L’Europe sans pétrole

Dans un rapport, le cabinet d’études The Shift Project estime que les 16 pays pétroliers fournisseurs de l’Union européenne vont connaître à partir de 2030 un déclin important de leur production qui nécessite une évolution rapide de la politique énergétique de l’Europe. Les pays européens devront réduire leur consommation et opérer des substitutions de sources d’énergie.

Les pays européens importent chaque année 550 millions de tonnes d’hydrocarbures liquides pour alimenter notamment encore près de 90 % du secteur du transport. Dans les années 90 les pays de l’Union importaient 630 millions de tonnes d’or noir. Il apparaît nécessaire de poursuivre plus rapidement cette diminution des importations.

L’étude se fonde sur la base de données d’un spécialiste norvégien des statistiques pétrolières, Rystad Energy, qui rassemble les données disponibles relatives aux champs en production ou en développement, les champs découverts mais non encore en production et les ressources estimées mais non encore découvertes. Les experts ont par ailleurs procédé à des études de cas pour vérifier la fiabilité des statistiques produites.

Cette étude permet de dégager deux phénomènes majeurs : d’une part la taille des champs découverts et mis en exploitation n’a cessé de décroître, d’autre part le délai entre la découverte d’un nouveau champ et sa mise en production s’allonge constamment. Les seize pays étudiés connaissent un déclin progressif de leurs découvertes.

Le rapport apporte également un autre enseignement majeur, que les citoyens européens doivent prendre en compte : la réduction de la production pétrolière va avoir des conséquences importantes pour les pays concernés par la réduction de leurs ressources et donc sur la géopolitique.

Les fournisseurs de l’Europe sont, par ordre décroissant d’importance, la Russie (30 % de l’approvisionnement total en pétrole brut en 2018), l’Irak (8,7 %), l’Arabie Saoudite (7,4 %), la Norvège (7,2 %), le Kazakhstan, le Nigéria, la Libye, l’Azerbaïdjan, l’Iran, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Mexique, l’Algérie, l’Angola, le Koweït et l’Égypte.

Les pays fournisseurs de la France, qui importent encore plus de 70 millions de tonnes de pétrole et produits pétroliers chaque année, sont légèrement différents : le Kazakhstan est son premier fournisseur (15,4 %), suivi de l’Arabie Saoudite (15,1 %) et de la Russie (14,3 %).

L’Algérie connaît une situation préoccupante car elle connaît depuis 2007 un recul de la production d’hydrocarbures de 24 % et les perspectives sont pessimistes au regard des réserves découvertes. La situation de la Russie semble moins compromise car elle conserve derrière l’Arabie Saoudite les deuxièmes réserves mondiales identifiées de pétrole, soit environ 100 milliards de barils (14 milliards de tonnes). L’Arabie Saoudite devrait elle aussi connaître le déclin de sa production à partir de 2030, mais bien moins prononcé que les autres pays. Dans un monde où le pétrole devrait conserver une place énergétique importante, l’Arabie Saoudite devrait en rester la pièce maîtresse.

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