Loïc Gobé président du conseil des Prud’hommes


Loïc Gobé (collège employeur) a pris la présidence du conseil des Prud’hommes
des Ardennes.

Un retour aux sources pour celui qui, depuis deux ans, est à la tête d’une entreprise de services à la personnes comptant une centaine de salariés dans trois agences à Charleville-Mézières, Rethel et Reims et qui a aussi repris la société Cartridge World, spécialiste des solutions d’impression pour particuliers et professionnels et de vente de fournitures de bureau.

Comme le veut la tradition, lors de l’audience de rentrée, Patrick Benyoucef est d’abord revenu sur l’année écoulée, marquée par un net recul de l’activité puisque seulement 359 nouveaux litiges du travail ont été traités contre 520 précédemment. Une diminution qui s’explique par la grève des avocats et les deux périodes de confinement, ce qui n’a d’ailleurs pas permis de résorber le retard accumulé dans les dossiers. « Mais attention aux mois à venir », a relativisé le procureur de la République, Laurent de Caigny, lequel pense que cette chute globale d’activité est aussi due aux mesures gouvernementales qui ont agi sur les différends.

« IL FAUT AVANT TOUT SERVIR ET CONCILIER »

Dans son discours inaugural, le nouveau président Loïc Gobé, n’a pas hésité à se montrer offensif déplorant que l’image du Conseil commence à souffrir. « Des justiciables attendent une décision de notre part pendant de trop longs mois. Un rendu de jugement qui dépasse parfois les dix mois voire une année, ce n’est pas acceptable ».

Autre constat : une augmentation très significative du taux de départage, dû parfois à des désaccords syndicaux. « Les cartes syndicales doivent rester à la porte du Conseil et ne jamais entrer en ligne de compte dans le délibéré ou la tenue des audiences. Je le redis : il n’est nullement question de venir en audience pour y régler des comptes avec les salariés ou les employeurs. Le justiciable attend que nous soyons impartiaux. Il faut avant tout servir et concilier. »

Loïc Gobé est aussi revenu sur le rapprochement fonctionnel entamé en 2020 avec le Tribunal Judiciaire. « Même si les travaux ou la mise à disposition de locaux supplémentaires ont pris quelque retard, cette cohabitation doit nous faire progresser en tant que magistrat non professionnel. C’est pourquoi, j’ai été surpris du rejet de la proposition de modification de notre règlement intérieur lors de notre dernière assemblée générale, car cette position entraîne de facto des difficultés dans l’organisation du Pôle Social et du CPH et peut faire craindre des dégradations dans l’accueil des justiciables. »

Enfin, comme celui auquel il a succédé, Loïc Gobé a condamné la suppression de deux conseillers sur les soixante-dix que compte la juridiction. Et alors même que les chiffres servant de base de calcul n’ont pas changé. « Une décision à contre-courant de la situation économique », a déclaré Patrick Benyoucef.