Paris et à Saint-Étienne notamment, avant de revenir à Dijon.
L’ALTERNANCE, SON FER DE LANCE
Celui qui a, un temps, collectionné les diplômes est passé de l’autre côté de l’estrade. « Une fois que je n’avais plus de diplôme à passer, ma grande passion a été de transmettre. J’ai commencé à donner des cours dans la banque, j’ai été référent sur Dijon pour la création d’un BTS Banque par alternance et j’ai donné aussi des cours en ITB [Institut technique de banque, Ndlr]. Je crois beaucoup en l’apprentissage qui est une bonne façon de connaître un métier, puisqu’il faut à la fois avoir les aspects théoriques mais aussi de la pratique », explique-t-il. Après quinze ans à la BNP, Philippe Maitre a décidé de quitter l’univers de la banque pour rejoindre le cabinet de son père et le reprendre. « J’étais parti dans un système où je devais déménager tous les trois ou quatre ans en changeant de métier. Et à un moment donné, on atteint des postes qui sont davantage politique qu’autre chose et je n’ai plus senti l’envie de continuer, confie-t-il avant de rajouter : à ce moment-là, j’ai eu envie d’avoir un truc à moi et ne plus être tributaire de personne. J’avais envie d’être libre de mettre en place mes propres idées. » Sans pour autant perdre de vue sa passion pour la formation, Philippe Maitre a ainsi eu l’occasion de troquer ses cours de banques contre des cours d’immobilier. « Quand je suis rentré dans l’immobilier, je n’avais plus de légitimité de donner des cours bancaires. Très vite je me suis aperçu qu’il y avait des besoins en formateurs et j’ai donc intégré l’école supérieure de l’immobilier. » C’est ainsi que depuis une dizaine d’années, le spécialiste de l’immobilier enseigne son métier. « J’adore ça ! Ma femme me dit parfois que je prends plus de plaisir à être formateur qu’à être agent immobilier… Quelque part, elle n’a pas tort. »
L’AVENIR DANS L’ÉCOLOGIE
Très rapidement, le nouveau chef d’entreprise a voulu donner une nouvelle dynamique au Cabinet maitre. « Pour l’anecdote, je reprends le cabinet de mon père en 2002. Du jour au lendemain, je me retrouve parachuté d’un bureau où j’avais des équipes et des personnes qui travaillaient autour de moi à un bureau vide, sans ordinateur, avec un téléphone et une secrétaire qui tape encore sur une machine à écrire, s’en amuse-t-il. Il a donc fallu reconstruire tout cela, amener de la modernité et de l’énergie, à un cabinet qui avait déjà une bonne notoriété et des clients satisfaits. Je voulais donc le préserver tout en le modernisant » Challenge réussi, puisque, fort de son parcours dans la banque et de ses connaissances du marché de l’immobilier mais aussi du commerce et l’entreprise d’une manière plus générales, celui qui était tout nouveau dans l’univers de l’immobilier a même voulu apporter au Cabinet Maitre une spécialisation dans le commerce. « J’ai rapporté avec moi ce que j’avais appris et finalement, ma carrière dans la banque m’a été une richesse supplémentaire pour engager cette spécialisation parce que je savais, entre autres, lire un bilan et ce qu’était un financement bancaire professionnel. » Depuis quelques années, Philippe Maitre a souhaité rajouter au cabinet un portefeuille de gestion en plus de la transaction et de l’expertise. Aujourd’hui chef d’entreprise, agent immobilier et formateur, Philippe Maitre a pris la présidence de la délégation départementale de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) pour la Côte-d’Or, après avoir été longtemps à la commission “commerce” qu’il aura même présidé pendant cinq années au niveau national. « Je m’étais rendu compte que je connaissais davantage mes confrères qui font du commerce partout en France que mes confrères dijonnais et j’avais donc intégré le Conseil d’administration de la FNAIM de Côte-d’Or. » En parallèle, en fin d’année, il a ouvert, avec Magalie Gros, Les Toits de Lili, « une nouvelle agence plus axée sur le résidentiel pour différencier le cabinet très marqué sur le commerce et l’immobilier d’entreprise ».
Actuellement confiné, Philippe Maitre profite de ce temps pour se former et former ses collaborateurs, tout en gardant un œil sur l’avenir et comment évoluera les métiers de l’immobilier après cette crise sanitaire et que sera l’immobilier de demain. « On voit déjà la croissance du digital dans nos métiers avec les visites virtuelles et les signatures électroniques… Nous avions justement déjà commencé à apporter toute cette nouveauté avec Les Toits de Lili, mais c’est certain qu’il y aura un après à cette crise. » Ce dernier pense particulièrement à la préservation de la planète. « Il est sûr que demain, nous devrons avoir une grosse réflexion par rapport à nos façons de faire, de procéder et de vendre, tout en intégrant une part d’écologie. Comment peut-on adapter nos modèles pour qu’ils soient moins polluant et beaucoup plus proche de la nature ? ».
