L’Occitanie fait de la résistance

Dans un contexte de ralentissement de l’économie française, l’Occitanie résiste plutôt bien. Elle poursuit sa croissance et crée de l’emploi. Mais le taux de chômage reste élevé, comme le montre le bilan économique 2018 de l’Insee.

Dans un environnement international incertain, marqué par les tensions entre la Chine et l’Amérique, le ralentissement de l’économie allemande ou encore le Brexit, la croissance de la zone euro s’est quelque peu essoufflée en 2018 (+1,8 %). Tout comme celle de la France, ralentie par une baisse de la consommation et de l’investissement (+1,7 %).

Tout cela n’empêche pas l’économie de la région Occitanie de résister, constate l’Insee, dans son tout récent bilan économique 2018. À l’image de l’emploi, qui continue à progresser de 0,9 %, ce qui représente 18 300 créations nettes, loin cependant des 29 800 de l’année 2017. Si le tertiaire marchand et la construction restent dynamiques, l’emploi industriel continue d’augmenter avec 3 000 nouvelles embauches, une véritable spécificité régionale.

On note un fort taux de créations d’entreprises dans tous les secteurs : +14 % dans l’industrie ; +10 % dans le bâtiment ; +16 % dans le commerce et services.

LE PARADOXE OCCITAN

Pour autant, et c’est tout le paradoxe de l’Occitanie, malgré un marché du travail dynamique, la région arrive en seconde position pour le taux de chômage le plus élevé, avec 10,3 % (contre 8,8 % en France), même si le nombre de demandeurs d’emploi a baissé légèrement, -0,2 % en 2018. « Cela s’explique en grande partie par la croissance de la population qui concerne tous les départements, explique Caroline Jamet, directrice régionale de l’Insee Occitanie. Très attractive, la Région est l’une des plus créatrices d’emplois mais cela ne suffit pas à endiguer le chômage, accentué par le solde migratoire et le prolongement de l’activité chez les seniors. Cependant, le chômage poursuit une lente décrue ».

Les départements des deux métropoles régionales concentrent 90 % des créations d’emploi : 12 400 pour la Haute-Garonne, 4 800 pour l’Hérault, qui se classe parmi les cinq départements les plus touchés par le chômage. Ces deux territoires regroupent plus de la moitié des emplois salariés de l’Occitanie. Les évolutions du marché du travail sont évidemment très contrastées, les cinq départements de l’ex-Languedoc- Roussillon affichant un taux de chômage supérieur à 10 %, avec un record de France pour les Pyrénées-Orientales à 14,7 %.

DES SIGNAUX AU VERT

L’économie est toujours tirée par l’aéronautique et le spatial, qui regroupent 107 000 personnes, Airbus ayant enregistré un record avec 800 appareils livrés. À noter, un léger repli de la fréquentation touristique, liée notamment au manque de neige et une production agricole en diminution en raison des conditions climatiques. Plus inquiétant, la forte chute de 9,4 % des mises en chantier de logements, liée notamment à une baisse de la commande publique, après trois années consécutives de forte croissance.

Avec une accélération des crédits aux entreprises (+9,2 %) et une hausse des crédits à la consommation (+ 5,3 %) le financement de l’économie régionale reste soutenu, selon l’Insee. Même si les crédits à l’habitat ont reculé de 12 %.

« Les signaux sont plutôt au vert, on ne voit pas ce qui pourrait déstabiliser l’économie régionale, constate Caroline Jamet. Les secteurs porteurs que sont notamment l’aéronautique, l’agroalimentaire et le tourisme restent très dynamiques sur le premier trimestre 2019. Quant à l’impact des Gilets jaunes, très concentré sur quelques métropoles, il ne dépasse pas 0,1 % du PIB ».