L’État confirme la démolition des bâtiments pénitentiaires

Seulement les bâtiments pénitentiaires des années 1970 et sans intérêt patrimonial sont concernés par la démolition.

Une dizaine de bâtiments des années 1970 sont concernés afin de mettre davantage en valeur la partie historique du site de Clairvaux.

En visitant le centre pénitentiaire de Clairvaux, dans l’Aube, l’ancienne garde des Sceaux, Nicole Belloubet, avait déjà annoncé que l’État prendrait en charge, pour un coût d’environ 4 millions d’euros, la démolition d’anciens bâtiments de la prison après le départ définitif des prisonniers. Un projet de démolition dont il a été de nouveau question lors du comité de pilotage sur l’avenir du site de Clairvaux qui s’est tenu en juillet à la Préfecture de l’Aube.

Une dizaine de bâtiments et de hangars, utilisés pour les besoins de la prison, sont concernés par la démolition, sur le site d’une trentaine d’hectares de Clairvaux où cohabitent historiquement une abbaye et une prison. Comme prévu, « ces démolitions seront menées et financées par le ministère de la justice et porteront sur une partie, et non la totalité, des bâtiments abritant aujourd’hui les activités pénitentiaires et ne présentant aucun caractère remarquable d’un point de vue architectural et patrimonial », précise la préfecture de l’Aube. La configuration du site est complexe. D’une part par la présence d’une trentaine de bâtiments protégés au titre des monuments historiques pour une surface totale de 27 000 m2. Des bâtiments qui par ailleurs nécessitent des travaux lourds de restauration du clos et du couvert pour au moins 150 millions d’euros. L’ancienne abbaye de Clairvaux est bien sûr concernée, mais aussi des bâtiments édifiés pour l’administration pénitentiaire, comme l’ancien quartier disciplinaire, lui aussi protégé au titre des monuments historiques.

PRÉPARER LA RECONVERSION DU SITE

D’autre part, des bâtiments plus récents, datant des années 1970, utilisés pour les besoins de la prison. Fin 2019, les ministères de la culture et de la justice avaient signé une convention pour préparer les conditions de la reconversion de l’ancienne abbaye et de la prison. Dans ce cadre, le ministère de la culture a été autorisé à réaliser des travaux d’urgence sur des bâtiments relevant du ministère de la justice. Ce dernier, dans le cadre de cette convention, pourra démolir les bâtiments récents de la centrale. En résumé, si une bonne partie de la prison sera démolie, il ne s’agira pas de la totalité.

Mais pour l’État, il s’agit d’une part de rendre davantage « lisible » l’ancienne abbaye de Clairvaux sur le site, et d’autre part de réduire le nombre de bâtiments à gardienner et à restaurer en attendant le choix du projet de reconversion. Les élus aubois ainsi que l’Association Renaissance de l’Abbaye de Clairvaux estiment que l’on va trop vite en besogne et qu’il ne faut pas décider de démolir avant de connaître le projet de reconversion du site retenu, ce qui est prévu au second semestre 2023. La prison, qui ne compte plus actuellement qu’une cinquantaine de détenus, fermera d’ailleurs définitivement ses portes en 2023. Mais pour le préfet de l’Aube, ces démolitions ne remettent pas en cause la double identité du site, cistercien et carcéral. Pourquoi pas d’ailleurs au travers d’un projet muséographique qui serait implanté dans l’un des espaces du site.