Les travaux publics régionaux parient sur l’avenir

Le plateau avec Éric Hardy (premier plan) et des professionnel des TP au collège Marie Curie de Troyes.

La FRTP Grand Est veut attirer les jeunes vers les métiers de la filière pour répondre aux besoins de recrutements.

Comme il était impensable d’organiser des visites de chantier dans le contexte actuel, ce sont les professionnels des travaux publics qui se sont invités dans les collèges du Grand Est. L’idée était de prendre en exemple un grand chantier en cours dans un département de la région, de présenter les métiers dans des reportages vidéos, et enfin de faire réagir des collégiens face à des professionnels lors d’un direct sur Youtube diffusé simultanément auprès de classes de collèges du Grand Est.

C’est l’imposant chantier du futur centre pénitentiaire de Lavau, dans l’agglomération troyenne, qui a servi de cadre pour cette opération, côté métiers des travaux publics. Et c’est le collège Marie Curie de Troyes qui a accueilli le plateau mis en place pour la retransmission. L’objectif final étant d’utiliser un canal de communication que les jeunes apprécient pour les aider dans leur parcours d’orientation. L’enjeu du recrutement est important pour un secteur qui recrute chaque année près de 2 000 salariés en Grand Est et accueille 5 270 jeunes du CAP à BAC+5 à travers 70 parcours de formation.

« En ce moment la situation est un peu compliquée car l’activité souffre de la chute de 35 % des appels d’offres que nous avons subie en fin d’année dernière », explique Éric Hardy, président de la commission emploi-formation de la FRTP Grand Est. Une situation conjoncturelle consécutive au report des élections municipales pour cause de crise sanitaire. « Avec ce retard et le temps nécessaire afin que s’installent les nouvelles équipes municipales et intercommunales, les projets n‘ont pu être lancés dans l’année », ajoute-t-il en rappelant que les travaux publics dépendent à 70 % de la commande publique.

PRÉPARER L’AVENIR

La diminution de l’intérim et le recours parfois au chômage technique vont permettre de passer le cap et retrouver une situation normale dans les mois à venir. « Nous aurons besoin de recruter sur des emplois qui sont non délocalisables et de proximité, et les jeunes ont un avenir tout tracé dans nos métiers qui sont devenus de plus en plus technologiques », ajoute Éric Hardy. Les professionnels à l’œuvre sur le chantier de Lavau en ont témoigné devant les collégiens. La routine n’est pas de mise et les équipements utilisés sont de plus en plus pointus. « Aujourd’hui les engins de chantier sont devenus très sophistiqués et nécessitent une réelle technicité pour les utiliser », conclut-il.

Une technicité qui a également évolué pour d’autres métiers comme ceux de géomètre-topographe, constructeur de routes et d’ouvrages d’art, monteur de réseaux électriques, raccordeur en fibre optique ou encore charpentier métallique, pour ne citer que quelques exemples. La filière permet également de gravir les échelons à travers les différentes fonctions d’encadrement des chantiers. Enfin, même s’ils sont encore peu nombreux, les emplois occupés par des femmes progressent régulièrement et les formations leur sont ouvertes.