L’Europe soutient un deuxième Airbus des batteries

L’UE veut abaisser sa dépendance à l’égard de l’Asie.

La Commission européenne poursuit son offensive sur le marché de la batterie électrique en approuvant une aide publique de 2,9 Mds€ octroyée par 12 États membres, pour un vaste projet commun de recherche et d’innovation sur les batteries de nouvelle génération. Il fait suite et viendra compléter un premier projet européen lancé fin 2019, par sept États et sous la houlette de Paris, qui bénéficie, lui, de 3,2 Md € d’aides d’État et vise à lancer les premières « giga factories » européennes dans les deux ans. 

Le programme appelé European Battery Innovation, créé en réponse à la demande croissante de batteries automobiles et industrielles dans le bloc des 27 pays, compte parmi ses membres la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la Croatie, l’Italie, la Finlande, la Grèce, la Pologne, la Slovaquie, l’Espagne et la Suède. L’Allemagne a pris une position de leader pour coordonner les acteurs industriels et les États membres. Berlin a déjà mis à disposition de l’alliance près d’1 Md€ et prévoit de soutenir ce projet grâce à environ 1,6 Md€ supplémentaires. 

Dans ce nouveau projet 42 entreprises sont investies, au moins jusqu’en 2028, dont Tesla, BMW, Fiat Chrysler Automobiles, le chimiste français Arkema, Borealis, Solvay et le spécialiste suédois des piles Northvolt. Le projet intègre aussi des start-up, des organismes de recherche et des universités. D’autres entreprises pourraient recevoir des aides financières pour la production de batteries électriques afin de réduire le nombre d’importations et concurrencer la Chine. 

Selon la Commissaire européenne à la concurrence Margrethe Vestager les risques liés aux défis massifs de l’innovation sont trop importants pour qu’un seul État membre ou une seule entreprise puisse y répondre et « il est donc logique que les gouvernements européens s’unissent pour développer des piles plus innovantes et plus durables. » 

Le projet couvrira l’ensemble de la chaîne de valeur, de l’extraction des matières premières, la conception et la fabrication des piles et des blocs de batteries au recyclage et à l’élimination. Le déblocage de ces 2,9 Mds € d’aide publique devrait favoriser le déblocage de près de 9 Mds € d’aide privée, pour un total de presque 12 Mds €.