L’U2P contribue au Business Act

Christian Blanckaert est maître-artisan restaurateur de meubles à Reims, président du CNAMS Grand Est et vice- président de l’U2P Grand Est.

L’U2P* représente 192 000 entreprises dans les secteurs de l’artisanat, du commerce de proximité et des professions libérales dans le Grand Est, soit les deux-tiers des entreprises du secteur marchand.

Dans le cadre de la démarche engagée conjointement par la Région Grand Est et l’Etat à travers le Business Act (voir PAMB No 7865), l’U2P entend contribuer à la relance de l’économie en apportant sa pierre à l’édifice régional. « Les artisans et commerçants de proximité et les professions libérales sont présents partout sur le territoire, dans les villes comme en zone rurale, note Christian Blanckaert, maître-artisan restaurateur de meubles à Reims, président du CNAMS Grand Est et vice-président de l’U2P Grand Est. Ils jouent un rôle très important dans l’attractivité de la Région. Nous avons par définition un ancrage local puisque nos entreprises ne se délocalisent pas et leurs emplois non plus. Il y a une proximité naturelle, nos entreprises s’intéressent à la vie du territoire sur lequel elles sont ancrées ».

L’U2P a donc rédigé un document contributif articulé autour des trois axes du Business Act : économie, développement durable et transformation numérique, auxquels a été rajouté un chapitre emploi, formation et Ressources Humaines.

« Nous travaillons déjà beaucoup à l’échelon national avec notre président Alain Griset qui est en lien avec tous les ministères concernés par nos activités. Cela nous permet de bénéficier de nombreuses avancées et de pouvoir réagir de façon très importante aux difficultés liées à la situation actuelle », explique Christian Blanckaert.

RESPECT DES CIRCUITS COURTS

« La formation et l’emploi des jeunes à travers notamment l’apprentissage est un élément très important de ce document, poursuit-il. L’artisanat reste un secteur où l’on met le pied à l’étrier d’un très grand nombre d’apprentis chaque année. Les artisans ont une grande tradition de transmission du savoir-faire et du savoir-être qui est réelle. Nous avions développé l’apprentissage mais l’arrivée du Covid-19 est venue tout perturber et changer pas mal de choses. D’autant que les jeunes qui passent par l’apprentissage dans les entreprises artisanales trouvent du travail à 90% ».

En matière de développement durable, l’U2P avance plusieurs projets axés autour de l’économique, du social et de l’environnement.« Nous essayons d’être innovants en matière de proximité pour nous servir du numérique et apporter plus de proximité à la clientèle. C’est pourquoi nous finalisons notamment un projet de lieu de rencontre et de départ de livraisons, que nous allons expérimenter avec la Ville de Reims. Le développement durable, c’est le respect des circuits courts, le fait d’éviter de consommer moins cher mais avec des dépenses énergétiques énormes. Il est aujourd’hui incompréhensible que des produits viennent de l’autre bout du monde et coûte moins chers que des produits locaux, malgré autant de transport et d’énergie dépensée. La logique n’est pas respectée ».

UN LABEL MADE IN GRAND EST

Mais, pour Christian Blanckaert, le développement durable c’est aussi un volet social. « Avoir un dialogue social constant c’est mettre en place un dialogue avec les organisations syndicales pour permettre de faire jouer le jeu démocratique et le respect des conventions de travail. Le dialogue social, c’est tous les jours. Nous avons d’ailleurs, grâce à certains mécanismes, réussi à donner accès à nos salariés aux mêmes avantages que ceux des grandes entreprises ».

« En matière de numérique, nous réfléchissons à la mise en place de partenariat avec des fournisseurs pour qu’ils répondent à des cahiers des charges en matière de conseils adaptés à des entreprises de petite taille. Ils sont d’ailleurs assez ouverts à l’idée de s’adapter aux besoins des entreprises artisanales », précise Christian Blanckaert, qui souhaite, en résumé que les contributions autour du Business Act puissent servir à créer un environnement économico-social plus respectueux du développement humain. « Si toutes les entreprises ont besoin de faire des résultats financiers, notre souci principal reste l’épanouissement de l’homme avec un grand H ».

Pour l’U2P, il est donc particulièrement important que l’Artisanat et les professionnels libéraux soient associés à la mise en place de tout label visant à promouvoir la Région, par exemple un label « Made In Grand Est ». Autant d’idées parmi la vingtaine au sein d’un document envoyé à la Préfète de région Grand Est et qui seront débattues et étudiées lors de la conférence sociale régionale organisée mi-juin.

* L’U2P réunit quatre organisations : la CAPEB (bâtiment), la CGAD (alimentation et hôtellerie restauration), la CNAMS (fabrication et services), l’UNAPL (professions libérales).

Ces entreprises emploient 265 000 salariés et plus de 18 000 apprentis.