Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, a présenté les prévisions de croissance en 2019 pour l’Union européenne.
Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, emploie la formule « lucidité et vigilance » pour les prévisions de croissance de Bruxelles. Il a de plus ajouté qu’il ne s’agissait pas de stagnation et encore moins de récession.
En novembre dernier, la Commission anticipait, pour 2019, une croissance de 1,9 % pour la zone euro, et de 2% pour l’Union européenne dans son ensemble. Trois mois plus tard, il faut désormais se contenter de 1,3 % pour la première et de 1,5 % pour la seconde. En effet même si les pays du bloc restent en expansion et notamment par la consommation intérieure, la conjoncture européenne connait un retournement de tendance confirmé par les indicateurs du mois de janvier.
Les principales raisons à cette situation sont le ralentissement de la croissance du commerce mondial et l’incertitude générée par les tensions commerciales internationales, notamment entre la Chine et les États-Unis. De même, l’Allemagne, locomotive commerciale de l’Europe, est impactée par le contexte international, avec une expansion du PIB attendue désormais à 1,1 % cette année, contre 1,8 % lors des prévisions précédentes. Berlin souffre en outre du ralentissement de sa production automobile, dû aux nouvelles normes antipollution qui désorganisent le secteur de manière temporaire.
En conséquence, la première économie de la zone euro pourrait croître moins vite que la deuxième et Bruxelles anticipe en effet, pour la France, un ralentissement moins marqué, à 1,3 % au lieu du 1,6 % précédemment anticipé. En France, selon Pierre Moscovici les tensions sociales ont pesé, mais les mesures budgétaires décidées en fin d’année devraient soutenir la consommation privée, sans toutefois présumer de leur impact sur les finances publiques françaises.
Mais le pays qui inquiète le plus Bruxelles demeure l’Italie car après être entrée en récession technique en fin d’année 2018, l’Italie devrait voir son PIB progresser laborieusement, de 0,2 % alors que la prévision était de 1,2 % en novembre dernier. Les risques à la baisse demeurent et une véritable récession n’est pas à exclure d’autant plus que l’accord budgétaire obtenu à l’arraché entre Bruxelles et Rome était fondé sur une hypothèse de croissance de 1 %.
Pour 2020, Bruxelles se veut plus positive. La Commission table sur des conditions de financement qui restent favorables, une bonne tenue de la consommation, grâce notamment à un niveau d’emploi élevé, et note que le nombre de jours ouvrés sera plus élevé l’année prochaine. Mais à l’évidence, les incertitudes restent fortes, qu’elles concernent l’environnement international ou, de façon plus immédiate, le mur de plus en plus inquiétant du Brexit.
En effet, le moment peut pourtant sembler inquiétant, au lendemain du rejet massif par le Parlement britannique de l’accord de divorce entre Bruxelles et la Grande-Bretagne, avec 432 voix contre et 202 pour alors que les 27 États membres considèrent que l’accord négocié par Michel Barnier était le meilleur possible.