L’insertion professionnelle des jeunes passe par la rigueur

Levée des couleurs au quotidien, un cadre exigeant pour retrouver le chemin de l’emploi.

L’Epide de Langres, l’un des 19 centres de ce type en France, accompagne des jeunes de 18 à 25 ans vers l’emploi et l’entreprise.

Levée des couleurs, revue des chambres et tenue identique pour tous : au premier abord, l’Epide de Langres semble avoir conservé le fonctionnement de l’ancienne caserne militaire où il est installé. Pourtant, pas un seul militaire gradé au sein de cet « établissement pour l’insertion dans l’emploi », l’un des 19 en France, placés sous la tutelle des ministères de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités et du Travail.

Leur création remonte à 2005, à l’initiative du ministre des armées de l’époque, Michèle Alliot-Marie, ce qui explique l’inspiration militaire du fonctionnement. « Nous accueillons en internat des jeunes de 18 à 25 ans, tous volontaires, pour les accompagner vers l’emploi ou la formation qualifiante », explique Séverine Gillot, directrice du centre Epide de Langres. L’établissement haut-marnais dispose de 90 places et accueille des jeunes de cinq départements, dont l’Aube et la Haute-Marne. Des jeunes gens encadrés par 37 agents chargés d’accompagner chaque jeune de manière personnalisée.

CHERCHE VOLONTAIRES POUR L’EMPLOI

L’an passé, ce sont les jeunes Aubois qui formaient le contingent le plus important. L’établissement propose une solution aux jeunes sans qualification professionnelle avec des méthodes originales. La rigueur – lever matinal, vouvoiement, activités sportives quotidiennes – ne convient pas à tous et un tiers jette l’éponge avant la fin du séjour, comprise entre 8 et 10 mois. Mais pour ceux qui s’en accommodent, les chances de trouver une solution d’insertion professionnelle sont grandes.

Ainsi, l’Epide permet aux jeunes d’obtenir gratuitement leur permis de conduire, et les met en contact avec le monde de l’entreprise. « Les entreprises de la région sont régulièrement sollicitées pour accueillir des jeunes de l’Epide qui veulent découvrir des métiers », précise l’un des moniteurs. « Nous ne sommes pas un organisme de formation mais nous aidons les jeunes à préparer leur projet professionnel et, pour ceux qui le souhaitent, à trouver une formation qualifiante et son financement », poursuit Séverine Gillot. Il est vrai que le travail effectué avec ces jeunes autour du savoir-être pendant ces quelques mois favorise grandement leur insertion professionnelle. Ainsi, certains sont embauchés dès leur sortie de l’Epide par l’entreprise dans laquelle ils ont fait un stage et d’autres vont même jusqu’à créer leur propre société. Cerise sur le gâteau, les pensionnaires de l’Epide n’ont rien à payer et sont même rémunérés à hauteur d’environ 300 euros par mois. Seule ombre au tableau, les volontaires manquent à l’appel. Le centre de Langres possède une capacité d’accueil pour 90 jeunes et ils ne sont que 70, garçons et filles, à y séjourner actuellement, faute de candidats.