Olivier PadieuL’optique dans le mille

Olivier Padieu

Dans la boutique familiale de la rue de la Liberté, à Dijon, Olivier Padieu propose une large sélection de montures made in France et met même en avant quelques productions jurassiennes.

Opticien depuis 1999, il est aujourd’hui gérant de 11 établissements et vient de prendre la présidence du Groupement Optic 2000-Lissac-Audio 2000. Une passion qu’il tient de son père.

Élu à l’unanimité par les membres du Conseil d’administration du Groupement Optic 2000-Lissac- Audio 2000, Olivier Padieu en est le président depuis le 1er janvier 2020. Il succède ainsi à Didier Papaz qui, après 14 ans, a décidé de mettre fin à ses fonctions. Olivier Padieu et l’optique, c’est avant tout une histoire de famille. Né sur l’Île de la Réunion d’un père opticien et d’une mère infirmière, il y restera six années avant de rejoindre Dijon. « Pour des raisons multiples, dont la concurrence, mon père ne pouvait pas s’installer à la Réunion en tant qu’opticien. Il a donc contacté Jacques Félix qui était opticien à Dijon pour qu’il lui fasse suivre les petites annonces de l’optique qui n’arrivaient pas à La Réunion et un jour, il lui a proposé de s’associer avec lui », explique Olivier Padieu.

OPTICIEN DE PÈRE EN FILS

Après avoir grandi dans les allées de la boutique familiale, le Dijonnais d’adoption a choisi de suivre des études d’optique. « Pendant les quelques mois qui ont précédé et suivi l’obtention de mon bac, j’ai hésité dans le choix de mon avenir professionnel, entre vétérinaire et opticien… Et finalement, mes deux parents étant dans l’optique, je me suis assez naturellement tourné vers cette carrière. » Un BTS opticien-lunetier du lycée Victor Bérard à Morez (Jura) en poche, il poursuivra sur une licence d’optique physiologique et d’optométrie à la faculté des sciences Saint Jérôme à Marseille avant d’obtenir une maîtrise de marketing, gestion et négociation industrielle à l’Institut pour le développement et la recherche d’action commerciale (IDRAC Business School) à Lyon. « Dans un premier temps, j’étais très intéressé par l’aspect santé de la profession et tout ce qui concerne les mesures, la réfraction de l’œil, l’adaptation de lentilles… Finalement tout ce qui était plutôt technique. » À la fin de ses études, Olivier Padieu intègre Essilor France en tant que représentant verres ophtalmiques pendant quatre ans. « En 1998, au décès de Jacques Félix, alors que mon père était lui aussi décédé plus tôt, ma mère et moi nous sommes posés la question de l’avenir du magasin Optic 2000 qu’ils dirigeaient depuis 1978 », confie-t-il. Olivier Padieu reprendra finalement l’affaire familiale de la rue de la liberté à la fin de l’année 1999. « J’ai ainsi découvert tout l’aspect contact avec les clients et l’aspect conseil avec tout ce qui concerne le choix d’une monture confortable et jolie avec le verre derrière pour faire en sorte que l’équipement soit le plus qualitatif possible. Finalement, ce mélange entre l’aspect santé, le côté mode et le côté technique m’ont beaucoup plu, même si j’ai moins l’occasion, aujourd’hui de l’exercer. » En effet, aujourd’hui à la tête de 11 établissements dont sept Optic 2000, Olivier Padieu s’implique activement au sein de l’enseigne. « J’ai eu plusieurs mandats au niveau régional, notamment en qualité de délégué régional adjoint et délégué régional, pour représenter la région et les associés présents sur le terrain auprès du Conseil d’administration, jusqu’en 2006 où j’ai rejoint le Conseil d’administration auprès de Didier Papaz qui venait d’en prendre la direction, pendant deux mandats de six ans. » En parallèle, Olivier Padieu a été président-directeur général de l’Optique de Bourbon, qui regroupe 13 magasins sur l’Île de la Réunion et Mayotte, entre 2002 et 2011, avant de prendre la présidence du conseil de surveillance jusqu’en 2012. Il est aussi vice-président du Rassemblement des opticiens de France (ROF), le syndicat national des opticiens, depuis 2017.

