L’un ne va pas sans l’autre

Victor Michel. Avec deux associés, il développe une solution d’aquaponie, permettant aux plantes et aux poissons de se développer en symbiose.

Pour la décoration, il y a ceux qui sont plus portés sur les plantes et d’autres sur les aquariums. Nénufarm propose de réunir les deux. La jeune start-up toulousaine lancée par trois ingénieurs développe actuellement un aquarium potager, où plantes et poissons se développent ensemble. « L’idée est d’utiliser les déjections des poissons relâchés dans l’eau, explique Victor Michel, l’un des fondateurs de la start-up, l’eau de l’aquarium va remonter à l’aide d’une pompe au niveau d’un filtre où des bactéries vont séparer les nutriments, et elle va ensuite irriguer les plantes. Ces dernières vont absorber les nitrates et rendre une eau propre qui sera ensuite renvoyée dans l’aquarium ».

Un système de vases communicants qui évite ainsi les corvées d’arrosage et de changement d’eau pour l’aquarium mais qui présente aussi un véritable intérêt écologique. En suivant ce circuit, l’eau est conservée, permettant d’en réduire la consommation. Mais c’est aussi un potentiel objet de décoration avec la possibilité de faire pousser n’importe quelle variété de plantes domestiques. Des fleurs en passant par des herbes aromatiques, l’aquarium peut tantôt se parer de couleurs tantôt d’arômes. Objet d’intérieur, l’aquarium potager permet également de faire pousser des plantes à n’importe quel moment de l’année grâce à un système de LED, développé par les équipes. « Nous sommes partis de LED classiques du commerce mais nous les avons modifiés afin de pouvoir avoir un spectre lumineux précis », détaille Valentin Dominiak, co-porteur du projet. La luminosité est ainsi ajustée pour être suffisante dans une maison ou un appartement sans être trop agressive pour les plantes.

Côté poissons cette fois, le premier modèle développé par Nénufarm, d’une longueur de 55 cm sur 20 cm de largeur et 60 cm de hauteur, ne permet pour l’instant d’accueillir que « des microfishs comme les guppy ou les molly, des poissons de trois centimètres maximum, commente Victor Michel. Mais avec une surface plus grande, le système peut accueillir n’importe quel type de poisson voire même des tortues ». Pour le lancement, seul ce volume sera proposé « mais nous allons développer ensuite toute une gamme avec notamment plusieurs volumes », complète Victor Michel.

Après un an de R & D et plusieurs séries de bancs de tests, les aquariums potagers développés par Nénufarm devraient être commercialisés au premier trimestre 2021. Pour son développement, la start-up mise d’abord sur « la vente en ligne et la distribution dans de petites jardineries ou animaleries », selon Victor Michel. La première année, la petite équipe espère vendre 600 modèles de son aquarium et pouvoir être rapidement distribué sur l’ensemble de l’Hexagone. À quelques mois du lancement, un financement participatif sous forme de prévente devrait être lancé courant octobre.