Les vœux optimistes et conjoints du MEDEF et de la CPME

Voeux Medef-CPME

Riccardo Agnésina, président de la CPME Marne (à gauche sur la photo), et Christian Brethon, président du MEDEF Marne, lucides et optimistes.

En dépit d’un environnement économique morose, les deux organisations patronales marnaises se veulent résolument optimistes en ce début 2020.

L’optimisme fait assurément partie des vertus cardinales du chef d’entreprise, et sans doute plus encore du responsable d’organisation patronale. C’est en tout cas d’un bel optimisme qu’ont fait preuve Riccardo Agnésina, président de la CPME Marne, et Christian Brethon, président du MEDEF Marne, à l’occasion de leurs vœux communs délivrés in extremis fin janvier dans les locaux de la CCI, à Reims.

Pourtant, si l’on y regarde de près, le temps économique courant n’incite guère à la réjouissance, notamment en région : l’automobile ne va pas fort, les grandes sucreries sont en difficultés, les Maisons de Champagne souffrent, l’activité de nos voisins allemands ne cesse de ralentir, sans parler d’un climat social délétère et de grèves dont les effets se font cruellement sentir sur le commerce de centre-ville où l’on évoque, à Reims par exemple, des chiffres d’affaires en baisse de 30 et 40 %.

LE JEU DE LA REDISTRIBUTION

Pour autant, les représentants départementaux de la CPME et du MEDEF veulent faire confiance au dynamisme naturel et au sens de l’adaptation des chefs d’entreprises dans un environnement dont les mutations sont devenues affaires courantes. Riccardo Agnésina insistait sur la nécessité d’inscrire les corps intermédiaires dans la société, l’Etat n’étant pas le seul détenteur du bien commun, et « sur la logique de responsabilité et de paritarisme » qui est le sens de l’action de la CPME et du MEDEF. Chiffres à l’appui, il rappelait que les entreprises avaient joué le jeu de la redistribution de richesses en 2019, avec une augmentation des salaires de 2,1 % en moyenne, 2,2 Md€ de primes, et 250 000 emplois créés (1 million sur les quatre dernières années).

En matière de réforme des retraites, il opposait un « non » ferme aux régimes spéciaux, en appelait à l’équité, mais pas au détriment de ceux – les indépendants et les libéraux – qui gèrent bien les leurs…

SE MÊLER AU DÉBAT ÉLECTORAL

Pour sa part, Christian Brethon estimait que le nécessaire équilibre financier des retraites passe par une mesure d’âge, et qu’il n’est pas question de toucher aux cotisations : « on ne négociera pas une hausse du coût du travail ». Il s’inquiétait du peu de maîtrise des finances publiques, rappelant que c’est en toute discrétion que l’Insee a annoncé, fin décembre, que la dette publique de la France s’établissait à 100,4 % du produit intérieur brut (soit la bagatelle de 2 415 Md€), et regrettait que les entreprises françaises soient davantage taxées que leurs homologues européennes : « l’impôt de production est un handicap ; il faut encourager ceux qui créent de la richesse ».

Des entreprises unies – des organisations patronales unies – ont un poids important sur leurs territoires et sont légitimes pour faire face au(x) changement(s). C’est à ce titre qu’elles ont leur mot à dire à l’occasion des prochaines élections municipales.

À Reims, à Châlons, à Epernay, MEDEF et CPME vont organiser des réunions avec les candidats. « Nous devons proposer, éclairer, anticiper ». Parce que l’optimisme fait partie du job…