L’USH veut peser dans le débat

Jean-Michel Fabre, président de l'USH Occitanie Midi-Pyrénées et Sabine Veniel-Le Navennec, directrice de l'USH Occitanie Midi-Pyrénées. (Photo : Agnès Bergon)

Alors qu’ils sont confrontés à une baisse sans précédent de leurs moyens, les organismes HLM savent faire preuve d’innovation. Et entendent le faire savoir à quelques semaines des élections municipales.

À quelques jours de l’ouverture de la 80e édition du congrès de l’Union sociale pour l’habitat (USH) qui se déroulera au Parc des Expositions de la Porte de Versailles du 24 au 26 septembre – l’événement réunit à Paris les responsables de 694 organismes de logement social représentant 4,8 millions de logements HLM et 11 millions de personnes logées –, selon le président de l’USH Occitanie Midi-Pyrénées, Jean-Michel Fabre, six mois après le lancement en région de « l’alerte rouge pour le logement social », « le compte n’y est toujours pas ». En avril dernier, l’USH avait en effet tenté d’alerter les élus locaux sur la situation difficile que connaît le logement social en France, un secteur mis à mal par plusieurs décisions prises par le gouvernement.

Alors que la demande de logements sociaux reste très forte, les bailleurs sociaux font en effet face à une baisse drastique de leurs moyens. « Si l’on prend en compte la baisse des loyers imposée aux bailleurs sociaux – la Réduction de loyer de solidarité (RLS) –, pour compenser la baisse des APL plus l’augmentation de la TVA passée de 5,5% à 10%, c’est 1,5 Md€ d’économisé pour l’État à partir de 2020, mais c’est 1,5 Md€ de moins pour construire des logements. Sur la région, on évalue à 173 M€ la baisse des financements pour construire et réhabiliter les logements sociaux », précise l’élu départemental.

BAISSE DES FONDS PROPRES

Si, depuis, des négociations ont été menées, les mesures dites de compensation mises en œuvre sont jugées insuffisantes par les professionnels lesquels estiment que « la RLS représentera à terme une amputation de deux tiers » de leur capacité d’autofinancement, « de 2,2 Mds€ en 2016 à 720 M€ en 2020 ». Or « face à une nécessité d’investissement en fonds propres pour 2020 estimée à 3,4 Mds€ », les bailleurs sociaux devraient, selon leurs calculs, faire face à un déficit de l’ordre de 2,1 Mds€.

Selon l’USH Occitanie Midi- Pyrénées qui regroupe 41 organismes d’habitat social exerçant leur activité en locatif ou en accession à la propriété dans les 13 départements de la région, cette baisse des moyens s’est d’ores et déjà traduite par le report ou l’annulation de projets de construction et de rénovation. La programmation de logements sociaux a ainsi baissé de 14 % en 2018 par rap- port à 2017 – avec 10 229 logements construits – alors même que la région fait face à une hausse constante du nombre de demandes de logements sociaux : 145 000 ont été enregistrées à la fin décembre 2018, soit 30000 de plus qu’il y a cinq ans. En 2018, 34 000 logements ont été attribués par les bailleurs sociaux, un chiffre dans la moyenne des cinq dernières années, sachant que l’Occitanie compte 283 000 logements sociaux, soit 500 000 personnes logées.

Alors que les élections municipales se profilent, l’USH entend peser un peu plus dans les débats. Le logement social n’a pas toujours bonne presse, reconnaît Jean-Michel Fabre : « on ne parle que des trains qui n’arrivent pas à l’heure. L’idée est de rappeler que les bailleurs sociaux sont des acteurs de l’innovation, dans le domaine du logement, et de lancer un appel aux élus d’aujourd’hui et de demain pour qu’on travaille et qu’on innove ensemble, autour de ce slogan : “Osez l’innovation pour un logement accessible à tous et respectueux de l’environnement”. Osez et les bailleurs sociaux seront présents comme ils le sont aujourd’hui », scande l’élu.

L’USH Occitanie Midi-Pyrénées a ainsi dressé un inventaire de pratiques innovantes issues du terrain qui ne demandent qu’à être dupliquées pour faire évoluer l’offre de logement social partout sur le territoire, dans les domaines de l’inclusion, des investissements et de l’environnement.