Magiline réorganise son capital pour poursuivre sa croissance

Magiline a beaucoup investi ces dernières années dans son outil de production troyen.

Le fabricant aubois de piscines, numéro 3 du secteur, entend profiter d’une vague porteuse pour les équipements individuels.

La PME troyenne, lancée en 1994, a su surfer sur la vague des piscines individuelles en France, qui figure parmi les pays les mieux équipés en la matière. En l’espace d’un peu plus de 25 ans, Magiline s’est hissée au troisième rang national des constructeurs de piscine et est présente également dans 33 pays, notamment en Europe et en Asie. En l’espace de 26 ans, sont sortis de son usine troyenne, comptant aujourd’hui une centaine de collaborateurs, plus de 45 000 bassins ! Son chiffre d’affaires annuel avoisine les 32 millions d’euros. L’une des grandes forces de l’entreprise se situe dans sa capacité d’innovation, avec plus de 87 brevets internationaux déposés et une longueur d’avance dans la piscine « connectée » pilotée à distance avec un smartphone. L’entreprise auboise met également en avant la fibre locale, avec une production française bénéficiant du label Origine France Garantie. Magiline compte bien continuer de se développer sur le marché porteur qu’est celui de la piscine. Depuis le déconfinement, la demande de piscines individuelles a explosé en 2020 en France, alors même que le chiffre d’affaires du secteur avait progressé de 11 % en 2019. Dans l’Hexagone, on recense désormais plus de 2,5 millions de piscines privées, également réparties entre enterrées et hors sol. Le marché s’est démocratisé, la taille moyenne s’est réduite passant de 72 m2 dans les année 1990 à environ 45 m2 aujourd’hui, en s’adaptant à l’espace urbain. En même temps, la piscine est devenue plus écologique et plus technologique. Magiline entend bien poursuivre sa croissance avec des objectifs clairement définis : un meilleur maillage du territoire français au niveau de son réseau de revendeurs, des opportunités de développement à l’export, le marché de la rénovation de piscine à fort potentiel avec une nouvelle offre produits adaptée.

NOUVEAU TOUR DE TABLE

Un parcours que la PME auboise a pu réaliser grâce aussi à l’accompagnement de partenaires financiers. C’est historiquement le cas d’UI Investissement depuis 2007, via Irpac Développement puis Cap Est. Un actionnariat qui s’est élargi avec l’arrivée d’Esfin, BTP Capital et BpiFrance en 2016, puis Demeter en 2018.

Un élargissement du tour de table qui a permis à l’entreprise d’investir dans l’outil industriel avec une nouvelle usine de 9 000 m2, de développer des innovations et d’accroître sa notoriété par des campagnes grand public.

Piscine Magiline entame aujourd’hui une nouvelle étape de développement autour de son dirigeant, Hervé Ricard, qui devient actionnaire majoritaire, des membres du comité de direction, d’un nouvel entrant qui est la société d’investissement Geneo Capital, et de Bpifrance. UI Gestion passe donc le relais au nouveau pool d’actionnaires. « Cette opération est la concrétisation de plusieurs années d’engagement aux côtés des équipes de Piscines Magiline pour faire de cette PME troyenne un acteur de référence sur son marché en France comme à l’international », souligne Fabien Patillaud, directeur associé d’UI Gestion. Pour le pdg du groupe Magiline, Hervé Ricard, « Cette opération vise à consolider notre stratégie de développement autour d’un actionnariat resserré et pleinement engagé à mes côtés pour porter ce projet sur le moyen terme. La belle aventure humaine de Piscines Magiline va pouvoir se poursuivre autour du comité de direction avec l’ensemble du personnel de l’entreprise grâce à la confiance accordée par nos deux investisseurs, Geneo Capital Entrepreneur et Bpifrance ».

Le secteur de la piscine est en plein essor avec une croissance à deux chiffres

Joëlle Pulinx-Challet, déléguée générale de la Fédération des professionnels de la Piscine (FPP) expose les données clés du marché actuel des piscines, un secteur en plein essor.

Avec 1,8 million de bassins aménagés pour la baignade, la France est le premier marché en Europe et le deuxième au monde derrière les États-Unis. On compte en effet dans l’Hexagone une piscine pour 38 habitants loin devant l’Allemagne avec une piscine pur 112 habitants. Le poids économique de la piscine est donc conséquent avec plus d’1,5 milliards d’euros. Le secteur de la piscine ne semble pas connaître la crise, bien au contraire. Malgré des commandes et des chantiers à l’arrêt pendant les deux mois du premier confinement, c’est une croissance à deux chiffres que le secteur a connu en fin d’année 2020. « La progression du marché est réelle, avec une croissance positive et à deux chiffres depuis 4 ans », livre ainsi Joëlle Pulinx-Challet, déléguée générale de la Fédération des professionnels de la Piscine.

+51% DE PISCINES SIGNÉES AU DEUXIÈME TRIMESTRE 2020

« Pourtant le secteur a connu un violent coup d’arrêt lors du premier confinement avec -27% de piscines signées en mars 2020, comparativement à la même période l’année précédente, et -11% en avril 2020. » La reprise de l’activité s’est alors faite à la hauteur de l’arrêt. « Les secteurs du bricolage, de la déco, de l’aménagement et du jardin ont tous connu un boum qui a suivi le confinement. Les gens avaient eu le loisir de mûrir leur projet mais ont aussi exprimé la volonté de prendre soin de leur environnement direct », analyse-t- elle. Ainsi, la reprise en juin 2020 a été spectaculaire avec une hausse du nombre de piscines signées de 43%, « du jamais vu ». Ainsi, le trimestre avril/mai/juin 2020 termine à +13,5% et un chiffre d’affaires global concernant la construction de +51% pour la période juillet/août/septembre. « En tendance annuelle, nous sommes à +9,5% et en cumul de l’exercice à +13,5% », indique Joëlle Pulinx-Challet.

Mais si le confinement a été un déclic pour certain, il faut garder à l’esprit que la construction d’une piscine ne se fait pas du jour au lendemain et que les projets ont été mûris souvent en amont. « Pour faire fabriquer une piscine, il faut déjà faire une déclaration de travaux. La réponse prend entre un à deux mois. Ensuite, il faut s’inscrire dans le carnet de commandes des professionnels. 2019 et 2020 étaient déjà bien pleins avant le premier confinement. Quant à la construction d’un bassin, il faut en moyenne compter 3 semaines. » La déléguée générale de la FPP précise aussi qu’une piscine « n’est pas un bien de première consommation, mais un ouvrage de génie civile qui va augmenter la valeur d’un patrimoine immobilier. »

UNE SECTEUR QUI EMBAUCHE

Au niveau national, le secteur compte 800 professionnels dont 450 possèdent le label ProPiscine, « c’est-à-dire que le professionnel est engagé vis-à-vis du client grâce à une charte respectant la sécurité, les normes mais aussi l’environnement ».

Le secteur des métiers de la piscine est en outre un secteur qui recrute dans des entreprises qui sont majoritairement des TPE / PME : « Nous avons actuellement une pénurie de main d’œuvre sur des métiers qualifiés comme maçon, terrassier ou électrotechnicien. Il existe d’ailleurs un brevet professionnel des métiers de la piscine. La FPP a créé dans ce sens une bourse de l’emploi, il y a vraiment de quoi faire une bonne carrière car il y a des opportunités. »