L’inventaire du service IT optimisé

Thibaut Gehin et Cédric Biyogo. Grâce à leur solution Triigger basée sur l’IA, la gestion du parc informatique des entreprises devient un jeu d’enfant.

L a gestion des parcs informatiques dans les entreprises s’avère être un véritable casse-tête, dû à l’augmentation croissante des équipements et à la diversité des solutions existantes sur le marché qui « cloisonnent les données ». Résultat : 20 % de l’inventaire IT est faux en raison d’une mauvaise traçabilité, ce qui entraîne inévitablement des risques liés à la cybersécurité. C’est le constat qu’ont réalisé Martin Fuster, 23 ans, tout juste diplômé d’un master en développement et stratégie d’entreprise et Cédric Biyogo, 36 ans, qui a au compteur une quinzaine d’années d’expérience dans le domaine de la cybersécurité auprès de grands groupes.

Les compères, qui se sont rencontrés à l’IoT Valley à Labège, tous deux désireux de devenir entrepreneur, ont décidé de fonder la start-up Triigger et de créer une plateforme éponyme qui permet d’accroître la traçabilité et la visibilité sur le matériel en consolidant les données internes liées au parc informatique. « Notre solution basée sur l’intelligence artificielle permet aux services IT d’identifier les incohérences et les lacunes de sécurité dans leurs inventaires. Notre plateforme vient corréler les données collectées depuis les sources jugées pertinentes, explique Cédric Bigoyo. Elle est capable d’apprendre le contexte de notre client, notamment le type de matériel utilisé, les habitudes des utilisateurs et la manière dont les équipements sont utilisés, les différents systèmes de protection installés, etc. afin de proposer des scénarios pour résoudre les problèmes détectés. À terme, nous pourrons mutualiser les connaissances acquises afin de déterminer les problématiques récurrentes et adapter notre solution. »

La plateforme permet ainsi aux responsables du parc informatique de réaliser un gain de temps estimé à 10 % et aux entreprises de réaliser un gain financier considérable, les coûts pour identifier l’affectation du matériel pouvant s’envoler jusqu’à 100 K€ minimum par an (pour une entreprise de 1 000 salariés), d’autant plus avec la généralisation du télétravail.

Après huit mois de R&D et 10 K€ investis, la solution est en cours de finalisation pour un lancement prévu début 2021, avec un premier client à la clé. « Nous visons les ETI et les grands comptes et espérons séduire une dizaine de clients l’an prochain », souligne Martin Fuster. La pépite, qui se frotte à aucune concurrence, ambitionne de déployer rapidement sa solution initiale en version anglaise sur le marché international « affichant peu de variation dans la gestion des parcs informatiques entre les pays.»

En attendant, hébergée au sein de l’incubateur Nubbo, qui lui a permis d’affiner son offre commerciale, la start-up devrait bénéficier d’une enveloppe de 50 K€ pour accompagner sa croissance. En parallèle, les résultats de sa candidature au dispositif French Tech Tremplin devraient tomber d’ici peu.