L’URCA prépare trois scénarios différents face à l’épidémie de Covid-19. Actuellement en niveau jaune, elle n’en oublie pas pour autant son actualité à venir comme le développement de ses campus ou le déménagement de son siège.
Les étudiants se réapproprient peu à peu le campus avant la rentrée universitaire et ses salles de cours réaménagées en « version covid » : à savoir un siège sur deux interdit, du gel hydroalcoolique à disposition mais surtout des équipements vidéos permettant la retransmission en direct ou différé des enseignements, dans un autre amphi ou au domicile des étudiants n’ayant pu se déplacer. 250 équipements vidéo de captation ont ainsi été achetés. Cette année, ce sont 6 200 néo-bacheliers qui devraient faire leur rentrée à l’Université de Champagne Ardenne (URCA) soit une hausse de 6% des effectifs. La totalité des élèves se chiffre ainsi à environ 29 000 étudiants, 2,5% de plus qu’à la rentrée 2019.
TROIS SCÉNARII DISTINCTS
Pour accueillir cette population se répartissant sur cinq campus (Reims, Châlons, Troyes, Chaumont et Charleville-Mézières), l’Université a mis en place un plan sanitaire avec trois plans d’actions différents selon la gravité de l’épidémie. « Trois scénarios ont été déterminés : jaune, orange et rouge. Ils mobilisent des ressources pédagogiques, du matériel adapté ainsi que des étudiants médiateurs pour promouvoir les mesures nécessaires et faire le lien », explique Guillaume Gellé, Président de l’Université. Actuellement, l’URCA est en jaune, « pas en vert car ce n’est pas une rentrée normale ». Les seuils de passage se situent dans la progression de circulation du virus, « à proximité du campus et à l’intérieur », précise le directeur. En orange, le travail à distance est encouragé, en rouge, les campus sont fermés. « Le scénario orange est mis en œuvre sur décision du Président de l’Université, en lien avec les autorités locales, en cas d’apparition de foyers de contamination dans les communes où est implantée l’URCA ou bien dans les communes de résidence d’étudiants et de personnels de l’URCA. Le scénario rouge est lui, mis en œuvre sur décision du Président de l’Université, en lien avec les autorités locales, en cas d’apparition de foyers de contamination sur un des sites d’implantation de l’URCA. »
LE COVID, UN COÛT DE 4 MILLIONS D’EUROS POUR L’URCA
Les enseignements seront, à cette rentrée, dispensés de manière variée, selon la répartition des effectifs et les possibilités des enseignants, mais avec « le plus de cours en présentiel possible ». Concernant « les zones blanches », problématique à laquelle a dû répondre l’Université durant le confinement, Guillaume Gellé assure que tous les moyens sont mis en œuvre pour y remédier, en collaboration avec les CROUS « grâce la distribution de clé 3G et le déploiement d’un réseau de qualité dans toutes les résidences universitaires ».
Globalement, le coût de la crise sanitaire est évalué à 4 millions d’euros, soit 2% du budget de l’URCA. « L’investissement en matériel pour l’enseignement à distance aura coûté environ 1,2 million d’euros, tout ce qui relève de l’équipement sanitaire, masques, gels, nettoyage régulier des lieux et surfaces, 1,5 millions d’euros. Les ressources humaines supplémentaires pour faire face à cette situation nécessite quant à elle un investissement de 500 000 à 1 million d’euros », détaille Guillaume Gellé.
L’Université a également sorti les grands moyens en créant un labo de toute pièce afin de pouvoir effectuer 500 tests PCR par jour, « avec une montée en puissance possible jusqu’à 1 000 tests par jour. » Le président de l’URCA confie « être en capacité de rendre des résultats en moins de 24 heures, avec des équipes mobilisées localement. » Dans la mesure où les équipes du CHU ainsi que les laboratoires privés sont au maximum de leurs capacités avec un seuil de 3 000 tests par jour, l’URCA a monté son propre labo sous la direction de la doyenne de l’UFR de médecine et du professeur Laurent Andreoletti, professeur de virologie à l’Université de Médecine de Reims, pour un montant de 280 000 euros.
Les grands moments de l’année universitaire 2020-2021
2020 devait signer l’avènement du campus 3.0 avec la réalisation de trois projets emblématiques.
L’inauguration du nouveau siège de l’URCA débuté au printemps 2019 pour un montant de 13,9 millions d’euros, situé à proximité de l’hippodrome et dont la livraison est prévue fin 2020 avec une entrée échelonnée des services dans les lieux à partir de début 2021, jusqu’au printemps. « Notre siège sera intégré au quartier Croix-Rouge, notamment dans le cadre de la politique de la Ville. Nous reconfigurons la vie sur nos campus tournés vers la responsabilité sociétale et environnementale, en mobilisant les énergies au service de la population. »
L’îlot des savoirs, à Châlons-en-Champagne devrait aussi voir le jour avant la fin de l’année. Son objectif est de regrouper les composantes de l’URCA à Châlons-en-Champagne, à savoir l’INSPE et l’IUT sur un site unique, afin notamment d’accroître les effectifs sur le site. Le coût de l’opération s’élève à 9 millions d’euros (dont un financement à hauteur de 3,66 M€ par la Communauté d’agglomération de Châlons, 3M € par l’Etat (CRSD FNADT), 0,7M€ par la Région, 0,16 M€ par la Ville de Châlons-en-Champagne (valeur terrain).
Le bâtiment destiné à accueillir la Vie étudiante, en plein milieu du campus Croix-Rouge, malgré un retard de chantier de deux mois sera inauguré en novembre. L’URCA a engagé
2,4 millions d’euros sur ses fonds propres. Ce lieu, de 910 m2 regroupe différents services tels que la direction des études, l’incubateur Creativ Labz ainsi que le service universitaire d’action culturelle.
Un autre grand chantier est celui du pôle destiné à accueillir tout ce qui relève de la bio-économie (comprenant les agro-sciences, l’environnement, les biotechnologies, la bioéconomie ainsi que les sciences du numérique), avec un coût non négligeable de 22 millions d’euros. « La bio-économie c’est un peu la signature de notre Université », relève Guillaume Gellé.
Trois nouvelles pierres seront également posées : celle du campus Santé, du campus STAPS, et de l’EISI Reims.