DE L’OPTIQUE ET DE L’AUDITION

Pour Olivier Padieu, la relation client en optique repose sur un véritable suivi. Une notion qu’il ne peut plus suivre de par ses fonctions. « Quand vous faites une adaptation de lentilles par exemple, il faut voir la personne plusieurs fois et si on devait se caler par rapport à mes propres disponibilités ce serait un peu le monde à l’envers et ça n’irait pas. Donc, aujourd’hui, malheureusement, je suis beaucoup moins sur ces aspects techniques de la profession pour être davantage sur la stratégie de l’enseigne et de la profession », complète-t-il. Un point qui n’est pas non plus un regret pour le chef d’entreprise. « J’ai beaucoup aimé le fait de revoir des clients régulièrement et d’avoir une certaine fidélité mais ça demande une présence effective dans le magasin. Maintenant, le fait de participer quelque part à faire évoluer la profession et à participer aussi sur des négociations comme le “100 % Santé” est tout aussi intéressant. C’est une autre manière d’influer sur la profession. » Selon ce dernier, la profession est en constante évolution. « Pendant un certain temps, nous avons seulement observé des évolutions techniques. Ensuite, il y a eu plusieurs chamboulements… Les opticiens ont commencé à communiquer, ce qui ne se faisait pas jusqu’à présent. Ensuite, il y a eu l’arrivée des mutuelles et depuis quelques années, avec la difficulté d’accès aux soins en ophtalmologie, la profession s’est aussi orientée vers ce côté professionnel de santé avec plus d’examens de vue, de suivi et de renouvellements d’ordonnances », observe-t- il. Pour ce qui est de l’avenir de la profession, Olivier Padieu confie attendre un rapport de l’Inspection générale des affaires sanitaires (IGAS)… « La préconisation semble être de donner à des professionnels de santé, comme les orthoptistes et les opticiens, plus de délégations de tâches pour que l’ophtalmologiste puisse davantage se concentrer sur l’aspect pathologique et chirurgical de la profession. » Une orientation sur la santé qui pourrait à terme prendre tout son sens, « et je pense aussi qu’on va vers des magasins ouverts plus longtemps avec plus de services offerts par nos collaborateurs, comme de l’audiologie, de la contactologie et de la basse vision… Autant d’évolutions qui demandent de la place et nous amèneront très certainement vers des magasins plus grands pour que nos clients viennent y trouver plus de services tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, en allant au contact direct du client isolé et qui ne pourrait se déplacer, par exemple. » Si aujourd’hui Olivier Padieu partage sa vie entre sa boutique dijonnaise et la présidence du Groupement en région parisienne, il gère aussi d’autres établissements, à savoir sept magasins Optic 2000, un magasin Lissac et trois centres Audio 2000, sur Dijon, mais aussi à Quetigny, Auxonne, Fontaine-lès-Dijon, Venarey-lès-Laumes et Dole. « Pour les centres Audio 2000, je me suis associé avec une audioprothésiste qui se partage les trois points de vente avec un second audioprothésiste », complète Olivier Padieu. Depuis le 1er janvier l’opticien dijonnais travaille, avec les administrateurs du Groupement Optic 2000- Lissac-Audio 2000 sur son plan stratégique pour les cinq prochaines années qu’il proposera aux associés lors de l’assemblée générale en juin prochain.

Parcours

1972 Naissance, le 15 juin sur l’Île de la Réunion.
1978 Il rejoint Dijon.
1991 Il intégre un BTS Opticien-Lunetier au Lycée Victor Bérard à Morez (Jura), avant de poursuivre sur une licence d’optique physiologique et d’optométrie à la faculté des sciences de Saint Jérôme à Marseille en 1993 et sur une maîtrise de marketing, gestion et négociation industrielle à l’IDRAC à Lyon en 1994.
1996 Il devient représentant verres ophtalmiques chez Essilor France.
1999 Il reprend le magasin Optic 2000 de son père, à Dijon.
2020 Il est nommé président du Groupement Optic 2000-Lissac-Audio 2000.